Rougerie : "Si c'était à refaire, je referais les mêmes choix"

  • Aurélien Rougerie (ASM Clermont)
    Aurélien Rougerie (ASM Clermont)
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Ce samedi soir, la légende clermontoise Aurélien Rougerie a disputé son 419e et dernier match sous le maillot auvergnat. Une sortie qu'il a célébrée par une victoire contre le Stade toulousain (36-26) mais surtout par beaucoup d'émotions au moment de son remplacement en deuxième et après la rencontre. Il livre ses premiers sentiments.

Rugbyrama : Comment avez-vous vécu ces derniers instants sur la pelouse du stade Michelin ?

Aurélien Rougerie : C’était un moment émouvant, très sympa, à partager avec le public. Et je pense que cela va encore se partager longuement ce soir (sourires). Mais, toute l’année, j’ai apprécié chaque moment, j'ai apprécié d’aller à Paris, à Pau, partout. Je me disais à chaque fois que c’était la dernière.

Même la pelouse rend hommage à Aurélien Rougerie à l'@ASMOfficiel ? #MultiRugby #ASMST pic.twitter.com/ZbRLi1yiPG

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Qu’avez-vous ressenti au moment de votre remplacement ?

A.R. : Beaucoup de fierté. J’ai été surpris de voir les Toulousains me rendre aussi hommage. C’est énorme quand tu as également le respect de tes adversaires. Je le garderai au fond de ma tête pour le restant de ma vie. Il y a toujours une bonne entente, une belle rivalité entre nos deux clubs.

Et vous avez été remplacé par Damian Penaud. Est-ce la passation ?

A.R. : C’était écrit. Mais depuis un moment. Depuis qu’il est arrivé. Maintenant, il a une tache difficile à remplir mais il va évoluer, comme j’ai pu le faire auparavant. J’ai essayé de lui donner toutes les armes possibles et j’essayerai de l’aiguiller encore. Cette accolade entre nous, elle est symbolique mais elle témoigne aussi beaucoup d’affection. Damian, c’est un bon gamin et je lui ai dit : "Maintenant, c’est à toi de prendre le flambeau, débrouille-toi."

Il manquait quoi pour que la fête soit parfaite ? Un dernier essai ?

A.R. : Peut-être. Pourtant, je me suis donné du mal ! On a cherché à user cette défense toulousaine qui était bien en place mais on a su trouver les solutions et c’est aussi plaisant de repartir avec une victoire. Elle me satisfait pleinement et ce n’est pas anecdotique. On a montré à cette équipe qu’elle est composée de joueurs valeureux mais, en gagnant, on les a respectés. On a prouvé aussi qu’on aurait pu faire mieux cette saison.

Avez-vous fait un discours particulier avant le match ?

A.R. : Non, parce que je ne voulais pas transpercer, porter ou submerger par mes émotions avant le match, donc je suis resté très soft. J’ai pris la parole car j’en avais l’habitude et parce qu’on me l’avait demandé, mais j’ai été bref et concis car je souhaitais préparer la rencontre du mieux possible. C’était nécessaire. On avait réalisé une bonne semaine de travail et cela s’est vu sur le terrain même si tout n’était pas parfait. On va partir en vacances et se remettre au travail le 2 juillet, Enfin, ils vont retravailler le 2 juillet.

Haie d'honneur pour la sortie d'un monument du rugby Français. ?

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Êtes-vous sûr de n’avoir aucun regret quant à l’arrêt de votre carrière ?

A.R. : Non, ça va là ! Je suis vieux maintenant, j’ai mal aux jambes, au dos le matin. On va laisser le corps se reposer. j’ai bien entamé mon capital santé, donc il va falloir que je prenne soin de moi.

Y a-t-il une image de votre carrière, entièrement passée sous ce maillot clermontois, qui vous est revenue en tête dans la soirée ?

A.R. : Non, rien en particulier. Il y a tellement de choses, beaucoup de décisions prises que je ne regrette pas du tout. Tout était top et si c’était à refaire, je referai les mêmes choix.

Dans votre discours sur la pelouse, vous avez quand même évoqué la saison prochaine et insisté sur le fait de ne rien lâcher…

A.R. : Oui, car nous avons été un peu dans le dur cette saison. Il ne faut pas lâcher et continuer à bosser encore plus fort, encore davantage dans les détails. C’est pour cela que j’ai voulu piquer tout le monde. Mais gentiment bien sûr. Demain matin, ils auront tout oublié, donc il faudra recommencer (rires).

Beaucoup d'émotion, et toujours autant de classe pour Aurélien Rougerie après sa dernière avec l'@ASMOfficiel ?? pic.twitter.com/E3QKRyrHZc

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Ce dernier maillot est-il destiné pour quelqu’un ?

A.R. : Oui, pour moi. Je vais le garder. Il y a mes dernières gouttes de sang de rugbyman dessus. C’était une dédicace à Vern (Cotter) parce qu’il aimait bien qu’on sorte du terrain avec du sang sur le maillot (sourires).

Il y a eu un autre moment intense en émotions quand vous avez versé quelques larmes au moment d'évoquer au micro José Bernardes, le jardinier du club décédé l'année dernière...

A.R. : Il s’est battu longtemps contre cette maladie. J’avais envie de penser à lui ce soir, à sa famille qui devait être dans les tribunes. Tout simplement car on a partagé beaucoup de moments avec lui, avec Flochy (Anthony Floch), avec Zen (Julien Malzieu). Que ce soit en début de saison, en milieu de saison. Il était toujours là pour nous glisser un petit mot. On le respectait beaucoup et j’étais heureux de lui rendre cet hommage.

Justement, tous les anciens joueurs étaient venus pour vous…

A.R. : C’est touchant, ça fait plaisir. Ils ont pu se libérer, donc on va se retrouver pour boire un coup (rires).

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