Les coulisses d’une "Oyotada"
Depuis la reprise le 1er juillet et cette impulsion donnée par tout un staff de modifier l’ADN du club pour viser un maintien par un jeu ambitieux, la saison d’Oyonnax a été marquée par des évènements marquants qui lui permettent de jouer sa place en Top 14 ce samedi.
Disputer cet "access match" est déjà une petite victoire pour les Oyomen tant leur remontée tient de l’exploit. Le 15 janvier dernier, après un nul contre La Rochelle, Oyonnax comptait alors 9 points de retard sur Agen. Un gouffre. "Nous nous sommes vus peu de temps après les fêtes pour regarder notre situation et le vide en dessous. Il y avait une opportunité de rester avec la treizième place qui nous donne une chance. Ça nous a animé", confie Adrien Buononato. Cet échange démontre à quel point l’équipe y a toujours cru, "nous sommes là où nous souhaitions être il y a trois mois. Ça valide l’implication", insiste le directeur sportif.
Une autre réunion a probablement marqué la saison oyonnaxienne, celle organisée dès la fin octobre avec les supporters, en présence du sportif et de la direction. L’objectif était alors de prôner l’union sacrée sachant que l’USO n’avait alors gagné qu’un seul match et que le stade Mathon vibrait moins. "Nous savons que les supporters sont à côté de nous mais nous voulons retrouver une grosse ambiance et faire à nouveau peur. Il faut s’accrocher car rien n’est pas perdu. C’est sûr que ça va payer", avait alors confié le capitaine Valentin Ursache. Et c’est aussi à cette période que le groupe a été resserré, passant de 42 à 30 joueurs.
Une défaite à Brive qui a fait causer
Dans cette saison déjà historique de la formation haut-bugiste, il y a également cette défaite à Brive début décembre qui fait office de moment fort. Alors que les joueurs obtiennent une pénalité après la sirène pouvant permettre d’aller chercher le match nul, il est fait le choix d’aller en touche pour viser la gagne. Un choix perdant. "Nous étions proches de gagner et c’était un choix d’orgueil. Au final, c’était une mauvaise décision", avouera Ben Botica. Et cette décision a été trainée de longues semaines comme une référence à ce qu’il ne fallait pas refaire, mais elle a aussi fait éclore davantage le personnage qu’est Ben Botica.
Arrivé de Montpellier un an plus tôt comme joker médical, l’ouvreur a mis environ un an à prendre véritablement ce rôle de leader sur et hors du terrain. L’on a vraiment senti en 2018 que le Néo-Zélandais s’est affirmé dans ses prises de décisions. "Je veux ces responsabilités qui peuvent faire gagner l’équipe. Je dois prendre des décisions importantes. J’essaie de porter sur mes épaules des choix importants, je l’ai voulu et cela fait ensuite de vous un héros ou un zéro." Et cette année c’est davantage un héros puisqu’il a terminé meilleur réalisateur du championnat en marquant 55% des points de son équipe (311 points dont 7 essais).
Le succès à Clermont comme un déclic
Les paroles ne se sont véritablement transformées en actes que le 24 février lors d’une victoire à Clermont qui a marqué le début d’une série de six succès en neuf matches. C’est à ce moment que le déclic est survenu, même s’il ne sortait pas l’USO de la place de lanterne rouge. Bilel Taieb confiait la semaine précédant cette performance un prémonitoire : "on est dernier mais on n’est pas la petite équipe." La suite lui a donné raison et c’est ainsi qu’une mêlée a été renversée dans le money time pour décrocher un succès face à Toulon ou que Brive et Lyon ont lourdement chuté dans l’Ain sur des rendez-vous couperets.
Quoi qu’il en soit, ces matches à la vie à la mort qu’Oyonnax a dû jouer toute sa saison préparent forcément à cette finale pour le Top 14 qui est vécue par les hommes d’Adrien Buononato "comme une chance de continuer à écrire l’histoire du club."
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