Etcheto : "J'ai l'impression qu'à une époque à Bordeaux, on n'a pas reconnu mon travail"

  • Vincent Etcheto avec ses joueurs
    Vincent Etcheto avec ses joueurs
  • Vincent Etcheto (Bayonne) - 3 septembre 2016
    Vincent Etcheto (Bayonne) - 3 septembre 2016
Publié le Mis à jour
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TOP 14 - Cette 4e journée de Top 14 est l'occasion du retour de Vincent Etcheto à Chaban-Delmas. L'entraîneur bayonnais a passé cinq saisons à l'UBB avant d'être écarté il y a quinze mois pour des raisons qu'il "n'a pas comprises".

N'aviez-vous pas envie de rester en retrait lors de cette semaine un peu spéciale pour vous ?

Vincent ETCHETO : Non. Je ne veux pas diaboliser le truc. C'est un match de rugby. Je suis content d'y aller parce que j'ai tellement de souvenirs dans ce stade. Je vais retrouver des gens que j'aime, recroiser des joueurs avec qui j'ai passé des super moments. Je suis heureux d'aller à Bordeaux. Professionnellement, on a un match qui va être très dur et c'est aussi excitant de se confronter à une belle équipe dans un stade où il y aura au moins 20 000 personnes. Le contexte sportif va être dur, parce que Bordeaux est fort. Mais personnellement, c'est une bonne semaine pour moi.

Avez-vous gardé des contacts à Bordeaux ?

V.E : Je suis retourné voir des matches, faire des soirées. J'ai gardé de très bons rapports avec beaucoup comme Ludo Lousteau et Seb Danthez les prépas physiques, avec Serge Fourqué de la vidéo. Ce sont des gens que je croise, que j'ai au téléphone, on s'appelle. Je n'ai aucuns souci avec Bordeaux. C'est vrai qu'avec le staff et le président on ne s'appelle plus, mais on a gardé des rapports très cordiaux. Je ne suis pas fâché. Je vais les saluer. Je ne suis pas parti en claquant la porte. Le président avait pris une décision, je l'ai acceptée même si je ne la comprenais pas et je suis parti.

Vincent Etcheto (Bayonne) - 3 septembre 2016
Vincent Etcheto (Bayonne) - 3 septembre 2016

Y aura-t-il un pincement au cœur en entrant sur la pelouse de Chaban-Delmas, un stade où vous avez gardé une belle côte de sympathie ?

V.E : Ça s'est toujours bien passé à Bordeaux. Dans les moments difficiles, on est toujours resté positifs. On s'est toujours accrochés jusqu'à la fin à Chaban, même quand on a perdu des matches. Il y a toujours eu cette âme et les gens ont toujours été reconnaissants de cet état d'esprit. Pour eux je symbolisais un peu ça, parce que j'étais toujours de bonne humeur. Et puis ils me croisaient dans les rues, sans doute plus que d'autres. C'était plus facile de me trouver sympathique. Je crois que je vais rentrer dans le stade avec le sourire. Je vais être heureux. J'adore ce stade, il y a une atmosphère extraordinaire. Après, je vais avoir peur d'en prendre cinquante. Il y a pas mal d'équipes qui venaient pour faire un résultat à Bordeaux et qui en ont pris cinquante. Je vais juste craindre qu'on ne soient pas à la hauteur de l’événement.

Est qu'il y a de la fierté chez vous à l'idée de revenir à Bordeaux avec Bayonne en Top 14 ?

V.E : De la fierté non. Mais quand on est sportif, il y a toujours cette envie de voir son travail reconnu. J'ai l'impression qu'à une époque à Bordeaux, on n'a pas reconnu mon travail. On avait toujours besoin de minimiser ce que je faisais. Mais à force de t'entendre dire que tu ne fais rien, tu finis par le croire, par douter de toi. C'est pas toi, c'est Delpoux... C'est pas toi, c'est Ibanez... C'est pas toi, c'est Worsley. À la fin, j'étais le con du groupe et je me disais par moments : En fin de compte, peut-être que c'est vrai. Tu crois que tu travailles bien alors que tu ne travailles pas bien.

Ce qui était terrible à Bordeaux, c'est que j'étais numéro 2 et j'ai sauté comme si j'étais le numéro 1

Être numéro 1 à Bayonne a-t-il permis de voir où vous en étiez ?

V.E : Je ne sais pas si j'ai prouvé quoi que ce soit, mais j'ai su monter un staff, organiser une équipe et avoir un résultat qui est quand même beau. Je ne l'ai pas fait tout seul, mais j'en suis quand même à la base avec Francis Salagoïty et Christian Devèze, mes présidents. On peut au moins s’enorgueillir de ça.

Vous avez retrouvé confiance en votre méthode à Bayonne...

V.E : Surtout, j'ai pu aller au fond de ma méthode. Jusqu'ici, il y avait toujours un frein. C'est normal quand tu n'es pas celui qui décide à la fin. Ensuite, il y a quelqu'un qui va s'approprier ton travail, s'il est positif. Et si ça marche moins bien, on va dire que c'est toi qui ne travailles pas bien. À Bayonne, et j'ai mis à l'aise les mecs qui travaillent avec moi, j'assume. Je sais très bien que si jamais ça ne se passe pas bien, je serai le premier à sauter. Ce qui était terrible à Bordeaux, c'est que j'étais numéro deux et j'ai sauté comme si j'étais le numéro un. C'est ça que je n'ai pas compris.

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