L’antisèche : finalement, le "Terminator" était castrais

  • Les joueurs de Castres avec le Bouclier de Brennus
    Les joueurs de Castres avec le Bouclier de Brennus
  • Julien Dumora (Castres) marquant un essai contre Montpellier lors de la finale de Top 14
    Julien Dumora (Castres) marquant un essai contre Montpellier lors de la finale de Top 14
  • Mathieu Babillot (Castres) contre Montpellier lors de la finale de Top 14 2018
    Mathieu Babillot (Castres) contre Montpellier lors de la finale de Top 14 2018
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Le Castres Olympique est le nouveau champion de France. À l’image de son barrage et de sa demi-finale, il a écœuré Montpellier (13-29) par la qualité de sa défense et son agressivité dans les zones de combat. Et le MHR n’a jamais été en mesure de relever la tête.

Le jeu : Castres a fait dérailler Montpellier

Les deux équipes avaient misé sur une stratégie assez prudente avec interdiction de relancer les ballons depuis leur moitié de terrain et une utilisation quasi-systématique du jeu au pied d’occupation. Habituellement très adroit dans cet exercice, Ruan Pienaar a montré dès les premières secondes que cette finale ne serait pas la sienne en ratant complétement sa première tentative de pénalité (3e). Un peu à l’image de la première période des Montpelliérains, qui n’ont jamais pu mettre en place leur jeu. La faute à des erreurs techniques mais aussi à la qualité défensive des Tarnais. Mené 12-6, le MHR a décroché juste avant la pause (6-19) après un essai de Julien Dumora (38e), avec, à l’origine, une grossière erreur en touche de van Rensburg.

Julien Dumora (Castres) marquant un essai contre Montpellier lors de la finale de Top 14
Julien Dumora (Castres) marquant un essai contre Montpellier lors de la finale de Top 14

Les Montpelliérains ont tenté d’inverser la tendance en seconde période et ont pensé pouvoir revenir quand, une minute après un carton jaune contre Loïc Jacquet pour fautes répétées, M.Garcès a accordé un essai de pénalité aux Héraultais (55e). Mais ils sont repartis aussitôt dans leurs travers et Castres à même enfoncé le clou en fin de match grâce à Steve Mafi (76e).

Les joueurs : Urdapilleta et ses gladiateurs

Une fois n’est pas coutume, la stratégie castraise s’est révélée payante. Concentrés et appliqués sur les plaquages et les montées défensives, les Tarnais ont su contrer à merveille Montpellier. Les leaders de combats n’ont pas manqué à leur devoir, de Rodrigo Capo Ortega à Anthony Jelonch en passant par Mathieu Babillot. Surfant sur la vague de ses deux derniers matchs très aboutis, Rory Kockott a bien géré le rythme du match et est largement sorti vainqueur de son duel avec Ruan Pienaar, passé lui complétement à côté de sa finale. En plus de multiplier les imprécisions, le champion du monde a laissé six points en route au pied à des moments clés (3e, 67e).

Mathieu Babillot (Castres) contre Montpellier lors de la finale de Top 14 2018
Mathieu Babillot (Castres) contre Montpellier lors de la finale de Top 14 2018

Benjamin Urdapilleta n’a, au contraire, manqué aucun de ses tirs au but, concrétisant chacune des munitions glanées par ses partenaires. On attendait enfin Nemani Nadolo mais c’est Julien Dumora qui a tenu ses promesses de grand finisseur cette saison avec un essai juste avant la pause, où il a pris de vitesse Fulgence Ouedraogo (38e). Le tournant du match en faveur du CO.

Le facteur X : Nadolo, le phénomène réduit au silence

Avant cette finale, on entendait ça et là que Montpellier partait avec un essai d’avance puisqu’il avait dans ses rangs Nadolo et ses 25 essais en 25 titularisations. Mais même si le Fidjien est une arme fatale, il n’est pas pour autant magicien au point de pouvoir marquer sans ballon exploitable. Il n’a eu, ce samedi, qu’une seule vraie opportunité de s’illustrer, qu’il est lui-même venue chercher en se proposant à hauteur près de la ligne castraise tel un neuvième avant (53e).

Jour J... ? pic.twitter.com/I6KUD7FKrq

— Montpellier Rugby (@MHR_officiel) June 2, 2018

Trois défenseurs se sont sacrifiés pour l’empêcher d’aplatir et ils ont réussi à stopper la "Bête" à quelques millimètres de la ligne blanche. Ne pas voir Nadolo marquer dans cette finale est quelque part assez révélateur des difficultés du MHR à mettre en place le jeu qui a fait exploser bon nombre d’équipes de Top 14 cette saison.

La stat’ : 98%

C’est le taux de réussite époustouflant des Castrais au plaquage en première période. Une herméticité couplée à une excellente technique pour faire exploser le ballon des mains de l’adversaire. Le Stade toulousain et le Racing 92 en avaient déjà fait les frais en barrage et en demie et Montpellier n’a pas échappé aux cisailles du Tarn.

98% de plaquages réussis et 52% de possession pour le CO après 37 minutes de jeu #MHRCO

— Castres Olympique (@CastresRugby) June 2, 2018

La décla : Rory Kockott (demi de mêlée de Castres) au micro de Canal +

C’était dur, c’était chaud, ça a piqué quelques fois mais on a été capable de gérer les temps faibles et on a montré le cœur et les couilles en défense

?️ "On a montré du cœur et les couill** en défense" ?? Rory Kockott après #MHRCO #FinaleTOP14 pic.twitter.com/L6itBsl2LR

— CANAL+ Rugby (@CanalplusRugby) June 2, 2018

La question : Castres est-il un beau champion ?

Rappeler que le CO a battu le troisième, le second et le premier de la phase régulière dans ces phases finales répond en partie à la question. Certes les Tarnais n’ont pas concurrencé les All Blacks dans la fluidité du jeu de mouvement mais ils ont su au contraire faire totalement déjouer tous leurs adversaires dans les playoffs. Pas de grandes stars ou de champions du monde à Castres, mais une générosité, une solidarité et une solidité de tous les instants qui ont largement compensé ce manque de paillettes.

Le sacre du CO, c’est aussi ce qui fait la spécificité et le charme du rugby. La petite ville qui tord le cou à la grande métropole, bien-sûr, mais aussi le sixième du championnat qui peut soulever le Bouclier. Et dire que les hommes de Christophe Urios ont été tout proche de ne pas se qualifier, eux qui ont été chercher leur place dans le bon wagon en allant s’imposer à La Rochelle à trois journées de la fin (18-26). Le premier moment fort d’une fin de saison exceptionnelle qui s’est conclue en apothéose.

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