Lyon : Cretin, 20 ans et déjà une place parmi les grands

En plus d’être proches dans la vie, Baptiste Couiloud, Félix Lambey, Thibaut Regard et Dylan Cretin incarnent cette génération dorée du LOU qui s’impose au haut-niveau. Le dernier nommé est aussi le dernier à éclore mais il n’en reste pas moins talentueux. À bientôt 21 ans, fort de ses 15 matches (9 titularisations) en Top 14 pour 3 essais cette saison, le troisième ligne aile profite de ce qui lui arrive.

C’est une bonne surprise

"C’est inattendu. Je m’étais fixé comme objectif de jouer plus que l’année dernière et, au final, je me retrouve à jouer presque tous les week-ends, à être dans le groupe, à être de plus en plus titulaire. C’est une bonne surprise."

Sa signature au LOU, c’est d’abord un pari

Originaire d’Annemasse en Haute-Savoie où il a commencé en U9, c’est à l’âge de 16 ans qu’il arrive un peu par hasard à Lyon, quand les jeunes de son secteur choisissent plutôt Grenoble. "Je voulais faire un sport-études et j’ai donc fait une détection à Bourgoin. À Lyon, ce n’était pas prévu car j’ai vu la veille qu’il y avait une détection. J’y suis allé pour ne pas louper ma chance et car il y avait plus de niveau", mais aussi car sa sœur venait de s’installer dans la cité rhodanienne. "Ils n’étaient pas sûrs de me prendre et j’ai dû faire des entrainements avec les U15 pour confirmer", poursuit-il.

La coulisse, c’est Philippe Buffevant qui la raconte. "À la base, c’est un pari car nous le prenons au deuxième tour. C’était une grande ficelle qui avait du potentiel, se déplaçait et avait déjà une intelligence", révèle le directeur sportif de l’association. Ce sera ensuite le parcours classique jusqu’à la première apparition avec l’équipe première en Challenge Européen la saison dernière. "C’est un garçon qui a envie de réussir, travailleur, intelligent et bonard dans la vie. Il sait où il veut aller et à chaque fois, il a réussi ses objectifs", enchaine celui qui l’a également entrainé avec les Crabos.

Génération 1997 et travailleur déterminé

1m95 pour 101 kilos, Dylan Cretin a justement travaillé sur le plan physique puisqu’il faisait 20 kilos de moins à son arrivée. Son leadership, par contre, est naturel. "C’est un leader qui amenait les joueurs dans son sillage et qui était déjà capitaine chez les jeunes", révèle Philippe Buffevant. Le travail, un mot clé. Le fait de rester après les entrainements, une évidence. "Quand tu es jeune, tu es obligé de bosser plus que les autres pour prouver, progresser et atteindre le haut niveau", reconnaît-il. Que ce soit la technique, le plaquage, la touche, la compréhension du jeu en général, voilà tous les points qu’il aime perfectionner.

Dylan Cretin incarne aussi cette génération 1997 qui est celle de Baptiste Couilloud, de moins de 3 mois son cadet et qui est son… colocataire ! Une jeunesse sur laquelle Pierre Mignoni compte beaucoup et qui n’hésite pas à lui faire confiance en l’obligeant par exemple à prendre la parole. "Il nous traite comme des joueurs de 30 ans sans faire de différence. C’est comme cela que l’on apprend et que l’on voit le cap à franchir pour diminuer l’écart, rivaliser et encore passer un niveau supérieur", analyse donc un joueur qui a sa place maintenant dans cette troisième ligne lyonnaise réputée. Des responsabilités, il en a.

Et il reste lucide sur son profil qui allie des qualités "d’évitement, de placement, de courses et d’appuis pour chercher les espaces" sachant que sa capacité à répéter les taches, à plaquer et à être omniprésent justifie que son entraineur lui fasse confiance. Jeune ou vieux.