Attwood, l'autre anglais de Toulon

Sous la pluie toulonnaise, les yeux bleus de Dave Attwood pétillent. Au-delà du temps très britannique, le deuxième ligne anglais (26 sélections) savoure son retour à la compétition. "Ça faisait presque 9 mois que je n'avais pas joué, ça fait du bien", se réjouit-il, deux jours après avoir rechaussé les crampons lors de la victoire de Toulon face au Stade-Français (43-5). Une longue absence due à une blessure au genou gauche, contractée en novembre 2016, dont il a eu du mal à se débarrasser. Désormais un mauvais souvenir. "Mon objectif est de jouer. J'ai longtemps été écarté des terrains. A Bath c'était compliqué, il y a beaucoup de concurrence en deuxième ligne avec de très bons joueurs", reconnaît-il.

Et de poursuivre : "Après ma blessure, la convalescence a été plus longue que prévue, j'étais inquiet de ne pas retrouver une place. Ils voulaient me faire jouer dans la deuxième équipe mais il n'y a pas beaucoup de matchs. J'étais entraîné, prêt à jouer et Toulon est venu me chercher !". Et ses premiers pas face ont été plutôt convaincants. Sobre, Attwood a fait le boulot, comme on dit, disputant 66 minutes. "Je suis content d'avoir joué. Je n'ai pas eu de douleur au genou, je suis rassuré à 100%, mais mon corps a souffert ! Pendant le match, c'était très dur au niveau du souffle !", sourit-il sous son bonnet rouge. "Heureusement, le rythme du match était assez lent. C'était bon pour moi ! Il y a aussi eu beaucoup de plaquages, de mêlées et de touches. J'aime ça".

Une intégration express

Présent dans le groupe toulonnais depuis seulement deux semaines, Attwood semble parfaitement intégré "le stage à Serre-Chevalier m'a fait du bien car j'ai pu faire connaissance avec toute l'équipe. Je connais les noms de tout le monde !", promet-il dans sourire. Sur et en dehors du terrain, il peut également compter sur des chaperons de luxe avec Juan Lobbe et Duane Vermeulen. "Juan Lobbe est magnifique, il m'aide beaucoup, spécialement sur les touches pour connaître les annonces", reconnaît l'anglais.

Sa connaissance du français, qu'il a appris au collège, l'aide également au quotidien, même s'il reconnaît : "C'est différent de l'apprendre à l'école et de parler dans la vie, surtout ici dans le sud de la France avec votre accent", s'amuse-t-il. Sur les bords de la méditerranée, Attwood a également l'opportunité de s'appuyer sur un compatriote. "On s'est croisé en sélection avec Chris (Ashton) mais aussi comme adversaires en championnat. Je pense qu'il est encore plus fort aujourd'hui ! Vous avez vu ses essais ? C'est un incroyable finisseur", s’enthousiasme-t-il. Il paraît que l'air de la Rade réussit plutôt bien aux sujets de sa Majesté...

La sélection dans un coin de la tête

Tous les ingrédients semblent donc être réunis pour permettre à Attwood de retrouver la forme avant... de retourner à Bath. Car le joueur est prêté par le club anglais jusqu'à la fin de la saison. "Pour l'instant, c'est ce qui est prévu", admet-il. En appartenant toujours à Bath, il peut être rappelé en sélection, ce qui ne serait plus le cas s'il devait prolonger l'aventure à Toulon.

Mais s'il l'a toujours dans un coin de sa tête, le XV de la Rose n'est pour l'instant pas sa préoccupation première. "Je veux jouer. Ici, je suis sans pression, je découvre un nouvel environnement, une nouvelle équipe. La sélection anglaise gagne beaucoup de matchs, le groupe est fort. Après, si je peux jouer ici à Toulon et bien le faire, on ne sait pas ce qu'il peut se passer", espère-t-il cependant. Avec Taofifenua appelé en sélection, Rebbadj et Gorgodze sur le flanc, Attwood devrait avoir l'occasion de se montrer. Pour son bien, mais aussi celui de Toulon.