Authier : "Je serai triste pour l’une des deux équipes"

  • Johann Authier
    Johann Authier
  • Johann Autier en 2006 sous le maillot de Grenoble
    Johann Autier en 2006 sous le maillot de Grenoble
  • Johann Authier et Adrien Buononato
    Johann Authier et Adrien Buononato
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S’il y en a bien un qui ne peut pas rater le rendez-vous de samedi au Stade des Alpes, c’est Johann Authier. Grenoble et Oyonnax vont s’affronter pour savoir qui évoluera en Top 14 la saison prochaine, deux clubs qui incarnent la carrière de l’ancien demi de mêlée.

Avant de devenir manager du RoVal Drôme XV en Fédérale 1, Johann Authier n’avait connu que deux clubs en pro, Grenoble (2000-2008) et Oyonnax (2008-2017). Aujourd’hui âgé de 36 ans, il a été formé dans le premier où il a vécu deux descentes et deux montées, tandis que le second l’a vu soulever deux boucliers de Pro D2 en tant que joueur puis entraineur.

Belle soirée hier ,entre le @FCGrugby qui passe en finale et @OyonnaxRugby qui remporte une victoire primordiale.
Ma seul crainte maintenant c’est de voir un barrage FCG/OYO....Alors ils faut gagner messieurs

— Authier Johann (@JohannAuthier) April 29, 2018

Cela vous fait-il bizarre de voir le FCG et l’USO s’affronter pour une place en Top 14 ?

Johann Authier : C’est une situation que je ne souhaitais pas voir. Ça voulait dire qu’Oyonnax n’avait pas réussi à finir dans les 12 et j’avais bon espoir que Grenoble gagne la finale. Ça me fait un peu bizarre et surtout ce qui m’énerve, c’est qu’il y aura un déçu dans l’affaire et que je serai triste pour l’une des deux équipes. J’aurais souhaité voir ces deux équipes en Top 14.

Retrouver Grenoble à ce niveau, juste après la relégation, cela reste une belle surprise ?

J.A. : C’est une demi-surprise parce que je trouve qu’ils ont plutôt produit du bon jeu cette saison. J’imagine que sans certaines blessures, ils auraient pu certainement obtenir une qualification directe pour les demi-finales qui leur aurait peut-être été salutaire. Ils ont laissé du jus pour aller gagner à Montauban. Par rapport à ce milieu de saison où ils étaient en difficulté, je ne les voyais pas bien embarqués et ils ont su relever la tête de fort belle manière. Malgré ce petit coup d’arrêt, ils terminent en trombe et sont en forme.

Johann Autier en 2006 sous le maillot de Grenoble
Johann Autier en 2006 sous le maillot de Grenoble

Un effectif renouvelé, plus jeune, voilà en quoi ce n’était pas un pari gagné d’avance ?

J.A. : Grenoble, de manière générale, s’est toujours bien relevé de ses descentes. C’est un club formateur qui arrive à s’appuyer sur le centre de formation, à trouver un juste mélange entre les joueurs qui restent pour relever le défi et cette jeunesse qui est un peu insouciante. C’est ce qu’il s’est passé cette saison avec un staff qui a fait du bon boulot. Ils ont leur deuxième chance ce week-end et ce n’est pas donné à tout le monde (sourire).

Pour Oyonnax, c’est une saison tout de même difficile et il y a également une chance ?

J.A. : C’est un peu la même chose. Au creux de l’hiver, on les pensait condamnés, moi le premier. Je me suis dit qu’ils ne se relèveraient pas car ils n’y arrivaient pas. Cette victoire à Clermont a reboosté cette équipe même si le dernier match ne reflète pas ce qu’ils sont capables de faire. Ils sont en train de montrer qu’ils méritent cette place en Top 14.

Johann Authier et Adrien Buononato
Johann Authier et Adrien Buononato

Avec en plus une philosophie de jeu ambitieuse, portée vers l’offensive, c’est un pari osé ?

J.A. : Je regarde ça de l’extérieur et ils semblent avoir un jeu plus aéré, avec certainement beaucoup plus d’allant en attaque. Mais on n’a rien sans rien. Le gros défaut de cette équipe est la défense mais parce qu’elle laisse du jus en attaque. C’est un parti pris, une politique, un projet de jeu et il est à demi-payant. Il le sera s’ils restent en Top 14 et je leur souhaite.

Ce sont deux clubs qui resteront à jamais dans mon cœur

Que représentent pour vous Grenoble et Oyonnax ?

J.A. : J’ai grandi à Grenoble où j’ai vécu des saisons galères avec un dépôt de bilan et une descente en Fédérale 1. Ça fait partie de mes très beaux souvenirs parce qu’on a été capable de remettre le club sur de bons rails. Oyo a été un vrai coup de cœur. Je ne m’attendais pas du tout à vivre ça là-bas. J’ai envie de dire que la cerise sur le gâteau, c’est que j’ai eu la chance d’avoir un titre en tant que joueur et un autre en tant qu’entraineur. Ce sont deux clubs qui resteront à jamais dans mon cœur et peut-être qu’un jour je retravaillerai avec l’un de ces clubs mais pour l’instant je suis bien où je suis.

Cela reste aussi un derby, il y a une rivalité ?

J.A. : Clairement ! Il y a toujours cet effet de suprématie régionale. Après, les derbys ne sont plus ce qu’ils étaient. Quand on se rencontrait en Pro D2, les matches étaient très après tandis qu’en Top 14, ils étaient très enlevés avec beaucoup de jeu. Grenoble et Oyonnax se ressemblent parce que leur avenir est dans la jeunesse et la formation. Ils n’auront pas les moyens des grosses métropoles. Pour survivre en Top 14, ce sera avec les mêmes armes.

Il y a la place pour trois clubs rhônalpins en Top 14 ?

J.A. : J’ai l’impression que oui. La carte a été redistribuée. Le rugby se porte très bien en Rhône-Alpes. Il y a de la place pour tout le monde, il faut juste garder les spécificités de chaque club. Le LOU est l’avenir en terme économique, Grenoble restera un bastion phare parce que c’est un club formateur et Oyonnax c’est l’anomalie dont il faut se servir.

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