Roumat s'affirme à l'UBB

Après un baccalauréat S et un passage par une école d'ingénierie du bâtiment, Alexandre Roumat, troisième ligne polyvalent formé au pays Basque avait choisi, en raison de difficultés à concilier ces études là et rugby à haut niveau, de bifurquer vers un BTS bâtiment. A l'horizon, différentes possibilités : le métier de chef de chantier ou l'intégration à bureau d'études. Roumat, un homme de projets donc. Et qui pour sa carrière de rugbyman suit la même logique de construction. Il y a un plan d'exécution mais surtout des temps de passage convaincants.

Jusqu'en juin dernier, Alexandre Roumat était un joueur du Biarritz Olympique, comme son père Olivier avant lui. Premiers pas à Aguilera en 2012 à 15 ans après des débuts à l'Entente Capbreton-Hossegor et une éducation de pelotari. Olivier Roumat n'a en effet pas couru pour faire signer sa première licence estampillée FFR à son fils, estimant qu'il aurait bien assez le temps de découvrir ce jeu. Ce fut pelote basque et ce fut un cadeau.

Ça m'a servi pour l'adresse, la lecture des trajectoires. La balle arrive à 150 kilomètres/heure, on apprend à se placer

A onze ans, il a donc rejoint ses copains dans le club du coin, d'abord trois-quart avec les mitaines et toutes les protections puis naturellement le BO et le paquet d'avants. Techniquement doué, athlétiquement dominant, Alexandre Roumat a vite émergé. Les Équipes de France jeunes avec un titre de champion d'Europe U18, puis le championnat Pro D2 avec le BO. "Je suis passé quasiment directement de Crabos au groupe professionnel", dit-il. Une bénédiction. "Le Pro D2 c'est un championnat très formateur surtout pour le jeu d'avants. Ce n'est pas basé sur de grandes envolées : c'est dur, axé sur la conquête, les gabarits sont les mêmes qu'en Top 14."

Mais dans son projet vers le haut-niveau, ça ne pouvait être qu'une étape. Il n'a pas fallu longtemps pour que ça se vérifie. Le premier à dégainer fut Laurent Marti, président de l'UBB qui a contacté Oliver Roumat, lequel a présenté le dossier à son fils et organisé un rendez-vous. "J'ai eu un petit moment de flottement, dit Alexandre. Recevoir une proposition d'un club du Top 14 comme l'UBB, je ne m'y attendais pas forcément. C'était tôt dans la saison, je voulais rester concentré sur le championnat avec Biarritz. Je me demandais ce que j'allais faire." Pendant le Tournoi des 6 Nations U20 qu'il vit avec les Bleuets, la décision s'impose : relever le défi. "Je voyais les copains en Top 14 : Couilloud, Cretin, Dupont, Cancoriet. Je me suis dit que c'était le bon moment pour tenter ma chance, que je ne pouvais que progresser. Si on n'a pas d'ambition autant rester chez soi. A Bordeaux, je sentais que les jeunes étaient intégrés : ça a compté dans mon choix".

Il ne s'est pas trompé dans son étude technique : dès la première journée de ce Top 14 2017/2018, il était dans le groupe élargi pour préparer la réception du champion Clermont. Numéro 8 ou flanker, il a une polyvalence qui ne peut que servir son objectif premier, "jouer le plus possible en équipe première."

Le Challenge Européen lui a permis de se roder (5 apparitions). Maintenant, il s'affirme : après quatre apparitions en Top 14 entre septembre et janvier, il a été titularisé par Rory Teague lors des deux derniers rounds de l'UBB contre Montpellier et le Stade toulousain. Un an après l'approche de Laurent Marti, il s'est même s'affiché parmi les plus performants, il fut lors de cette 19e journée, l'un des trois joueurs de l'UBB étoilés par Midi-Olympique.

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