L'antisèche : Paris porté par Waisea et sa mêlée

  • Waisea Nayacalevu (Stade français), auteur de deux essais face au MHR, lors de la 7e journée du Top 14
    Waisea Nayacalevu (Stade français), auteur de deux essais face au MHR, lors de la 7e journée du Top 14
  • Les trois-quarts parisiens ont marqué... mais les avants, eux aussi, ont fait le job. - Stade français 31-20 MHR (7e journée de Top 14)
    Les trois-quarts parisiens ont marqué... mais les avants, eux aussi, ont fait le job. - Stade français 31-20 MHR (7e journée de Top 14)
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TOP 14 (7e journée) - Le Stade français s'est imposé 31-20 face à Montpellier, ce samedi à Jean-Bouin. Auteur d’un doublé, le centre parisien Waisea a douché d’entrée les espoirs héraultais, avant que la puissance de la mêlée parisienne n’achève définitivement le MHR.

Le match : Montpellier rongé en mêlée

Absent pour raisons familiales, Vern Cotter n’a pas eu à assister à la défaite de ses hommes. Et c’est probablement tant mieux pour eux, tant on imagine aisément la froide colère qui aurait envahi le "sorcier de Te Puke" au coup de sifflet final après une prestation apathique du MHR, copieusement dominé en mêlée et absent des débats à l’entame… Le joli doublé de Waisea en première période offrit en effet un avantage décisif aux siens (20-3), que le carton jaune infligé à Macalou juste avant la pause ne permit pas totalement au MHR de combler, malgré des essais en force de Du Plessis et Nadolo (20-17). Au contraire, forts de leur outrageuse domination en mêlée fermée, les Parisiens terminaient plus fort que leurs hôtes, réduits à leur tour à 14 par l’exclusion temporaire de Guillamon. Le pied de Plisson, puis un essai de Ensor achevant de crucifier un leader bien décevant pour la deuxième fois consécutive à l’extérieur (31-20).

L’action : le dernier essai, inscrit par Ensor

Certes, il faut des erreurs défensives pour permettre des essais, et celles-ci furent légion sur la pelouse de Jean-Bouin (lire ci-dessous). N’empêche que le troisième essai des Parisiens, signé de leur arrière Tony Ensor, fut un petit chef d’œuvre collectif. Sur une sortie pourtant ralentie, un bon travail du bloc d’avants parisiens permettait de transmettre le ballon sur les trois-quarts, où une longue sautée de Morné Steyn permettait de décaler Waisea (pourtant boitillant sur les temps de jeu précédant) sur le bord de la touche, profitant de l’absence de Nadolo. Une judicieuse passe du Fidjien à l’intérieur permettait ainsi à Julien Arias d’envoyer son arrière à l’essai. D’une passe en-avant ? Le doute subsiste d’autant que, sur le coup, M. Minery ne réclama pas l’arbitrage vidéo. Tant mieux pour le spectacle, même si le MHR ne manquera certainement pas de le regretter...

Le facteur X : Les errements défensifs de Nadolo

On dit souvent des ailiers, en particulier des finisseurs fidjiens, que la qualité de leur prestation doit se mesurer à la balance points marqués / points coûtés. Or, une fois n’est pas coutume, celle de Nemani Nadolo a versé dans le négatif… Car si ce dernier a bien inscrit un essai de buffle, au ras d’un regroupement, ses errements défensifs ont coûté cher à ses partenaires. Nadolo s’est ainsi laissé battre trop facilement en première période, en oubliant totalement de défendre sur Julien Arias, trop facilement décalé par une simple sautée. Un tâtonnement amplifié par une très mauvaise défense sur le deuxième essai parisien, qui le vit "se griller" trop facilement sur un côté fermé de Coville, dans ses propres 22 mètres, qui semblait pourtant ne présenter aucun danger… Bref, une performance à oublier pour l’ailier montpelliérain, qui a même été copieusement sermonné par Bismarck Du Plessis.

Les trois-quarts parisiens ont marqué... mais les avants, eux aussi, ont fait le job. - Stade français 31-20 MHR (7e journée de Top 14)
Les trois-quarts parisiens ont marqué... mais les avants, eux aussi, ont fait le job. - Stade français 31-20 MHR (7e journée de Top 14)

La stat : 3 interventions décisives pour Julien Arias

Non, un ailier n’est pas là que pour terminer les coups. Julien Arias en est la preuve vivante, qui s’est avéré décisif pour les siens sans inscrire le moindre point… En revanche, c’est lui qui délivra la dernière passe, dans un parfait sens du collectif, pour Waisea puis Ensor. Lui encore qui, par une chasse efficace d’un jeu au pied de Coville puis de son propre coup de pied à suivre, provoqua l’erreur dans le troisième rideau montpelliérain qui permit à Waisea de s’offrir un doublé. Du bon boulot invisible, qu’il s’agissait de souligner.

La question : Pourquoi Montpellier a-t-il joué 11 minutes à 14 ?

C’est un lieu commun, dans le rugby de haut niveau : tous les cartons, ou presque, se paient cash. Les Héraultais le savent pertinemment, eux qui ont encaissé l’essai décisif de Ensor à quatorze, après onze minutes d’infériorité numérique. Mais pourquoi un si long handicap, alors que Nemani Nadolo (sorti pour laisser place à un pilier pendant l’exclusion de Guillamon) piaffait d’impatience au bord du terrain ? Tout simplement parce qu’il n’y eut pas d’arrêt de jeu à la fin des dix minutes susceptibles de lui permettre de revenir en jeu, en raison d’une très longue séquence parisienne. Laquelle permit carrément à Ensor de marquer, après que le Stade français eut trouvé un décalage, et pour cause, sur l’aile de Nadolo. Tout simplement bien joué par le Stade français, mais forcément râlant pour le MHR.

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