La demie a sauvé la saison bien tourmentée du Racing 92

  • Yannick Nyanga (Racing 92) - 20 mai 2017
    Yannick Nyanga (Racing 92) - 20 mai 2017
  • Chris Masoe (Racing 92) face à Montpellier - 19 mai 2017
    Chris Masoe (Racing 92) face à Montpellier - 19 mai 2017
  • Gerbrandt Grobler (Racing 92)
    Gerbrandt Grobler (Racing 92)
  • Dan Carter (Racing 92) - 2017
    Dan Carter (Racing 92) - 2017
  • NAKARAWA_READIT
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Champion de France 2016, le Racing 92 a connu cette saison bon nombre d'affaires extra-sportives venues perturber le quotidien du club francilien. Et côté sportif, les joueurs de Laurent Labit et Laurent Travers ont eu du mal à assumer le statut, décrochant une place en barrage in-extremis. Un match couperet géré d'une main de maître à la suprise générale, avant de s'écrouler en demi-finale.

La saison : des mois de tempête avant l’éclaircie

Le Racing a vécu en un an plus d’affaires que tous les autres clubs du Top 14 réunis. Il a connu la préparation estivale la plus courte de l’histoire du rugby professionnel, a vu son joueur clé de la saison passée, Johan Goosen, se faire la malle en Afrique du Sud, a dû traverser la tentative de fusion contre-nature voulue par son président Jacky Lorenzetti et une guéguerre avec Montpellier, et a encore dernièrement été condamné à verser plus de 750 000€ au Fisc.

Et le sportif dans tout cela ? Si on se concentre sur le verre à moitié vide : une piètre campagne européenne, terminée dès la phase de poules, des résultats en dents-de-scie et un jeu pas très attractif. Sinon ? Une demi-finale de Top 14, qui, au vu du contexte et du retard accumulé, relevait encore de la science-fiction en mars. Et un exploit retentissant à l’Altrad Stadium en barrage, face à un MHR dépassé par le jeu tout feu tout flamme de son adversaire (13-22). Preuve que le Racing était aussi capable du meilleur dans cette saison qui en a valu dix pour ses joueurs et son staff.

Chris Masoe (Racing 92) face à Montpellier - 19 mai 2017
Chris Masoe (Racing 92) face à Montpellier - 19 mai 2017

Le chiffre : 3

C’est le nombre d’apparitions en Ciel et Blanc de Johan Goosen cette saison, avec un total de 11 points inscrits. Quel gâchis que ce garçon, élu meilleur joueur du dernier championnat, ait décidé un beau jour de tourner le dos au club qui l’a élevé au rang de star ! De tous les maux qui ont frappé les Franciliens, celui-là est le plus terrible sur le plan sportif, car Laurent Labit a dû bricoler tout le reste de l’année sans lui, ce qui l’a amputé d’une solution de choix à l’ouverture, au centre et à l’arrière. Carter essoré, Talès souvent blessé et en manque de rythme, le Racing a souffert à l’ouverture cette saison et la qualité de son jeu s’en est ressentie.

La révélation : Gerbrandt Grobler

Beaucoup se demandaient à l’annonce de son recrutement ce que Laurent Travers et Laurent Labit avaient bien pu trouver à ce grand bonhomme (2 m, 110 kg), encore suspendu pour dopage et interdit de terrain depuis octobre 2014. Avant que les deux "Lolo" ne lui tendent la main, sur les conseils appuyés de leurs Sud-Africains mais aussi de Manuel Carizza, passé par le Super XV, Gerbrandt Grobler travaillait dans une ferme familiale et s’entraînait seul.

Arrivé au Plessis-Robinson sur la pointe des pieds, il a saisi la deuxième chance offerte par ses entraîneurs, poussant même l’inamovible François van der Merwe vers la sortie. Moins spectaculaire que Leone Nakarawa, son pendant de la deuxième ligne, il n’en demeure pas moins une arme dans le jeu offensif, avec 5 essais marqués en 20 apparitions toutes compétitions confondues, dont un superbe en solitaire contre Bayonne. Grobler, c’est sans hésitation la très bonne poche du dernier mercato francilien.

Gerbrandt Grobler (Racing 92)
Gerbrandt Grobler (Racing 92)

La déception : Dan Carter

Comment ne pas rester sur sa faim avec la saison de la star neo-zélandaise ? Obligé d’enchaîner les matches suite à la fuite de Johan Goosen, Dan Carter et ses 35 ans ont logiquement surchauffé. Mais pire que les blessures et les méformes, l’ouvreur champion du monde a surtout pris de plein fouet l’affaire des corticoïdes et toutes ses retombées. Lui qui est vu comme un demi-dieu au pays du long nuage blanc a très mal vécu cet épisode, dont il est sorti blanchi. Au cœur de ce tourbillon, il a livré son plus mauvais match avec le Racing, à Glasgow (23-7), avec 0 mètre parcouru balle en main, 0 franchissement, 0 défenseur battu et 0 offload.

Et alors que la page des "corticos" se tournait, le joueur le mieux payé du Top 14 s’est de nouveau retrouvé dans la rubrique faits divers à cause d’un contrôle en état d’ébriété sur les Champs-Élysées, qui lui a coûté un sponsor. Ajoutez à cela le licenciement de son ami Ali Williams pour achat de cocaïne et vous en conviendrez que Dan Carter a vécu la saison la plus éprouvante de sa belle carrière, terminée sur une demie ratée contre Clermont.

Dan Carter (Racing 92) - 2017
Dan Carter (Racing 92) - 2017

L'avenir : une colonne vertébrale dans la fleur de l'âge

Si le Racing a pu atteindre une demi-finale de Top 14 malgré tout ce qui lui est tombé sur le dos, c’est parce qu’il dispose d’un des tous meilleurs effectifs du championnat. Puisqu’il ne perd aucun joueur majeur mis à part Chris Masoe, le duo Travers - Labit va pouvoir travailler dans la continuité autour d’une colonne vertébrale de cadres dans la fleur de l’âge : Ben Arous, Nakarawa, Lauret, Le Roux, Machenaud, Chavancy, Imhoff et Dulin. Un doute subsiste en revanche concernant ses super trentenaires. Carter (35 ans), Szarzewski (34 ans), Nyanga (33 ans), Rokocoko (34 ans) et Laulala (35 ans) ne rajeunissent pas et la question de leur état de forme et de leur gestion sur la durée se posera. Une chose est sûre : les objectifs resteront très élevés pour cette saison d’entrée dans la U Arena.

NAKARAWA_READIT
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Le recrutement : le retour de Vakatawa

Pour l'heure, aucun recrutement n'a été officialisé par le Racing 92. Mais deux têtes d'affiche sont à prévoir dans le futur effectif francilien. En premier lieu, Donnacha Ryan. Le deuxième ligne international irlandais (47 sélections) va quitter la province du Munster après 13 saisons pour rejoindre le Plessis-Robinson. Un premier nom clinquant qui sera suivi de celui de... Virimi Vakatawa !

L'ancien racingman (2010-2014) va faire son retour en Ciel et Blanc avec un contrat un peu particulier qui prévoierait sa mise à disposition pour les équipes de France à XV et à 7. Un bon compromis pour lui fournir le temps de jeu manquant qu'il lui est reproché. Par ailleurs, le Racing 92 devrait compter dans ses rangs le demi de mêlée briviste Teddy Iribaren, le pilier du Stade toulousain Vasil Kakovin, le troisième ligne de Bayonne Baptiste Chouzenoux et l'ailier Louis Dupichot, de retour de prêt de la Section paloise.

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