Michalak : "A force d’entendre que vous êtes les meilleurs, vous finissez par le croire"

  • Frédéric Michalak (LOU) / Top 14
    Frédéric Michalak (LOU) / Top 14
  • Frédéric Michalak et le groupe de Lyon
    Frédéric Michalak et le groupe de Lyon
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TOP 14 - Dans l’édition de Midi Olympique de demain, le demi d’ouverture du Lou passe à confesse, au sujet de l’actualité de son club, du déplacement à Toulon et plus généralement du rugby français. Pour un entretien sans langue de bois, aussi rafraîchissant qu’édifiant.

Entre l’actualité folle du rugby français, les contre-performances à répétition des Bleus ainsi que la passe délicate subie par son club du Lou avant un déplacement à hauts risques à Toulon, il aurait été facile pour Frédéric Michalak de décliner notre proposition d’interview. Et pourtant, ce dernier a accédé sans sourciller à notre demande, souhaitant en préambule appeler à davantage de calme. "Aujourd’hui, certains se régalent un petit peu dans les médias. Mais pour régler nos problèmes en bonne intelligence, en ce moment, un peu plus de retenue ne ferait pas de mal. De l’extérieur, on ne connaît pas le contexte. Quand tout va mal, c’est toujours facile de dire "untel est nul", ou "moi, j’aurais démissionné à sa place..." Il me semble plus constructif d’apporter quelque chose au débat plutôt que de crier bêtement sur les toits."

Frédéric Michalak et le groupe de Lyon
Frédéric Michalak et le groupe de Lyon

Or, en matière d’apporter sa pierre au débat, Frédéric Michalak se pose là, soucieux de voir le rugby français communiquer intelligemment plutôt que de s’écharper en querelles stériles. Que ce soit au sujet de la relation entre le XV de France et les clubs, entre la FFR et la LNR ou entre les générations de joueurs, Michalak assène que "le rugby français a besoin de recréer du lien", dans un souci de transmission qui lui a échappé depuis quelques années. "Le rugby français n’a pas à se plaindre : il a de bons joueurs en réservoir, à l’image d’une nouvelle génération de demis de mêlée. Mais ces jeunes ont besoin d’être accompagnés... Pour prendre l’exemple de ce que je vis ici à Lyon avec Baptiste Couilloud, je lui dit toujours : "à force d’entendre que vous êtes les meilleurs, vous finissez par le croire. Il faut bien que quelqu’un soit là pour vous dire quand vous êtes mauvais". Et ça, c’est le boulot des anciens... Les jeunes ont besoin de jouer et commettre des erreurs pour grandir, mais il ne faut surtout pas les brider et les inciter à se cloîtrer H24 dans une salle de muscu. Aujourd’hui, on leur dit qu’ils sont les meilleurs du monde et on les paie comme s’ils étaient les meilleurs du monde. Qu’on ne s’étonne pas s’ils finissent par le penser…"

Le rugby français a besoin de recréer du lien

À coeur ouvert tout au long de l’entretien, de la situation actuelle du Lou à ses perspectives personnelles d’avenir, de son aversion pour le "tout-physique" à ses idées de réformes, Michalak prend le temps de se poser et d’envisager l’avenir à long terme, dans la perspective de la Coupe du monde 2023 dont il fut l’un des ambassadeurs durant la campagne. "Cela va être une occasion unique de fédérer le rugby français et lui permettre de se régénérer, ne serait-ce qu’au sujet du nombre de licenciés. À nous, les acteurs, de désormais donner une image positive de notre sport. Il y a quand même 1800 clubs en France, et autant de moyens d’aller chercher ces jeunes... Quand je parlais de lien, cela passe aussi par là : Parvenir, pour les "gros" clubs, à aller déceler au plus profond du terroir les petits fermiers qui seront les futurs William Servat (rires). Un peu partout, des partenariats se créent entre gros et petits clubs, et cela va dans le bon sens. La restructuration du rugby français passe par cette décentralisation, à l’image de la réforme des comités ou de la fin du groupe élite à Marcoussis. Par contre, il faudra que les responsables fédéraux viennent en retour s’investir dans les clubs." Un message comme un vœu pieux, pour des lendemains qui chantent…

L’intégralité de l’entretien est à découvrir dans Midi Olympique du vendredi 1er décembre.

Journal à télécharger dès 19h30 sur www.midi-olympique.fr/pdf

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