Albacete : "Il y a des grandes chances pour que j'arrête"

  • Patricio Albacete - Racing 92
    Patricio Albacete - Racing 92
  • Louis Dupichot, Terry Iribaren, Patricio Albacete et Baptiste Chouzenoux (Racing 92) - juillet 2017
    Louis Dupichot, Terry Iribaren, Patricio Albacete et Baptiste Chouzenoux (Racing 92) - juillet 2017
Publié le Mis à jour
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Après onze ans au Stade toulousain, le deuxième ligne argentin Patricio Albacete avait choisi de relever un ultime défi au Racing mais une blessure à l'épaule est venue contrarier son projet. Si son retour se profile en janvier, le Puma commence à envisager la fin...

Rugbyrama : Vous n'êtes plus apparu sur un terrain depuis le 6 mai 2017 et vos débuts au Racing ont été empêchés par une blessure à l'épaule : comment allez-vous ?

Patricio Albacete : Mieux… J'ai joué de malchance : j'ai signé au Racing, tout se passait très bien, j'ai suivi la préparation physique dans son intégralité mais avant la reprise des matches amicaux, lors d'un entraînement en opposition, je suis mal tombé et je me suis déboîté l'épaule droite. La luxation a exigé une opération. Je reprends les contacts petit à petit. Le retour se profile. Ils devrait être effectif dans quelques semaines. J'espère courant janvier.

Dans ces conditions, comment avez vous traversé ces premiers mois dans votre nouveau club ?

P.A. : Malgré tout, très bien. Je suis content d'être au Racing. J'ai été très bien accueilli et je suis entouré de personnes que j'apprécie. J'ai retrouvé Yannick Nyanga qui est comme un frère et les Pumas, Juan Imhoff, Manuel Carizza. Je me sens à l'aise dans ce club. Je suis fataliste avec cette blessure : c'est le rugby… Je préfère retenir les attitudes à mon égard, du staff notamment qui s'est très bien comporté avec moi. Jamais ils ne m'ont mis la pression. Leur comportement m'a fait plaisir. La première fois que Laurent Travers m'a appelé c'était pour me dire qu'il regrettait que j'ai effectué ce dernier entraînement en opposition...

La frustration doit être inévitable…

P.A. : Forcément. J'allais arrêter ma carrière et j'ai eu cette opportunité de découvrir un nouveau club. Je m'étais lancé un dernier défi : réussir aux côtés d'amis, dans un nouveau club, toujours placé parmi les meilleurs du Top 14. J'avais envie de jouer et puis la blessure est arrivée. Il y a de la frustration mais avec l'expérience on sait la gérer. Et on se prépare pour essayer de revenir.

Comment voyez vous la suite ?

P.A. : J'avais signé un an. Il y a des grandes chances pour que j'arrête en juin. J'ai vécu de belles choses maintenant j'ai envie de rentrer chez moi, d'être avec ma famille. J'ai aussi plusieurs projets en dehors du rugby : je suis associé avec Thierry Dusautoir dans une entreprise, MS Innovations, j'ai aussi monté avec trois associés une société déjà active, qui fait de l'import de lampadaires LED depuis la Chine en Argentine. Et je prépare un MBA (master en administration des affaires) avec le soutien de Provale.

Louis Dupichot, Terry Iribaren, Patricio Albacete et Baptiste Chouzenoux (Racing 92) - juillet 2017
Louis Dupichot, Terry Iribaren, Patricio Albacete et Baptiste Chouzenoux (Racing 92) - juillet 2017

Pourquoi ne pas annoncer votre retraite dès maintenant ?

P.A. : Il y a des fortes chances que j'arrête. Mais la retraite, je ne veux pas en parler maintenant. Impossible d'en parler alors que je n'ai pas pu rejouer.

Le départ à la retraite de Thierry Dusautoir l'an passé, l'annonce de Frederic Michalak : cela vous influence t-il ?

P.A. : L'arrêt de Titi, je l'ai vécu de très près. Il était convaincu de sa décision. J'ai crû que je l'étais moi aussi et puis j'ai eu cette opportunité au Racing. J'ai voulu relever ce défi surtout que je n'avais pas pu jouer beaucoup lors de ma dernière saison à Toulouse. Je me suis dit : "pourquoi pas ?" Maintenant c'est sûr qu'une génération s'en va. Florian Fritz va peut être arrêter lui aussi. On a pu vivre des bons moments. On laisse la place. C'est l'évolution du rugby. On finit par faire notre âge : on ne peut pas jouer jusqu'à 100 ans. J'ai fait tout ce que j'avais à faire. J'ai donné le meilleur de moi-même.

Vous n'imaginez pas une ultime pige en Argentine dans votre club de Manuel Belgrano ?

P.A. : Pas comme joueur. J'imagine un match des adieux avec les copains pour passer une dernière belle journée mais je n'irais pas au-delà. En revanche pourquoi pas collaborer avec mon club formateur dans un rôle d'entraîneur…

C'est une hypothèse de reconversion en Top 14 ou ailleurs ?

P.A. : Il ne faut jamais dire jamais mais si j'y pense c'est surtout pour jouer ce rôle à Manuel Belgrano, davantage dans une optique de plaisir, qu'avec l'envie d'en faire un métier. J'ai envie de rentrer en Argentine, de couper avec le rugby. Être entraîneur c'est avoir la même vie qu'un joueur : dédier des heures de ta vie à ce jeu, regarder des vidéos, aller à l'entraînement. J'ai la chance d'avoir pu lancer d'autres projets, j'ai envie de les développer. Peut être que ce jeu me manquera. Mais quand tu as toujours été à 100 %, tu n'as pas de regret. Il y a un moment pour tout. C'est bien de pouvoir changer de vie et de profiter de ce qu'on a pu laisser de côté.

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