Camara : "On n’a pas envie de se trouer sur le début de saison"

Djibril, quelles ont été les priorités durant cette intersaison ?

Djibril CAMARA : On a beaucoup bossé sur le physique mais aussi sur la préparation mentale de l’équipe, notre cohésion. Il était important d’intégrer les nouveaux pour leur montrer notre philosophie. Ça fait des années qu’on le dit, mais le Stade français n’est pas n’importe quel club. On est différent des autres équipes. Ils ont pu voir comment on cultive cette particularité.

L’affect reste votre principale force ?

D.C : On est une famille. Ici, on marche avec le cœur. Quand tu joues pour ce maillot, tu n’as pas le droit de tricher. Il faut se donner à fond. Les nouveaux ont bien compris ce message. Pendant ces deux mois, les mecs ont vite pigé notre mode de fonctionnement. Ça se passe super bien.

Je sens vraiment que les mecs ont envie de s’envoyer

La préparation a-t-elle été compliquée à vivre compte tenu des nombreux changements dans l’effectif mais aussi au sein du staff ?

D.C : Personnellement, ça m’a fait bizarre de ne pas voir certaines têtes. Ce n’est pas toujours facile à vivre. Ce sont des personnes avec qui je m’entendais très bien, aux côtés de qui je jouais depuis un certain moment. Mais tous ces départs ne se sont pas faits au dernier moment. On était tous préparés à cette nouvelle aventure.

Vous entamez votre 11e saison chez les pros. Vous avez envie de vous impliquer comme leader pour faciliter cette transition ?

D.C : Ça va se faire naturellement. Dès ce premier match contre Lyon (samedi, 18 heures), tous les joueurs vont vouloir montrer qu’ils méritent leur place dans ce groupe. Je crois que ça va nous aider à grandir. Je sens vraiment que les mecs ont envie de s’envoyer.

Votre effectif a une identité très singulière avec un joueur qui se relance à 15 et d’autres, revanchards, qui se voient offrir une seconde chance après avoir été évincés par leur ancien club. Ce mix peut-il donner une vraie force à votre collectif ?

D.C : (Il sourit) Je ne sais pas pourquoi, chaque année, on nous sort qu’on est revanchards. Vous parlez de Romain Martial ou Marvin O’Connor. Ils ont eu leur souci avec leur club mais je ne suis pas sûr qu’on leur donne une seconde chance. Ils ont prouvé ce qu’ils valaient. On sait très bien qu’ils ont un gros potentiel.

Olivier (Azam) ? Je vous le dis franchement, je le trouve juste énorme

Mi-juillet, Julien Dupuy nous confiait qu’il avait volontairement mis une distance avec le groupe pour que chacun soit bien dans son rôle. Cette relation reste-t-elle particulière ?

D.C : Julien est passé de l’autre côté comme on dit (sourires). Ça reste toujours un pote, mais un pote-entraîneur. Ça veut dire qu’on n’ira pas trop loin dans nos délires. On peut rigoler sur certaines choses mais à un moment, c’est stop. On passe en mode entraîneur-joueur. Je le percevais déjà comme un entraîneur avant qu’il arrête. Il prenait souvent en main les trois-quarts. Le changement s’est fait tout naturellement.

Un mot sur Olivier Azam…

D.C : Olivier ? Je vous le dis franchement, je le trouve juste énorme. J’ai surtout appris à le connaître lors de notre stage en Allemagne (début août). C’est un bon type qui fait bien son boulot. Pas besoin d’aller plus loin.

Que faut-il penser de vos deux matches amicaux face à l’Usap (perdu 24-12) et Oyonnax (perdu 30-28) ? On a du mal à savoir si vous êtes prêts pour attaquer cette saison de Top 14…

D.C : Je ne me rappelle pas la dernière fois qu’on a gagné un match amical (sourire). C’était peut-être contre Agen, il y a quatre ou cinq ans. Ça ne veut rien dire du tout. Les matches amicaux sont faits pour se régler. Même dans la défaite, on travaille. Il ne faut pas trop tirer de leçons parce qu’on a perdu. On reste quand même sur des bases solides en fin de saison dernière avec un titre de champion d’Europe. On n’a pas envie de se trouer sur le début de saison et de galérer à courir après des points.

L'affaire Waisea - Raisuqe ? Je n'ai pas envie d'en parler...

L’affaire qui touche actuellement Waisea et Rasuqe (mis en examen pour violence volontaire et agression sexuelle, ndlr) a-t-elle perturbé le groupe ?

D.C : Je n’ai pas envie de parler de ça.

Mais les joueurs ont forcement été affecté, non ?

D.C : Je vous le répète, je n’ai pas envie d’évoquer ce sujet.

La saison dernière, vous avez réalisé de grosses performances mais à la surprise générale, Guy Novès ne vous a pas conservé dans la liste Élite du XV de France (45 joueurs). On imagine que vous aurez à cœur de retrouver les Bleus…

D.C : J’en ai déjà parlé (silence). Franchement, je vais faire mes matches et basta. Si ça doit venir, ça viendra. Si ça ne vient pas, je ferai avec.