Lambie : "Je voulais apprendre en tant que joueur et grandir en tant qu’homme"

Rugbyrama : Comment vivez-vous cette première saison en France ?

Pat Lambie : Cela fait six mois que je suis là et je peux dire que j’ai pris beaucoup de plaisir depuis mon arrivée. Que ce soit sur le terrain avec le Racing 92 ou en dehors où la vie en France et à Paris est incroyable. Je suis très heureux.

Pourquoi avoir choisi de quitter votre vie en Afrique du Sud ?

P.T. : J’ai joué pendant neuf ans pour les Sharks et j’ai senti qu’il était temps pour moi de changer, de voir autre chose. Je voulais vivre quelque chose de totalement différent. Je voulais apprendre en tant que joueur et grandir en tant qu’homme. Il y avait aussi ces blessures que j’ai connues en Afrique du Sud et je voulais m’éloigner de ça. Heureusement pour moi, le Racing 92 m’a offert cette chance. C’est une équipe que j’ai toujours aimé suivre bien que je sois en Afrique du Sud. Et c’est vraiment super pour moi d’avoir pu rejoindre un club de ce niveau-là.

Il y a eu une période où je n’étais pas sûr de savoir si je devais continuer le rugby ou pas

Les blessures dont vous parlez sont des commotions cérébrales à répétition entre 2016 et 2017. Avez-vous déjà eu peur de devoir arrêter votre carrière pour préserver votre santé ?

P.T. : Oui, il y a eu une période où je n’étais pas sûr de savoir si je devais continuer le rugby ou pas. Heureusement pour moi, j’ai pu récupérer pleinement de ces commotions et j’ai reçu le feu vert médical de plusieurs spécialistes. C’était un élément que je devais prendre en compte dans ma réflexion. Par chance, c’est derrière moi aujourd’hui. J’ai toujours ce désir et cette envie de jouer. Et je suis très heureux de pouvoir continuer à le faire au Racing 92. J’ai toujours voulu jouer les compétitions les plus relevées et croiser les meilleurs joueurs du monde. Le Top 14, c’est exactement ça donc je suis content d’y être.

Votre entraîneur Laurent Travers a loué vos efforts pour vous intégrer et vous adapter le vite possible à votre nouvelle vie…

P.L. : On m’a vraiment encouragé à le faire. Je suis déterminé à apprendre le français depuis mon arrivée au Racing 92 pour pouvoir le parler aussi vite que possible. Je me montre donc assidu et attentif aux cours de français qui me sont dispensés. Vivre à Paris est une expérience fantastique et je m’imprègne de la culture française. Les joueurs de l’équipe ont aussi bien facilité mon intégration. Les entraîneurs m’ont très bien accueilli et m’ont aidé à comprendre ce qu’ils souhaité mettre en place sur le terrain.

Vous pouvez évoluer à l’ouverture, à l’arrière et même au centre. Quel poste préférez-vous ?

P.L. : Je crois que je préfère celui de numéro 10 car c’est à ce poste que j’ai pu développer mon rugby ces cinq-six dernières années. Ceci dit, peu importe si je joue 12 ou 15, l’important pour moi est d’être sur le terrain.

J’aimerais encore pouvoir jouer avec les Springboks

Vous ne correspondez pas vraiment au prototype du rugbyman sud-africain très massif au jeu frontal…

P.L : C’est vrai que je ne suis pas le joueur le plus costaud ni le plus grand. Je ne suis pas celui qui peut renverser les défenseurs en leur fonçant dessus. Heureusement, je peux utiliser ma tête, voir où sont les espaces et les attaquer.

Vous considérez-vous toujours comme un Springbok ?

P.L. : J’aimerais encore pouvoir jouer avec les Springboks et j’adorerais pouvoir aller à la Coupe du monde l’an prochain au Japon. Je sais que quitter le pays veut potentiellement dire faire une croix sur les Springboks. Et si tel est le cas, je devrais faire avec. Mais j’espère jouer suffisamment bien au Racing et que l’équipe gagne suffisamment pour que le sélectionneur se sente obligé de me reprendre. Je sais que c’est possible et je garde espoir.