Boudjellal : "On arrive aux limites de ma patience"

  • Mourad Boudjellal (Toulon) - 3 septembre 2016
    Mourad Boudjellal (Toulon) - 3 septembre 2016
  • Mourad Boudjellal (Toulon) - 26 juillet 2016
    Mourad Boudjellal (Toulon) - 26 juillet 2016
Publié le
Partager :

TOP 14 - Deux défaites en trois matches, dont un revers à domicile face à Brive après une prestation catastrophique du RCT : il n'en fallait pas plus à Mourad Boudjellal pour sortir de ses gonds. "Faut pas rêver, l'équipe que j'ai vue ce soir face à ces équipes-là, elle va prendre cher" annonce même le président varois alors que Toulon va se frotter à Toulouse et au Racing 92.

Face à Brive, votre équipe s'est inclinée et il n'y a rien à redire. N'est-ce pas le plus inquiétant ?

Mourad BOUDJELLAL: Le plus inquiétant c'est surtout : où est notre jeu ? On n'est pas capables de faire trois passes. On balaie le terrain, on balaie pas mal d'ailleurs, on pourrait postuler au service de la voirie. C'est tout ce que l'on fait. Après deux-trois passes, on fait tomber le ballon. Et cela dure depuis trois matches, car si Pau prend la mêlée en fin de rencontre, on le perd aussi ce match. C'est l'arbre qui cache la forêt. Aujourd'hui, on joue le maintien. On a quatre matches devant nous : Toulouse, Racing, Clermont et Montpellier. Faut pas rêver, l'équipe que j'ai vue ce soir face à ces équipes-là, elle va prendre cher. Puisque l'on joue le maintien, la réflexion à avoir est de savoir si l'on doit faire jouer les jeunes. A perdre, autant que cela nous serve à préparer des joueurs et l'avenir. Je ne veux pas être aigri, il faut aussi souligner que Brive a fait un très bon match, un match d'hommes et nous on n’était pas prêts à répondre à ce combat là. Brive n'a rien volé et mérite sa victoire. J'espère que cela leur permettra de passer une saison sereinement voire de jouer le Top 6.

Les mecs ont trois étoiles sur le maillot, mais ne doivent pas oublier qu'ils ne les ont pas gagnées, qu'ils essaient au moins de les mériter

Quel est votre état d'esprit après cette défaite ?

M.B : Il va falloir que les joueurs se responsabilisent. On peut parler du plan de jeu ou du niveau, mais certaines fautes, ce ne sont pas les coachs qui les font... et (silence), on arrive aux limites de ma patience. Sur ce que je vois en ce moment, j'ai envie de dire que le stage est terminé. On va passer aux choses sérieuses. Ça ne veut pas forcément dire que je vais virer les coaches. Je peux aussi me virer, ce n'est pas exclu. Ça commence à me gonfler sérieusement, ce stress, tout ça... Qu'on puisse foutre en l'air huit ans comme ça sur trois matches, je trouve ça honteux. Les mecs ont trois étoiles sur le maillot, mais ne doivent pas oublier qu'ils ne les ont pas gagnées, qu'ils essaient au moins de les mériter. Moi je n'ai pas de patience. Sur ce que l'on me demande, on ne permet pas la patience. J'estime que je mets tout en place pour que les joueurs soient dans les meilleures conditions. Ce n'est pas acceptable, dans le monde du travail, ça s'appelle une faute professionnelle. On en est à deux depuis le début de la saison. Ça fait beaucoup.

Il faut se rendre compte que l'on a une équipe à 800 sélections qui joue le maintien

Vous vous exprimez à chaud, vos mots ne dépassent-ils pas votre pensée ?

M.B : La colère n'est pas bonne conseillère, mais je suis lucide. Sur ce que l'on montre, on joue le maintien. Il faut se rendre compte que l'on a une équipe à 800 sélections qui joue le maintien. C'est une réalité. Je vais parler avec les leaders et les coaches. Je veux savoir pourquoi... même si l'on a des blessés, sur le terrain on a ce qu'il faut pour gagner un match à Mayol. On a été pathétiques. On n'est pas capables d’enchaîner deux temps de jeu. On est nuls. On peut trouver des raisons mais on est nuls. Heureusement que l'on a Leigh Halfpenny, j'ai même l'impression que le point de bonus défensif que l'on prend, c'est un hold-up.

Mourad Boudjellal (Toulon) - 26 juillet 2016
Mourad Boudjellal (Toulon) - 26 juillet 2016

Vous mettez une grosse pression sur tout le monde, pensez-vous déjà à changer les choses ?

M.B : Après trois journées... je ne vais pas être dans le Guinness. Mais il va falloir que tout le monde se reprenne en main. Moi aussi, j'ai la pression. Une grosse. Quand on vient à Toulon, ce n'est pas pour jouer comme ça. C'est ma onzième année comme président de club, je pense que ce match est dans le top 3 des plus minables de mon club, peut-être même le leader. J'ai rarement vu mon équipe jouer aussi mal. Les joueurs doivent se poser des questions, mais aussi un ensemble de personnes. Tous ensemble, on va essayer de s'en sortir et si on ne s'en sort pas, on essaiera de le faire, mais pas tous ensemble...

Quelle part de responsabilité vous accordez-vous dans ce début de saison ?

M.B : Je ne suis pas le président des victoires. Je me suis peut-être trompé dans le recrutement, dans le choix des hommes du staff. J'espère que non. On va voir avec les matches qui viennent. Ça me rappelle un peu la conférence de presse de Grenoble, derrière, on avait fait le doublé. Mais à l'époque, on avait un peu joué au moins. Ce qui m’inquiète le plus, c'est que l'on a une équipe qui ne mérite pas le maintien. Ce soir (samedi, ndlr), je ne sais pas qui on peut battre.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?