Raconte-moi ton (premier) essai de la saison… Enzo Sanga

Rugbyrama : Vous avez marqué votre premier essai de la saison avec Montpellier, pouvez-vous me raconter cette réalisation ?

Enzo Sanga : Suite à la blessure d’Alexandre Dumoulin, les coachs m’appellent. Avec la réorganisation tactique derrière, je me retrouve à l’aile (rires). Ruan Pienaar et Francois Steyn me disent de rester dans le coin juste pour cette phase. L’action se déroule, j’essaye de me proposer. Après trois temps de jeu, le ballon revient côté gauche. Fulgence Ouedraogo réalise un magnifique travail et me sert parfaitement. Je n’ai plus qu’à courir pour finir, c’est mon premier essai d’ailier et surement le dernier (rires).

Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?

E. S. : J’ai commencé le rugby à l’âge de 10 ans. Au départ, j’étais plus branché basket comme mon père. Mais un jour un copain m’a emmené à un entrainement de rugby à Cournon et j’ai tout de suite accroché. Ensuite, j’ai rejoint Clermont à l’âge de 12 ans pour intégrer les -13 ans. Par la suite, j’ai intégré le pôle espoir puis le centre de formation. J’ai profité d’une blessure de Morgan Parra et de la Coupe du Monde pour monter en équipe première avec Charlie Cassang. Après deux saisons à Clermont, j’ai signé à Montpellier l’été dernier.

Après ton départ de l’ASM, quel a été ton sentiment ?

E. S. : J’ai fait une très bonne première saison. A ma grande surprise, j’avais joué plus de dix matchs. Mais j’ai connu une deuxième saison plus compliquée avec beaucoup de concurrence. C’était clair, Clermont donnait sa chance à un des deux jeunes (Charlie Cassang et moi-même). Ils ont opté pour Charlie mais je n’ai aucune rancœur. Franck Azéma a toujours été clair avec moi. Il m’a proposé une année supplémentaire mais rester quatrième à la hiérarchie des numéros 9 ne me convenait pas. J’ai été très déçu de quitter Clermont car c’est mon club de cœur.

Comment se passe cette première saison dans l’Hérault ?

E. S. : Le groupe vit très bien. Au départ, j’étais anxieux mais Julien Bardy m’a bien aidé. J’ai été très bien intégré par les cadres du groupe. Je pense que la Coupe d’Europe nous a fait du bien au mental. Cet échec nous a permis d’avancer. On a changé un peu notre style au fur et à mesure des rencontres. Au début de saison, on jouait beaucoup maintenant on a plus un jeu d’occasion et un pack performant. Forcément, on a beaucoup de talents qui nous permettent d’être premiers du classement mais notre force c’est le collectif.

Vous êtes premiers au classement, vous pensez que c’est l’année pour devenir Champions de France ?

E. S. : C’est délicat de penser cela. Tout va très vite dans ce championnat. J’ai joué des demi-finales avec Clermont et j’ai connu des désillusions. Je connais la difficulté d’aller au bout. Ca va être très difficile. Mais on ne va pas se cacher, on veut être Champions de France. Après il y a beaucoup d’équipes qui prétendent à le devenir avec Toulon, le Racing et pourquoi pas Toulouse.

Quels sont les différences entres des clubs comme Clermont et Montpellier ?

E. S. : De l'extérieur, Montpellier est un club qui fait parler à cause de son président. C’est un club plus médiatique. L’ASM est un club structurée, "une machine bien huilée". Après dans le fonctionnement, avec l’arrivée de Vern Cotter, je retrouve beaucoup de similitudes avec Clermont dans les entraînements, l’approche des matchs. Je n’ai pas ressenti un gros changement.

Vous dites que Montpellier est un club médiatique… Ça ne vous perturbe pas dans le déroulement d’une saison ?

E. S. : Non on ne se focalise pas sur l’extra sportif. Ça ne nous atteint pas dans le vestiaire. Après on est déçu de voir Jesse Mogg et Tomane quitter le club. Je suis triste de les voir partir. Ce sont des amis. Mais les affaires ne nous atteignent on reste concentré sur notre objectif et sur la fin de saison.

Quels sont vos objectifs pour cette fin de saison ?

E. S. : Je suis arrivé sur la pointe des pieds. Je savais que j’étais numéro 2 dans la hiérarchie. Benoit Paillaugue s’est malheureusement blessé. J’ai réussi à saisir ma chance quand on a fait appel à moi. Je suis content de jouer dans une équipe aussi forte. Il faut continuer à gagner des matchs. Je veux jouer après je sais que Ruan est devant moi mais je vais tout faire pour etre bon quand je rentre sur le terrain.