Le Racing 92 pouvait-il vraiment se passer de Teddy Thomas ?

À l’image des staffs clermontois, lyonnais, toulonnais, montpelliérain et parisien, le duo Travers - Labit a dû trancher sur le sort immédiat de son "fêtard". Allait-il opter pour la fermeté et une sanction sportive comme l’ont fait Franck Azéma et Fabien Galthié ? Ou bien allait-il pencher du côté de la clémence/real politique, comme finalement tous les autres concernés ? Jeudi, Laurent Travers assurait encore réfléchir sur les suites à donner concernant leur joueur, Teddy Thomas.

"Quoiqu’il arrive, il y aura une sanction car il représente la France mais aussi le Racing 92. Elle sera financière, sportive ou les deux mais il y en aura une. On ne peut pas cautionner le comportement. Déjà ce qu’il s’est passé et aussi parce que c’était après une défaite". Finalement, la réponse a été officialisé vendredi sous forme de communiqué : l’ailier francilien ne touchera pas sa prime d’éthique du mois de février mais sera bien de la partie face à La Rochelle. Mieux, il débutera la rencontre.

Si Teddy jouait pour l’Angleterre ou la Nouvelle-Zélande, il serait bien plus mis en avant

L’excellente passe de l’ancien Biarrot n’y est certainement pas étrangère. Régulièrement blessé de longue durée depuis son arrivée dans les Hauts-de-Seine, Thomas a retrouvé cette saison les sensations et le niveau qui lui ont permis d’être identifié comme un grand espoir du rugby français lors de ses si premiers mois au Racing (2014-2015). En club, où il a inscrit 4 essais en 8 feuilles de match de Top 14 et surtout en sélection, où il est l’unique marqueur d’essais tricolore depuis le début du Tournoi des 6 Nations (3 réalisations).

Difficile dans ces conditions de se priver d’un tel potentiel de finition alors que les Ciel et Blanc peuvent dérober la deuxième place aux Maritimes dimanche : "Sur le plan sportif, avec la forme qu’il a, le nombre d’essais qu’il marque et la façon dont il les marque, s’il jouait pour l’Angleterre ou la Nouvelle-Zélande, on le mettrait bien plus en avant. Nous, on a toujours tendance à dire qu’il est moins bon dans tel ou tel domaine mais actuellement, il est celui qui marque". Le plus souvent avec manière et panache, ce qui colle parfaitement avec la volonté de produire du spectacle sur la soft grass de la U Arena. D’où le pragmatisme de ses entraîneurs au moment de décider à quelle sauce serait mangé leur "fêtard" d’Edimbourg.