Bosch, troisième ligne de premier choix

C'est l'un des coups de poker dont Mauricio Reggiardo a le secret. Jeudi, le technicien argentin était allé voir son talonneur Facundo Bosch et lui avait annoncé qu'il serait aligné en troisième ligne pour le match à la vie, à la mort, prévu deux jours plus tard à Armandie contre Oyonnax. Le joueur n'avait pas bronché. Son entraîneur raconte : "Je ne lui ai pas dit un mot, simplement qu'il jouerait troisième ligne. Il m'a répondu qu'il ferait ce qu'il faut pour l'équipe. Nous avions besoin de lui à ce poste et il s'est mis au service du groupe. De toute façon, il a un tel rythme et une telle vitesse qu'il pourrait jouer à n'importe quel poste, je suis sûr qu'il ne me décevrait pas."

Facundo Bosch n'a pas été décevant, c'est le moins qu'on puisse dire. L'international argentin (26 ans, 2 sélections) a même été excellent, remplissant à la perfection la "mission" que lui avait confiée le staff : "Il devait plaquer, courir comme il sait le faire, être le premier soutien offensif et faire le lien entre les avants et les trois-quarts. Facundo est un joueur de classe mondiale", reprend son coach, qui le suivait depuis plusieurs années. Persuadé qu'il valait mieux que son statut de troisième talonneur des Pumas, Mauricio Reggiardo était allé chercher Facundo Bosch l'été dernier alors qu'il jouait en Super Rugby avec les Jaguares avec une promesse : il aurait du temps de jeu à Agen. Un argument massue qui avait convaincu ce titulaire d'un master d'économie de quitter son pays et sa sélection pour une équipe qui allait batailler chaque week-end pour le maintien.

Blessé au genou

C'est à coup sûr l'une des meilleures recrues du SUALG. Il l'a encore prouvé samedi soir, à un poste qui n'est pas le sien. Enfin si, un peu quand même. L'Argentin a été formé en troisième ligne, avant de passer talonneur à l'âge de vingt ans. Alors il ne partait pas complètement dans l'inconnue samedi soir, d'autant qu'il était déjà entré en troisième ligne à Brive il y a quinze jours : "C'est un poste que je connais alors je n'avais pas tellement d'appréhension, raconte le joueur. J'ai beaucoup écouté Akapusi Qera , Antoine Erbani et Yoan Tanga, qui m'ont aidé sur pas mal de petits trucs. Au final, je me suis très bien senti, même si on court beaucoup en troisième ligne !" Facundo Bosch sourit, même s'il y avait une ombre au tableau samedi soir dans l'euphorie laissée par ce succès capital : sa vingtième titularisation de la saison pourrait avoir été la dernière : "Je me suis blessé au genou. Je ne crois pas que les croisés soient touchés et je dois passer des examens mais je pense que c'est fini." Ce serait une très, très mauvaise nouvelle pour Agen.