Reggiardo : "on est loin d’être mort"

Rugbyrama : Quel est votre sentiment à l'issue de ce match ?

Mauricio Reggiardo : Avant tout, c'est une grosse déception. Le fait de prendre un essai en fin de première mi-temps puis un autre en début de deuxième mi-temps, alors que nous sommes à quatorze, nous fait mal à la tête. Quand j'ai fait le point avec les coachs, je n'ai pas grand chose à reprocher aux joueurs en terme d'engagement. Ils se sont envoyés. On va rester très soudés. J'ai dit aux mecs que les vrais groupes avec un vrai état d'esprit, on les reconnaît dans la difficulté.

Avez-vous poussé un coup de "gueule" dans le vestiaire ?

M.R. : Surtout pas ! Après Lyon, j'étais en colère. Là, c'est une grosse déception mais quand je vois les matchs qu'ont fait le petit Laporte, Hériteau ou Sadie, l'entrée en jeu de Mchelidze et Murday, le match de Tanga ou l'activité De Marco, Ryan ou Bosch, je me dis que personne n'a triché. C'était très costaud en face. Je n'ai pas vu Fickou à ce niveau depuis un moment ! J'espère qu'il fera pareil la semaine prochaine contre les Italiens. De notre côté, il faut trouver du positif dans cette situation très compliquée.

L'équipe a très peu alterné en jouant au pied en première période. N'a-t-elle pas perdu beaucoup d'énergie bêtement ?

M.R. : On savait très bien qu'il fallait alterner, que le vent allait s'arrêter à la mi-temps parce que c'était annoncé. On a eu la chance de jouer avec et on ne l'a pas utilisé. On n’a donc pas été bons tactiquement, contrairement à eux. Quand tu joues beaucoup, tu t'exposes au contre. La différence avec la défaite à Lyon, c'est que l’on avait encaissé des essais à une passe. Là, les Toulousains jouaient des turn-over. Ils faisaient deux passes et jouaient au pied, trois passes puis allaient au large.

Avez-vous senti de la fébrilité de la part de vos joueurs ?

M.R. : Je ne crois pas qu'il s'agissait de fébrilité. On prend trois essais en première mi-temps, dont deux sur des plaquages manqués. A votre avis, ont-ils triché sur les un contre un quand ils avaient ces mecs hyper costauds en face ? Yoann Huget, je ne l'ai pas vu à ce niveau-là depuis longtemps lui aussi. Tant mieux pour le Stade toulousain et tant pis pour nous. Ce soir, nous avons joué une équipe du Top 4, pas du Top 6.

Le match au Stade français le week-end prochain sera-t-il un tournant ?

M.R. : Quoi qu'il arrive, on ne sera pas morts ni sauvés après ce match. Il faut qu'on retrouve notre rugby, comme on l'a fait durant les vingt dernières minutes de la rencontre. On pourra dire que les Toulousains s'étaient relâchés, nous avons réagi. Après, c'était trop tard. La marque des grandes équipes est de bien négocier les moments importants d'un match. Nous, nous avons manqué de maîtrise pendant ces moments-là. Il y a beaucoup de déception mais on est loin d'être morts.