Toeava : "J’espère qu’on me laissera jouer"

  • Isaia Toeava (ASM Clermont)
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S’il est un des derniers trois-quarts valides de Clermont, l’ex-All Black risque pourtant de ne pas disputer les prochaines rencontres européennes, convoqué mercredi prochain par la commission de discipline après son plaquage dangereux sur le Castrais Geoffrey Palis.

Rugbyrama : Notre première question sera toute simple : avez-vous déjà vécu une saison comme celle-ci ?

Isaia Toeava : Non, franchement, c’est la première fois de ma carrière que je participe à une saison de la sorte. Ce nombre de blessures qui s’accumule, c’est dingue ! On n’a jamais pu aligner deux fois la même équipe, tous les week-ends de nouveaux joueurs rejoignent l’infirmerie. Toute l’équipe et surtout le staff d’entraîneurs en sont choqués… Il n’y a malheureusement pas de logique à chercher derrière tout ça. Le rugby est un sport de contact, dans lequel on s’expose aux blessures. Mais comme je l’ai dit, c’est la première fois que je participe à une saison où il y en a autant dans un même club. C’est juste de la malchance, et c’est assez incroyable.

En ce qui vous concerne, vous asez également eu votre part de malchance cette année, entre une première blessure au triceps en janvier, et une rechute dès votre retour au mois d’avril. On ne peut pas dire que votre expérience en France soit de tout repos...

I.T. : C’est vrai que c’est bizarre. Au moins, cette expérience est différente de toutes celles que j’ai connues dans ma carrière. En ce qui me concerne, je me suis à chaque fois blessé en match. En plaquant un joueur, mon épaule s’était bloquée et le tendon du triceps avait lâché. Mais ce qui compte, c’est maintenant. J’espère juste qu’avec la nouvelle année, cette série de blessures va rapidement s’arrêter parce qu’en ce moment, on est à la recherche de joueurs de rugby en bonne santé pour aligner une équipe. (sourire)

Isaia Toeava (ASM Clermont)
Isaia Toeava (ASM Clermont)

En cette période de vœux, que faut-il donc vous souhaiter pour 2018 ?

I.T. : Plus de blessures, j’espère ! Pouvoir faire notre boulot et enfin pouvoir jouer dans de bonnes conditions, c’est franchement la seule chose que l’on souhaite...

En raison des nombreuses blessures qui ontdécimé votre équipe, vous avez été contraint de "monter" à l’ouverture, un poste auquel vous n’aviez plus joué depuis longtemps...

I.T. : J’ai été formé à ce poste, j’y ai joué au lycée, j’y ai fait mes premiers matchs professionnels avec les Auckland Blues… Ce n’est qu’ensuite que j’ai été déplacé au poste de premier centre, puis d’arrière, parfois à l’aile… Mais lorsque j’étais au Japon, cela m’était déjà arrivé de dépanner à l’ouverture. Ce n’était pas totalement un choc d’être propulsé à l’ouverture, même si au vu de notre effectif je ne pensais pas que cela arriverait un jour.

Pour quelles raisons avez-vous été déplacé du poste d’ouvreur à votre passage chez les pros ?

I.T. : C’est venu de moi. Quand j’étais plus jeune, jouer 10, c’était plus facile. Mais dans le rugby de haut niveau, c’est un poste à très haute responsabilité : vous devez contrôler le jeu, communiquer, diriger l’équipe… Moi qui suis plutôt un gars timide, ce n’était pas vraiment dans mon caractère… C’est pourquoi je ne me voyais pas vraiment d’avenir à ce poste.

Dans cette optique, revenir à l’ouverture n’a-t-il pas été d’autant plus difficile ?

I.T. : Pour être honnête, je suis ici depuis deux saisons, et je connais assez bien les gars maintenant. Jouer 10 quand on évolue aux côtés de Morgan Parra, qui est à mon avis le meilleur demi de mêlée de France, ça rend les choses beaucoup plus faciles. Surtout lorsque vous avez des joueurs comme Wesley Fofana à votre extérieur, comme cela a été le cas face aux Saracens.

Isaia Toeava (ASM Clermont)
Isaia Toeava (ASM Clermont)

À l’ouverture, on est fatalement beaucoup plus exposé d’un point de vue défensif. N’avez vous pas le sentiment que votre épaule gauche est aujourd’hui visée par vos adversaires, à l’image de ce qu’a fait Benson Stanley à Pau ?

I.T. : Quand on joue à l’ouverture, on sait qu’on s’expose à réaliser davantage de plaquages. C’est un des couloirs que tous les avants du monde aiment venir chercher, que toutes les équipes cherchent à viser. Lorsqu’on porte le numéro 10, 12 ou même le 9, on sait qu’on aura beaucoup plus de plaquages à réaliser. Je ne pense pas que j’aie été particulièrement visé, c’est juste que j’étais un peu plus tranquille à l’arrière (rires). Je suis passé d’un ou deux plaquages par match à une dizaine, il faut que je m’y réhabitue…

En parlant de plaquage, vous avez appris cette semaine votre convocation par la commission pour celui réalisé sur Geoffrey Palis, qui vous a valu un carton jaune contre Castres… Craignez-vous de manquer les prochains matchs européens ?

I.T. : Honnêtement, je n’ai aucune idée de ce qui va m’arriver. On m’a dit hier (mercredi, NDLR) que j’allais être convoqué la semaine prochaine en commission de discipline. Si elle vous convoque, c’est qu’elle a jugé qu’il s’était passé quelque chose d’assez sérieux. J’espère simplement que la commission verra qu’il n’y avait aucune mauvaise intention dans mon geste, et qu’ils me laisseront jouer. C’était un accident, comme cela peut malheureusement parfois arriver sur un terrain.

D’autant plus pardonnable que votre adversaire plonge au moment où vous lancez le bras… Par ailleurs, on a remarqué que vous avez immédiatement cherché à protéger votre adversaire, sitôt après avoir constaté qu’il n’était pas bien.

I.T. : Oui, je ne me souviens plus si je m’en suis rendu compte dès que ma main a touché sa tête ou si c’est en regardant les images sur le grand écran, mais j’ai compris très vite que Geoffrey était touché. Quand je me suis relevé après le plaquage, j’ai immédiatement essayé de faire de mon mieux pour le protéger et lui dire de ne pas bouger. Ce n’est jamais bon de voir un joueur blessé, qu’on soit son partenaire ou son adversaire.

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