L'antisèche : Lyon avait le plan parfait pour refroidir Mayol

  • Josua Tuisova - Toulon
    Josua Tuisova - Toulon
  • Chris Ashton - Toulon
    Chris Ashton - Toulon
  • Mike Harris - Lyon
    Mike Harris - Lyon
Publié le Mis à jour
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Le Lou a crée la sensation lors du premier barrage en éliminant Toulon à Mayol après prolongation (19-19). Acharnés et très disciplinés, notamment sur le plan défensif, les Rhodaniens ont fait déjouer le RCT.

Le jeu : Toulon contré et maladroit

La victoire de Lyon est aussi celle de son manager Pierre Mignoni qui a mis en place une statégie des plus efficaces pour contrer Toulon. En blindant les zones de ruck avec un mur très dense, le Lou a su contenir la puissance des Varois et les enfermer dans un véritable piège à loup. Le score à la pause (3-6) parle de lui-même, même si Chris Ashton a gâché une énorme occasion d’essai avec un en-avant à un mètre de l’en-but (25e).

Pas en réussite, l’Anglais a récidivé juste après la pause avec un nouvel en-avant à proximité de la zone de marque (41e). Les Toulonnais ont globalement donné le bâton pour se faire battre en multipliant les gros ratés, à l’image de Radradra, qui a aplati avant la ligne (45e), ou de Trinh-Duc, qui a manqué un drop dans l’axe des poteaux (74e). De son côté, Lyon a bien joué les coups, marquant un très beau premier essai impulsé par une transversale au pied d’Harris et conclu par Arnold (64e), et un plus opportuniste par Cretin (69e). Deux essais qui ont fait la différence au moment des comptes, à la fin de la prolongation.

Chris Ashton - Toulon
Chris Ashton - Toulon

Les joueurs : quinze lions morts de faim, Nonu trop seul côté toulonnais

Ils s’appellent Ivaldi, Roodt, Tuifua, Mignot ou Regard et n’ont pas le même pedigree que la pleiade de stars toulonnaises. Ils ont su pourtant élever leur curseur pour être au rendez-vous de ce barrage. Beauxis et Couilloud absents, la charnière remplaçante Pelissé-Harris a bien mené le jeu et géré les temps forts et temps faibles du Lou. En touche, Lambey et Puricelli ont posé de gros problème à l’alignement varois. Globalement, difficile de trouver un Lyonnais qui s’est défilé ce vendredi soir dans le secteur du combat et de l’agressivité.

Côté toulonnais, Nonu fut un des rares à surnager. À bientôt 36 ans, le centre neo-zélandais a montré toute la valeur qu’on lui connaît dans les grands matchs. Le seul essai de son équipe vient d’un ballon qu’il arrache des mains de Choirat, juste avant de délivrer une passe décisive en offload à Ashton (64e). L’ailier anglais a certes marqué, mais il a surtout vendangé deux grosses occasions d’essai (25e, 41e). Un manque de réalisme plutôt rare chez le recordman d’essais sur une saison en Top 14.

Le facteur X : le leurre d’Oosthuizen qui vaut de l’or

Dans ce match serré, Toulon pense avoir fait le plus dur quand, cinq minutes après le premier essai lyonnais d’Arnold, Trinh-Duc redonne un peu d’air au RCT avec une pénalité (69e). Mais le Lou récupère le ballon suite au renvoi court d’Harris grâce à Puricelli. Un ruck se forme et sur le lancement de jeu, Pélissié donne à Cretin. Le rideau toulonnais est près mais ce dernier arrive quand même à passer de façon étonnante. La raison ? À son côté au moment de l’éjection de Pélissié, Oosthuizen s’est proposé en leurre et a complétement berné Taofifenua, qui a gardé les yeux rivés sur le Sud-Africain. Et ouvert la porte à Cretin pour l’essai qui a envoyé les deux équipes en prolongation.

La stat’ : 60%

Les tirs au but sont le seul secteur de jeu où le Lou a été en dessous de Toulon dans ce barrage. L’ouvreur Mike Harris a raté deux coups de pied sur cinq, soit les deux transformations. Si la première n’était pas une formalité, la seconde, très légèrement décalée sur la droite, bien plus. Cet échec a empêché son équipe de prendre les devants à dix minutes de la fin. Mais l’Australien a su se remettre la tête à l’endroit en prolongation en inscrivant la pénalité, pas si évidente, qui clot la marque (92e).

Mike Harris - Lyon
Mike Harris - Lyon

La décla : Julien Puricelli (troisième ligne, Lyon)

"C’est grandiose ! On fait une saison quasi-parfaite. On n’osait pas être trop ambitieux mais on a eu un bon feeling en début de saison. On s’est forgé un mental à toute épreuve et c’est récompensé par cette victoire historique"

La question : Lyon peut-il rêver encore plus haut ?

Les Lyonnais ont déjoué tous les pronostiques en éliminant Toulon. Leur capacité à résister à l’armada varoise et ce malgré des absents de marque tels que Fearns, Couillaud, Beauxis ou encore Buttin, a été remarquable. L’opposition sera assez similaire dans une semaine face à Montpellier, habitué au jeu très direct. Il n’est donc pas interdit de penser que le Lou a les moyens de récidiver, surtout qu’il jouera sa demi-finale à domicile, au Groupama Stadium. Il partira une nouvelle fois outsider, mais sa prestation face au RCT et la confiance qu’il a emmagasinée font de lui un bien dangereux outsider.

En demie !!! MAGIQUE !!!! #teamLOU #jeanmichelaulasonarrive pic.twitter.com/vHYgHtJ3qv

— BricePuthod (@BricePuthod) May 18, 2018
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