Lapandry, capitaine meurtri

  • Alexandre Lapandry
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  • Valentin Ursache (Oyonnax) & Alexandre Lapandry (Clermont)
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Capitaine samedi soir, pour la défaite des Clermontois face à Oyonnax (12-18), le troisième ligne international (28 ans, 10 sélections) a confié son mal-être actuel.

Alexandre Lapandry, n'est pas toujours capitaine de l'ASMCA. Il endosse généralement ce rôle lorsque ni Damien Chouly, ni Morgan Parra ne sont de la partie. Ce qui était le cas, ce week-end face à Oyonnax.

Valentin Ursache (Oyonnax) & Alexandre Lapandry (Clermont)
Valentin Ursache (Oyonnax) & Alexandre Lapandry (Clermont)

Brassard ou pas, Lapandry demeure un élément de base du vestiaire clermontois. Le joueur ne déçoit jamais, l'homme non plus, depuis dix ans qu'il porte le maillot jaune et bleu. Samedi soir, au terme d'une défaite aussi improbable qu'inquiétante pour les Auvergnats , "Panpan" est donc venu assumer devant les médias la sixième défaite consécutive de son équipe en Top 14. Le troisième ligne international a d'abord pris le contre-pied des attendus, comme pour mieux protéger ses hommes. "Le pire, c'est que je suis fier de l'état d'esprit des mecs. Ils n'ont rien lâché, ils se sont envoyés. On manque de beaucoup de choses en ce moment, qui découlent toutes de notre manque de confiance. On manque de maîtrise, de justesse dans les choix, les courses, les soutiens. On manque d'à peu près tout mais pas d'engagement. Ça, non"

Les "jaune et bleu" s'inclinent 12 à 18 face à Oyonnax #ASMOYO #YellowArmy pic.twitter.com/E6aR75aFyI

— ASM Rugby (@ASMOfficiel) February 24, 2018

Au milieu de ce qui a flirté avec le néant rugbystique, certes soulagé du seul problème de l'engagement, Lapandry a alors engagé chacun à relever la tête. A commencer par les cadres du vestiaire auvergnat, dans lesquels il s'inclut légitimement. "Il y a des joueurs d'expérience dans ce vestiaire, j'en fais partie. Nous essayons de véhiculer ce message positif de ne pas lâcher, de regarder devant, de revenir avec de l'envie et de l'appétit. […] J'étais capitaine et je l'ai dit aux mecs : ça va être dur, mais il faut reprendre notre semaine d'entraînement avec le maximum de fraîcheur. On en a besoin. Il ne faut plus regarder le classement mais se mettre d'autres objectifs : gagner à nouveau à la maison, pour commencer. C'est la base. Je suis depuis longtemps dans ce club, j'ai connu les grandes périodes d'invincibilité dans notre stade. Il faut retrouver cela, c'est impératif".

Une manière, déjà, d'évoquer la réception à venir du Stade rochelais. Un match qui pue la sainte-trouille.

Ça me fait mal au cœur pour nos jeunes

Passés les encouragements, Lapandry s'est soudainement fait plus touchant. Il sait la situation comptable du club, le manquement aux ambitions du début de saison et les tourments qui en découlent. C'est pourtant sur un tout autre sujet, plus humain, que Lapandry a laissé aller ses émotions. "Ce qui me fait le plus chier, c'est d'être le capitaine d'une équipe qui fait rentrer un pilier droit de 19 ans et qui le met dans la galère. Il aurait dû rentrer avec trente points d'avance au score et le plein de confiance. Il aurait alors tout explosé, à commencer par le mec en face. Nous aurions marqué et il aurait pris du plaisir. Je l'ai vécu, j'ai commencé en professionnel dans ce contexte. Les plus anciens nous mettaient dans de supers conditions pour nous enlever de la pression. On avait juste à se livrer à fond. Ils faisaient le reste, autour, pour que cela gagne et qu'on s'éclate".

#ASMUSO Clermont ne s’en sort pas …
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— ASM Rugby (@ASMOfficiel) February 24, 2018

Avant de conclure, en revenant une nouvelle fois sur la responsabilité des cadres. "C'est à ce devoir que l'on manque actuellement, nous les anciens. Ça me fait mal au cœur qu'on n'offre pas ça à nos jeunes qui arrivent aujourd'hui. Je me sens coupable sur ce point. Ces jeunes s'accrochent, ils travaillent dur. Aucun d'eux ne triche. Je suis triste pour eux. Mais on ne lâchera rien. Ce ne sont pas des paroles en l'air. Moi le premier, s'il faut laisser tous les organes sur le terrain, je le ferai. On va revenir. Comptez sur nous."

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