Martial : "On ferme notre gueule parce qu’on n’est pas en position de l’ouvrir"

"On a notre destin entre les mains, mais à nous de le prendre..." Samedi dernier, quelques minutes après la correction subie à Toulon (43-5, 18ème journée), Julien Dupuy ne voulait surtout pas verser dans le pessimisme. "Cette semaine, ce n’était pas la sinistrose, assure l’entraîneur des arrières parisiens. Qui pensait que le Stade Français irait gagner à Toulon ? Notre saison ne se jouait pas à Toulon. Le plus important pour nous, c’est la tronche. Quand la tête va bien, le jeu se met en place… C’est à nous, les entraîneurs, de prendre la pression pour que les joueurs se lâchent… Ce groupe vaut mieux que ce qu’il a fait depuis le début de saison. J’espère qu’on va vite retrouver la confiance pour montrer des choses meilleures. Il ne faudra pas être timide."

Le plus important pour nous, c’est la tronche (Julien Dupuy)

La situation du club parisien, défait à quatre reprises lors des cinq dernières journées de TOP 14, est pourtant inquiétante. Les plus optimistes diront que le club parisien reçoit ses deux principaux poursuivants dans la course au maintien : Agen (18ème journée) puis Brive (25ème journée).

Mais avec 83 points encaissés sur les deux dernières rencontres, pour seulement 10 points inscrits, la tendance n’est pas à l’optimisme. "On ferme notre gueule parce qu’on n’est pas en position de l’ouvrir, lâche le trois-quarts aile Romain Martial. On n’est pas en position de faire un faux pas. On n’a pas cette sérénité de dire qu’on est en confiance à Jean-Bouin. On a clairement la pression. Il faut se rendre compte qu’on joue notre Championnat. Il faut envoyer un signal fort aux autres équipes avec qui on est à la lutte."

Les deux dernières saisons, les Parisiens ont démontré qu’ils avaient les ressources mentales pour s’arracher dans le "money time". Mais ce levier fonctionnera-t-il une fois encore ? "On va avoir la réponse dans les semaines à venir, indique le talonneur Laurent Sempéré. L’année dernière, on s’est nourri du contexte, d’un environnement hostile. Mais là, il y a une situation d’urgence. On le sent dans nos comportements, nos discussions. Il y a une prise de conscience de sortir de cette situation. On est très déçu de nous mêmes mais je suis sûr que notre implication de chacun va payer."

Il y a une situation d’urgence. On le sent dans nos comportements, nos discussions. Laurent Sempéré

Sur la pelouse flambant neuve de Jean-Bouin, les deux équipes se présenteront avec des défenses en berne. Comme dit précédemment, Paris n’a pas existé sur ses deux derniers matchs. Mais la dynamique du SU Agen, qui pointe à quatre longueurs de son hôte, est tout aussi noire. Voire pire. Les Agenais restent en effet sur deux cuisantes défaites : en déplacement à Lyon (71-17) puis à Armandie contre le Stade Toulousain (25-52). Comme le confiait l’entraîneur des avants Olivier Azam, le staff parisien adopte désormais après de départ Greg Cooper un "management plus à la française, directif, où on parle aux joueurs comme à des grands garçons." Leur réponse est attendue samedi dès 18 heures.