Malgré l'urgence, Oyonnax prône la patience

  • Adrien Buononato (Oyonnax) lors de Oyonnax - Pau en Top 14 le 7 octobre 2017
    Adrien Buononato (Oyonnax) lors de Oyonnax - Pau en Top 14 le 7 octobre 2017
  • Rory Grice (Oyonnax) - 2017
    Rory Grice (Oyonnax) - 2017
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TOP 14 - Longtemps réputé pour son jeu d’avants, Oyonnax veut désormais aller chercher son maintien en proposant un jeu basé sur le mouvement. La philosophie est assumée mais ce travail de mutation prend du temps alors que l’urgence des résultats se fait ressentir.

Si Oyonnax (12e, 7pts) et Agen (13e, 6pts) sont quasiment dans la même situation, les difficultés du début de saison ne sont pas gérées de la même manière. Au SUA, il y a eu une passe d’armes sur les réseaux sociaux entre dirigeants tandis qu’à l’USO, le club a organisé cette semaine une réunion avec les supporters en présence du sportif et de la direction. L’objectif est de prôner l’union sacrée et d’expliquer la ligne directrice qui est assumée.

C’est sûr que ça va payer...

Le club de l’Ain, qui reçoit Castres samedi dans le cadre de la 9e journée, a besoin du soutien de son stade Charles-Mathon. "Nous savons que les supporters sont à côté de nous mais nous voulons retrouver une grosse ambiance et faire à nouveau peur", explique le capitaine Valentin Ursache. Le troisième ligne roumain poursuit : "Il faut s’accrocher car rien n’est perdu. C’est sûr que ça va payer." Un championnat à trois se dessine pour le maintien mais l’idée de rajouter une quatrième équipe reste possible.

Une mue assumée mais qui demande du temps

Avec la nomination d’Adrien Buononato au rang de directeur sportif cet été, Oyonnax a entamé une mutation de son identité qui est une vision à long terme. "Nous prenons un risque pour nous maintenir car nous sommes ambitieux. Nous avons changé notre jeu, nos principes et notre façon de s’entrainer", précise le technicien dont la philosophie repose désormais sur la capacité à tenir le ballon. "Se maintenir en faisant des touches, des portés et en pourrissant les rucks, je n’y crois pas. Nous faisons un rugby pour vivre en Top 14", dit-il. Sauf qu’avec un seul succès, les résultats ne permettent pas encore de valider le travail.

Néanmoins, la marge de progression est visible, notamment en conquête où le bilan actuel est le pire du Top 14. L’USO a la moins bonne attaque et l’avant-dernière défense mais veut prendre du temps pour parfaitement assimiler son système. Ce que produit désormais "Oyo", c’est ce que l’on a commencé à voir contre Lyon. Le spectateur lambda s’arrêtera au résultat mais l’analyse montre que l’USO a tenu le cuir 50 minutes. Elle a surtout manqué de réalisme. "Avec l’envie de bien faire, nous nous précipitons mais quand nous gardons le ballon, nous mettons les équipes en difficulté", confesse un Valentin Ursache convaincu.

Rory Grice (Oyonnax) - 2017
Rory Grice (Oyonnax) - 2017

Le groupe a été réduit de 42 à 30 joueurs

Autre problème, "nous cherchons le banc idéal qui doit faire la décision et non pas tenir un score, sauf que nous n’avons pas 30 joueurs au même niveau et il y a une baisse de régime à la 50e", révèle Adrien Buononato. L’équipe est dépendante de cadres que sont Tui, Battye, Ursache ou Botica. "Quand ils sortent, le rendement baisse", avoue l’entraineur qui n’a pas d’élément capable de faire, seul, la différence. Rory Grice peut être l’un d’eux mais il doit monter en puissance. "Le système doit nous faire avancer (…) et le travail consiste à maintenir de l’intensité et du volume le plus longtemps possible", poursuit le coach.

Voilà pourquoi le groupe a été restreint, passant de 42 à 30, en totale transparence et arguments à l’appui. La hiérarchie est établie et "il n’y a pas de changement de statut envisageable avant la prochaine porte que l’on ouvrira pour la Coupe d’Europe. C’est dur mais c’est une nécessité", reconnaît Adrien Buononato qui a fait tourner pendant douze matches. Un turnover justifié par la nécessité de voir tout le monde à ce niveau. "Nous avons pris du temps et nous considérons que nous avons laissé la possibilité à tout le monde donc nous sommes obligés de travailler avec les plus performants." Place aux résultats.

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