Urdapilleta : "D’abord l’humain, ensuite le rugby"

  • Benjamin Urdapilleta (Castres)
    Benjamin Urdapilleta (Castres)
  • Christophe Urios - Castres
    Christophe Urios - Castres
Publié le Mis à jour
Partager :

TOP 14 - Ouvreur au tempérament de feu et grand artisan du titre castrais, Benjamin Urdapilleta est un personnage facétieux, entier, hyperactif mais aussi extrêmement sensible. au milieu du calme des pyrénées entourant saint-lary, où le co effectuait son stage de pré-saison, le puma a néanmoins accepté de rentrer les griffes et d’ouvrir son cœur. Attention, émotions.

Rugbyrama : Comment avez-vous réagi à l’annonce du départ de Christophe Urios la saison prochaine ?

Benjamin Urdapilleta : Je l’ai un peu vu venir… Pour moi, cela prenait trop de temps. Il m’a appelé pour me l’annoncer avant que cela soit officiel. C’est très bien qu’il ait pris sa décision. Au moins, c’est tranché. Pour moi, pour nous tous, les joueurs, c’est beaucoup moins bien. (il grimace) On avait tous envie qu’il reste parce que c’est un très bon coach, aussi parce qu’on aime sa façon de travailler. C’est comme ça, c’est le sport pro. Les joueurs et les entraîneurs ne sont que de passage dans un club. Et puis, Christophe ne devient pas le pire entraîneur parce qu’il part ! D’ailleurs, il n’aurait pas été le meilleur s’il était resté.

L’annonce précoce dans la saison est-elle une bonne chose ?

B.U. : Oui, c’est mieux. Comme ça, c’est évacué. Tout le monde sait ce qu’il va se passer et les joueurs peuvent se focaliser sur le rugby. Je ne vous cache pas qu’on en parlait pas mal, entre nous. On se questionnait beaucoup. Maintenant, on sait et c’est bien pour tout le monde, surtout pour les joueurs en fin de contrat.

Dont vous faites partie…

B.U. : C’est ça. Nous sommes nombreux à être dans ce cas. Dix-sept, dix-huit peut-être ? C’est une situation délicate.

Personnellement, comment voyez-vous la suite ?

B.U. : Aujourd’hui, je ne sais pas. Je ne sais pas ce que Christophe va faire, où il ira. Je ne sais pas si Castres veut me garder, ni même si le futur manager voudra de moi… Je me suis attaché à Castres. L’idéal aurait été que Christophe prolonge car je me serais bien vu rester et terminer ma carrière ici. Cela aurait été plus facile. À l’époque où Christophe était encore indécis, je me souviens qu’avec ma femme, on priait pour qu’il prolonge ! (rires)

Christophe Urios - Castres
Christophe Urios - Castres

Qu’est ce qui vous donne de la force sur un terrain ?

B.U. : (Il prend une pause) Avant de rentrer sur le terrain, je pense beaucoup à mon frère, que j’ai perdu il y a environ vingt ans. J’avais dix ans, il en avait dix-huit. Un soir, alors qu’il rentrait à pied de boîte de nuit en Argentine, il a été fauché par une voiture. C’était mon idole. On était pareils. Il était toujours à fond, faisait constamment des blagues, on rigolait beaucoup…

Avant chaque rencontre, je lui demande de me donner de la force. (il s’interrompt encore, les larmes viennent…) Là, j’en parle et je sens que l’émotion monte. J’ai beaucoup pensé à lui au coup de sifflet final, au Stade de France. C’est lui qui m’a donné l’agressivité pour gagner. Il était agressif, mon frère. Il ne se cachait pas. Il n’était pas doué pour le sport en général, que ce soit le foot ou le rugby. Il était petit et pas très costaud, comme moi, mais il allait très vite. Alors, il jouait à l’aile. Mais en défense, il plaquait tout le monde. Il ne laissait passer personne. C’était mon idole.

Les saisons post-titre sont toujours délicates. Craignez-vous celle qui arrive ?

B.U. : On le sait, oui. Même Clermont ou le Racing ont souffert lors des saisons qui ont suivi leur titre. Mais… Je ne sais pas… J’ai l’impression qu’on est une équipe particulière, différente des autres. Oui, on est content d’avoir gagné, mais j’ai l’impression que le groupe a déjà basculé sur autre chose.

En quoi cette équipe est-elle singulière ?

B.U. : Quand je regarde nos matchs, je vois des mecs qui se défoncent pour leurs partenaires, qui s’encouragent en permanence et qui passent beaucoup de temps ensemble, en dehors du terrain. Je vois aussi un staff qui communique bien avec le groupe, et entre lui… Je pense qu’on ne voit pas cela partout. Ça me donne de la confiance pour la saison à venir. Je ne vais pas dire qu’on va tout gagner, mais on s’entend tous bien et le groupe a été renforcé par des joueurs de haut niveau. C’est positif.

Retrouvez Benjamin Urdapilleta en grand entretien, dès 19h dans notre édition digitale sur www.midi-olympique.fr

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?