La Rochelle a plié sans rompre

  • Aaron Cruden (Montpellier) sévèrement plaqué par Jérémy Sinzelle (La Rochelle)
    Aaron Cruden (Montpellier) sévèrement plaqué par Jérémy Sinzelle (La Rochelle)
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TOP 14 - Dans un choc au sommet qui aura vu les défenses prendre le pas sur les attaques, les Maritimes se sont appuyés sur leur défense et leur mêlée pour résister au retour d’un MHR trop indiscipliné en première période (26-14).

Le match : Entre imprécisions et indiscipline

Il est des matchs qui ne débutent pas comme on l’aurait souhaité, et les Rochelais l’ont pour une fois éprouvé. Habitués à prendre l’ascendant sur leurs adversaires dès la réception du coup d’envoi par de longues séquences, ces derniers se sont pour une fois montrés maladroits à la réception, permettant au MHR d’ouvrir la marque. Le début d’une foule d’imprécisions (deux pénaltouches non trouvées, passes après contact malvenues et autres ballons perdus aux abords des 22 mètres montpelliérains) qui ont régulièrement empêché les Maritimes de mener à bien leurs initiatives… Fort heureusement pour ces derniers, le stratège adverse Aaron Cruden n’était dans un grand jour (lire ci-dessous)... De quoi obliger cantonner ses partenaires dans leur moitié de terrain, et susciter chez eux une certaine nervosité sanctionnée à dix reprises par M. Brousset en première période. Au final, dans un match qui vit les défenses prendre le pas sur les attaques, cette indiscipline s’avéra fatale, les Montpelliérains en panne sèche d’énergie dans le money time laissant même échapper le point de bonus défensif dans les arrêts de jeu.

L’action : Jordaan, au bout du contre

Le rugby n’est jamais qu’une version rebelle du football, et les Rochelais ont su s’en souvenir… Bloqués dans leurs trente mètres après une récupération de Thomas Jolmes, ces derniers semblaient définitivement coincés par la défense du MHR, lorsque Vincent Rattez parvint à débloquer la sitation d’un intelligent petit coup de pied par-dessus, profitant de l’absence de Benoît Paillaugue dans le deuxième rideau. Accouru à la récupération face à Immelman, le centre maritime Paul Jordaan eut alors l’intelligence de prolonger le ballon au pied plutôt que de s’en saisir à la main, plaçant sous pression le jeune ailier héraultais Ngandebe dans ses 22 mètres. Lequel, trompé par le rebond, eut la désagréable surprise de voir le ballon lui passer entre les james… Une aubaine pour Jordaan, qui au bout d’un nouveau dribbling parvenait à conclure ce contre de 80 mètres joué à 100 % au pied, synonyme de premier break au tableau d’affichage.

80' Essai de Brock James transformé par @AlexiBALES sur la sirène ! 26-14 #SRMHR #Top14 #FievreSR https://t.co/0syY1vQIWA pic.twitter.com/4sbf4TR57S

— Stade Rochelais (@staderochelais) December 2, 2017

Le facteur X : Le jour sans de Cruden

Il est criant que, depuis quelques journées, l’ouvreur néo-zélandais Aaron Cruden ne joue pas son meilleur rugby. Logiquement, les Rochelais avaient ainsi décidé de faire peser une forte pression sur le All Black aux 50 sélections, dont celui-ci ne put pas se dépêtrer. Contré à quatre reprises en première période, Cruden n’a ainsi jamais permis à son équipe de bénéficier de l’appui du vent, et largement contribué à son manque de sérénité. De quoi susciter un compréhensible manque de confiance, matérialisé par cet en-avant coupable de la 75e minute, fruit d’une mésentente avec Benoît Paillaugue. Une erreur malheureusement fatale, puisque le score était alors de 19-14, et qu’elle permit aux Rochelais de remettre la main sur le ballon dans les 22 mètres héraultais. Bref, une balle de match dans le money-time, que ces derniers n’ont pas gaché...

La stat : 5 pénalités en mêlée pour La Rochelle

Imprécis dans leur jeu, les Rochelais ont au moins pu s’appuyer sur une valeur sûre : Leur mêlée fermée. Laquelle leur permit d’obtenir pas moins de six pénalités, et d’assurer la victoire dans un match qui aurait pu leur échapper. La meilleure récompense de cette domination se trouvant matérialisée par l’essai de l’ouvreur Brock James, qui bénéficia du travail de sape de ses partenaires pour inscrire un essai personnel après deux crochets intérieur, largement facilités par la grosse poussée de ses avants qui avaient fixé la troisième ligne adverse...

La question : Quelle mouche a piqué Haouas ?

On disputait déjà les arrêts de jeu de la première période et, à plus de trente mètres de sa ligne d’en-but, le MHR ne semblait pas risquer grand-chose. C’est alors que le pilier héraultais Mohaed Haouas, en position de hors-jeu, sortit de sa boîte sur le côté d’un ruck pour intervenir à l’épaule sur le demi de mêlée rochelais Alexi Balès. Soit trois fautes en une (la dixième sifflée à l’encontre de son équipe) logiquement synonyme de carton jaune… Alors, faut-il voir dans la faute de Haouas (qui connaissait sa première titularisation de la saison) la frustration d’avoir concédé plusieurs pénalités, la dernière étant intervenue quelques secondes plus tôt ? Probablement. Mais cela n’excuse pas grand-chose, d’autant qu’elle obligea ses partenaires à attaquer la deuxième mi-temps à 14, avec le vent dans le nez. Et si les Héraultais n’encaissèrent aucun point en infériorité numérique, la débauche d’énergie consentie durant cette période pesa probablement lourd au moment d’aller chercher la victoire dans les dix dernières minutes, notamment dans le secteur sensible de la mêlée fermée...

La décla : Pierre Aguillon (centre de La Rochelle)

"La première place, on l’avait l’an dernier, elle ne nous a pas servi à grand-chose. Si les Montpelliérains la veulent au final, on leur laisse ! Nous, on prendra le Bouclier à la fin… (rires) Mais blague à part, c’est toujours bon pour la confiance de faire la course en tête."

Les Jaune et Noir s'imposent face au @MHR_officiel et prennent la tête du @top14rugby ! #FievreSR #SRMHR pic.twitter.com/AAG5oGOv3N

— Stade Rochelais (@staderochelais) December 2, 2017
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