Ouedraogo : "Cette saison on n'a jamais été très performant à l’extérieur"

Rugbyrama : Comment avez-vous géré cette longue période de trois semaines sans match ?

Fulgence Ouedraogo : C’est quelque chose que l’on ne connaissait pas. J’espère que l’on a géré le mieux possible et que ça portera ses fruits. On essaie toujours de savoir s’il faut s’entrainer avec beaucoup de contacts et prendre le risque de blesser des joueurs à l’entrainement ou au contraire de récupérer un maximum, prendre soin des joueurs et d’arriver avec beaucoup de fraicheur mais en perdant un peu le rythme et l’intensité des matches… Je ne pense pas qu’il y ait de solution miracle. On essaie de mixer un peu les deux en ayant beaucoup de plages de récupération pour récupérer des joueurs qui étaient blessés, de la fraicheur mais en ayant des séances de contact plus courtes mais très intenses.

Et du point de vue mental, était-ce compliqué ?

F.O. : Depuis trois semaines, on pense à ce match, à cette demi-finale et à savoir contre qui on allait jouer. Je ne pense pas que mentalement il y ait un gros effet mais physiquement et sur le rythme d’un match, oui c’était compliqué.

Certains disent que cette année, il y avait Montpellier et les autres… Vous abordez cette demi-finale en vous sentant fort ?

F.O. : C’est vrai que l’on a fait de belles choses mais on sait que les matches de phases finales, ça tient à pas grand-chose. On a l’exemple de La Rochelle qui avait fait une saison formidable et qui sur un drop en fin de match perd sa demi-finale. Pour nous, il n’y a rien de garantie. Vraiment rien. On sait que sur un match couperet, on peut passer à la trappe. À nous de sortir un grand match. En plus, on va jouer à l’extérieur et cette saison on a jamais été très performant à l’extérieur donc c’est un gros défi.

Lyon n’a jamais joué dans ce stade, alors est-ce vraiment un match à l’extérieur ?

F.O. : Oui c’est un match à l’extérieur ! On aurait joué ce match à Montpellier, on aurait dit que l’on aurait joué à domicile même si cela avait été à La Mosson (rires).

Est-ce une surprise de retrouver Lyon à ce stade de la compétition ?

F.O. : Non, je pense que beaucoup de personnes oublient leur début de saison. Ils étaient premiers du championnat, ils sont allés gagner au Racing, ils ont fait des matches de très haut niveau durant toute la saison. C’est vrai qu’ils ont connu une passe où c’était un peu plus compliqué pour eux mais ils ont su bien revenir en fin de saison. C’est une équipe qui est redoutable. Il y a deux ans, on avait déjà failli perdre à domicile face à eux. Ils montent en puissance, on sent un groupe se construire et une équipe qui a beaucoup d’ambition.

Éliminer Toulon à Mayol, cela signifie beaucoup de choses.

F.O. : C’est un grand message ! Ça a été un vrai tour de force de cette équipe lyonnaise et un grand match. Ils étaient en place. Mentalement, ils avaient cette envie et collectivement, cette unité qui a fait qu’ils ont sur aller chercher ce match.

Qu’est-ce qui, concrètement, peut faire votre force face à Lyon ?

F.O. : Il faut que l’on rivalise dans la conquête et dans l’agressivité. On l’a vu sur leur match à Toulon, ils ont déployé beaucoup d’énergie et d’agressivité, notamment en défense. Ils sont très performants dans les mauls et la mêlée. C’est quelque chose qui nous a fait défaut lors du match de championnat face à eux, on avait été pris dans ce secteur. Il va falloir rivaliser.

Quel est l’apport de Vern Cotter sur votre groupe ?

F.O. : Il apporte sa mentalité, sa vision du rugby et il essaie de nous apporter son expérience du très haut niveau et nous préparer à ce genre de matches. C’est un jeu plus complet et une stratégie qui est différente. On essaie d’être appliqué. C’est vrai qu’on travaille des détails qui font la différence dans ce genre de matches.

Montpellier a remporté le Challenge Européen en 2016 et, pour un club ambitieux, aller en finale du Top 14 pour gagner un titre, c’est très important pour l’évolution.

F.O. : Ce serait merveilleux. Ça n’a jamais été fait. On le souhaite tous. Pour l’instant, quatre équipes ont la même ambition et c’est compliqué. On souhaiterait que Montpellier gagne enfin un titre. On joue le haut de tableau depuis 2011 et pour l’instant on n’a jamais réussi.

Est-ce qu’il y a des signes qui vous font dire que cette année est la bonne ?

F.O. : Je n’ai jamais gagné de bouclier donc je pourrais pas répondre à cette question (sourires). Si un jour j’en gagne un, je saurais quels sont les bons signes.