La folle histoire de Raisuqe

Par Rugbyrama
  • Josaia Raisuqe (Stade français) - 2017
    Josaia Raisuqe (Stade français) - 2017
  • Raisuqe, sous les couleurs du Stade français
    Raisuqe, sous les couleurs du Stade français
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Accusé d’agression sexuelle et mis à pied par le Stade français, le fantasque ailier fidjien a eu l’immense chance de pouvoir rebondir à Nevers. Il a saisi l’occasion au vol mais reste sous la menace d’une peine de prison avec sursis.

C’était écrit : Josaia Raisuqe était perdu pour le rugby professionnel. Accusé d’agression sexuelle sous l’empire d’un état alcoolique par une jeune femme après une sortie en discothèque un soir de juillet dernier en compagnie de Waisea Nayacalevu, celui qui était alors une des terreurs du Top 14 venait de perdre de sa superbe.

Licencié par son club d’alors, le Stade français, le joueur semblait condamné à passer à côté d’une carrière qui s’annonçait brillante. Heureusement pour lui, le rugby est un milieu au grand cœur et le club de Nevers, par l’intermédiaire de son président Régis Dumange, a décidé, dès le mois d'août, de lui laisser une "dernière" chance. Entre les deux parties, l’affaire fut rapidement conclue. Le joueur viendra étoffer le groupe neversois tout en se rachetant une conduite et une image. En contrepartie, il apportera sa puissance et sa science de la finition à une équipe neversoise qui découvre la deuxième division et qui doit impérativement être efficace pour survivre à cette première saison chez les professionnels. Une relation "gagnant-gagnant", en somme. Au moment de la signature, Xavier Péméja, manager de l’Uson, justifiait : "On engage un joueur de rugby. On ne juge pas l’homme et on décide le lui laisser une nouvelle chance. Les faits qui lui sont reprochés sont hautement condamnable et il y a une justice pour ça."

Se concentrer sur le rugby

Le jeune homme de 23 ans a dérapé mais il n’en demeure pas moins un incroyable rugbyman. Très vite, les Neversois ont conscience de tenir une pépite, un joyau absolu. "En termes de rugby, c’est un des meilleurs joueurs que j’aie vu, commente Xavier Péméja. Il "pue" le rugby. C’est vraiment un joueur au-dessus du lot. Il est hors-norme, tant techniquement que physiquement." Et les chiffres ne mentent pas : aligné douze fois cette saison, le Fidjien volant a déjà inscrit cinq essais en Pro D2. Seul problème, le jeune homme reste un diamant à polir : "Nous savons qu’il est un joueur d’avenir, explique Régis Dumange. Mais il est encore à dégrossir. Actuellement, c’est un garçon qui peut faire gagner des matchs mais qui peut aussi en faire perdre par ses errements défensifs. Il sort parfois du cadre et on le retrouve à jouer comme un troisième ligne, désertant son aile et ouvrant des brèches pour l’adversaire. Il faut encore qu’il travaille et qu’il soit plus consciencieux. Là, en hiver, on entre dans une période où les ballons lui arrivent moins. La vie est moins drôle pour lui !"

Raisuqe, sous les couleurs du Stade français
Raisuqe, sous les couleurs du Stade français

Pour parvenir à faire progresser sa perle, l’Uson, par l’intermédiaire de son très prévoyant président, a mis les moyens pour que son nouveau joueur ne sorte plus du cadre qui lui a été fixé. L’ilien évolue en permanence sous la férule d’un "papa", en la personne de Yohann Carpentier. Très implanté au sein de la communauté fidjienne, disponible pour lui 24 heures sur 24. Yohann gère tout. Les moindres tracas du quotidien sont assouplis par le "super nanny". De la gestion de la "paperasse" à la tenue du planning hebdomadaire, l’homme épaule en toute circonstance. Raisuqe peut se concentrer sur le rugby et seulement sur le rugby. Sa compagne, embauchée dans la société de M.. Dumange, va venir le rejoindre à Nevers pour finir de cadrer le surpuissant ailier.

Josaia Raisuqe et Waisea Nayacalevu (qui lui est jugé "seulement" pour violences en état d’ivresse ) ont comparu fin novembre au tribunal de grande instance de Paris pour les faits qui leur sont reprochés. Ils seront fixés sur leur sort le 30 janvier prochain, sachant que le Parquet a requis une peine d’un an de prison avec sursis à l’encontre de l’ailier neversois. A lui de comprendre désormais qu'il a une épée de Damoclès au-dessus de la tête et que la chance offerte par l'Uson ne doit pas être galvaudée.

Par David Bourniquel

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