Teague : "Trop d'équipes n'ont pas peur d'affronter l'UBB"

Rory Teague était arrivé en juin 2017 comme entraîneur adjoint chargé des trois quarts. Il a fini la saison comme entraîneur principal, après le départ de Jacues Brunel pour le XV de France. Le technicien anglais a connu un parcours assez difficile, controversé. Avec lui, l'UBB a terminé à la dixième place, soit une place de mieux qu'en 2017, mais avec moins de points (47 contre 54). Comme entraîneur numéro un, il aura gagné seulement quatre matchs sur quatorze (Coupe d'Europe et Top 14 confondus). Mais Laurent Marti a choisi de prolonger son contrat, visiblement au soutien des méthodes de son technicien. Rory Teague nous a confié ses sentiments.

Rugbyrama : Quel bilan faites vous de cette expérience à Bordeaux ?

Rory Teague : J'ai appris beaucoup de choses ici. Je suis arrivé ici avec mon expérience acquise auprès des Saracens et de l'équipe d'Angleterre, mais j'ai compris que les choses étaient différentes. Ca m'a servi sur un plan personnel, ce que j'ai vécu ici de ne peut que faire du bien à ma carrière.

Aujourd'hui, je comprends mieux le contexte du rugby français, ce qui fait que je suis optimiste pour l'avenir. Mais je suis content d'être ici.

R.T. : Ce qu'on retiens de votre passage, outre les résultats, ce sont ces décisions fortes ; ces mises à l'écart de joueurs internationaux, Maynadier, Rey, Goujon. On a eu l'impression de que l'encadrement voulais reprendre la pas sur les joueurs....

Je n'ai pas envie de parler du passé. Je préfère parler de l'avenir. Ce que je peux dire, c'est que mon objectif, c'était d'améliorer les standards de ce club. Améliorer la qualité du travail, la qualité de la préparation. Tout ce qui fait le professionnalisme. Tout le monde doit comprendre que le plus important, c'est la performance. La preuve, nous avons recruté un entraîneur de grande qualité en la personne de Pierre Austruy, chargé de la préparation physique. Il va à mon avis beaucoup nous apporter.

Vous avez subi des critiques à un certain moment. Ont-elles été difficiles à entendre ?

R.T. : Ca ne me dérange pas. Je suis ici pour faire le maximum pour les joueurs et pour le club et pour grandir en tant qu'entraîneur. S'ils sont d'accord pour améliorer leur niveau d'exigence, je serai toujours là pour les protéger. Ecoutez, allez voir au Racing par exemple, demandez à Ole Avei quelle est la différence qui existe entre le Racing et l'UBB. A mon avis, au Racing, il y a des bons joueurs certes, mais on y travaille mieux que que ce que nous faisons en ce moment avec l'UBB.

Etiez-vous une cible facile à votre avis ?

R.T. : Je suis jeune, je suis anglais, je n'avais pas beaucoup de personne derrière moi à Bordeaux au début. Ce n'était pas ma facile, mais je suis resté costaud dans ma tête. J'ai pris des décisions difficiles. Je resté constant dans mes intentions. Je suis plus fort après cette expérience.

Avez-vous vécu de bons moments malgré tout au cours de cette première saison ?

R.T. : Il y en a eu plusieurs. Mais je vais vous surprendre, mais mon meilleur souvenir, c'est notre fin de match contre le Racing, malgré la défaite. Nous avons réussi à revenir au score en marquant deux essais et j'ai senti un énorme soutien du public. J'ai apprécié sa réaction, surtout moi qui viens d'un club, Gloucester connu pour le soutien sans faille de ses supporteurs.

Plusieurs fois, nous avons entendu votre président demander un jeu plus direct. Allez-vous vous engager dans cette voie avec les noveaux joueurs qui vont arriver ?

R.T. : Pas forcément. Nous aurons plusieurs façons de marquer des essais. L'objectif pour nous, sera plutôt d'ordre mental. Parce que si on est honnête, il faut reconnaître qu'il y pas mal d'équipes qui n'ont pas peur d'affronter Bordeaux. Et ça, ça fait mal. Voilà notre chantier.

Dans les colonnes de Midi-Olympique, Jeremy Davidson a tenu des propos assez acerbes sur votre relation. Avez-vous envie de lui répondre ? Est ce que ça s'est si mal fini entre vous ?

R.T. : Non pas forcément, il a choisi de s'exprimer dans le journal. Tout ce que je peux dire, c'est que je suis content pour lui de voir qu'il a trouvé un nouveau club . La vie continue, l'UBB ne s'arrêtera pas après son départ. Un nouvel entraîneur des avants va nous rejoindre. Il sera passionné. Je sais que nous n'avons pas vécu une grande saison, mais je demande aux gens de continuer à nous soutenir. De nouveaux joueurs vont arriver la saison prochaine et j'espère que tout ira mieux.