Dupuy : "On n'a pas à fanfaronner"
Grâce à une large victoire, bonus offensif en prime, conjuguée aux défaites de Brive et Oyonnax, le Stade français a fait un grand pas vers le maintien. De quoi redonner le sourire à Julien Dupuy, l'entraîneur des trois-quarts du Stade français.
Rugbyrama : Êtes-vous soulagé par cette victoire ?
Julien Dupuy : Sur la première mi-temps, j'ai eu un peu peur de repartir sur les mêmes choses que les dernières semaines. Heureusement, ça nous a souri à la fin. On est reparti sur des choses plus simples en seconde période. Les garçons sont sans doute sortis avec plus de certitudes. On peut les en féliciter car ce n'était pas un match facile à jouer. On a senti les joueurs soulagés. C'est bien, car cela faisait quelque temps qu'on avait le couteau sous la gorge, et, quoi qu'on en dise, on n'y est pas habitués.
Le score était de parité à la pause (13-13). Quel a été le discours dans le vestiaire ?
J.D : Le discours n'a pas été compliqué, il a été âpre (petit sourire). Par moment, on se complique trop la tâche. On a donc demandé aux joueurs de revenir à des choses plus simples pour pouvoir gagner le match.
Le point de bonus offensif était-il un objectif ?
J.D : L'objectif, c'était de gagner mais ce point de bonus offensif est très important. Et puis, voir les joueurs avec le sourire à la fin du match, ça fait du bien. Ça faisait un moment que ce n'était pas arrivé.
Pensez-vous que l'ASM a lâché le match ?
J.D : Peut-être, mais en toute honnêteté, on s'en fout. On joue notre maintien, on joue notre saison. Et on essaie de ne pas s'occuper des autres. Chaque club vit sa saison à sa façon. A nous de bien gérer la notre.
Mais faut-il relativiser la performance de votre équipe ?
J.D : D'abord, c'est vous qui dîtes que Clermont a lâché. Ensuite, nous, on s'en fout. On avait un match à gagner, point barre. On ne va pas commencer à penser aux états d'âmes des uns et des autres. Avec la place qui est la notre au classement, on ne peut pas donner de leçon à qui que ce soit.
En défense, vos joueurs ont souvent bloqué les Clermontois debout. Était-ce une stratégie ?
J.D : Disons que certains joueurs aiment bien défendre de cette façon, seulement je ne suis pas sûr que ce fut un avantage pour nous puisque nous n'étions pas au mieux en mêlée en début de match. En revanche, clairement, c'est notre défense qui a permis de gagner le match aujourd'hui. Et ça, ça ne nous est pas arrivé depuis très, très longtemps.
Les résultats de vos concurrents dans cette lutte pour le maintien vous sont favorables. Satisfait ?
J.D : Oui, bien sûr. On ne souhaite pas le malheur des autres, mais ça nous donne encore plus d'envie pour la suite. C'est une belle soirée pour le Stade français.
Ne craigniez-vous pas une forme de décompression ?
J.D : Je ne crois pas, tout le monde est bien conscient que ce n'est pas fini. Et puis, si toutefois les joueurs venaient à un peu trop décompresser, on sera là pour les rappeler à l'ordre. A la vue de notre classement, on n'a pas à fanfaronner. Le maintien n'est pas encore assuré.
Allez-vous prioriser un match plus qu'un autres sur les trois dernières journées de Top 14 ?
J.D : On va faire un état des lieux des joueurs valides, voir les "bobos" et on commencera à penser au match de Lyon lundi.
Avez-vous les moyens de faire tourner ?
J.D : Derrière, c'est très compliqué. Nous sommes trop justes. Et même si j'ai encore une licence de joueurs, je ne rejouerais pas. Vu la façon dont j'engueule les joueurs parfois, si je devais jouer et être ridicule, ça ne passerais pas (rires). Et puis, quand je vois les avions de chasse sur la pelouse, je n'ai vraiment plus envie de jouer, de plaquer. Déjà lorsque je jouais, je n'avais pas envie envie de les toucher... Ce n'est pas pour y retourner aujourd'hui (rires).
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