Pour Montpellier, le chemin est encore long

  • Fulgence Ouedraogo (Montpellier) - avril 2017
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  • Les joueurs de Montpellier - 20 mai 2017
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  • Yvan Reilhac (Montpellier)
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  • Vern Cotter (Écosse) - 7 février 2017
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TOP 14 - Suite de notre saga des clubs avec le bilan de la saison de Montpellier. Annoncé comme un sérieux candidat au titre et impressionnant lors de la deuxième moitié de la saison, le MHR a encore une fois semblé un peu juste en phases finales. Les Héraultais repartiront sur de nouvelles bases l'an prochain.

La saison : un échec

L'exercice 2016/2017 avait tout pour être celui de la confirmation pour Montpellier, dans la continuité du précédent, marqué par un titre en Challenge Cup. Jake White avait posé les fondations de son système, consolidé la conquête et annoncé qu'il étofferait le jeu des Cistes pour ce qui allait être sa dernière année dans l'Hérault. Et à vrai dire, la mayonnaise avait l'air de plutôt bien prendre. À un paquet d'avants toujours aussi solide et redoutable, les Montpelliérains ajoutaient un jeu de ligne plus efficace.

Certes moins dans l'animation que dans l'exploitation des ballons de récupération mais on voyait davantage de jeu sur la pelouse de l'Altrad Stadium cette saison, des prises d'initiatives, des essais d'ailiers... Sans quelques lacunes défensives, criantes à certaines occasions, le MHR avait tout pour réussir, passant même tout près d'une qualification directe pour les demi-finales. Ces mêmes lacunes défensives, doublées d'un effectif très amoindri, lui étaient toutefois fatales en match de barrage contre le Racing, et la saison se finissait sur une fausse note. Un échec, à n'en point douter.

Les joueurs de Montpellier - 20 mai 2017
Les joueurs de Montpellier - 20 mai 2017

Les chiffres : 3, 14, 4 et 58

Difficile de sortir un chiffre dans la saison du MHR, une seule statistique venant résumer à elle seule le parcours des Cistes. 3, comme le nombre de mois de retard de Jim Nagusa au début de la saison ? Anecdotique, son faux-pas ne l'ayant d'ailleurs pas empêché de planter neuf essais toutes compétitions confondues. 14 alors, comme le nombre de fois où son compatriote Nemani Nadolo à déposé le ballon en terre promise cette année. Non, malheureusement les statistiques les plus significatives feront moins sourire du côté du complexe Yves-du-Manoir.

4, par exemple, comme le nombre de fois où une équipe recevant en barrage s'est inclinée depuis la mise en place de ce premier tour de matches couperets en 2009/2010. Après Castres en 2010/2011 et Toulouse et Clermont en 2013/2014, le MHR fut effectivement la quatrième formation à chuter devant son public en barrage. Mais le vrai nombre rageant de la saison, c'est peut-être 58, celui des blessures musculaires subies au sein du groupe héraultais. Des blessures en cascade qui ont coupé l'élan de l'équipe au pire des moments, l'empêchant certainement de défendre pleinement ses chances en phases finales.

Les révélations : Grégory Fichten et Yvan Reilhac

Certains joueurs ont donné pleine satisfaction et surtout confirmé leur statut, à l'image d'un Nemani Nadolo tout simplement dévastateur pour sa première saison complète en Top 14. Ou encore d'un Joe Tomane. Celui qui venait après quatre saisons passées à l'aile a parfaitement réussi son retour au centre du terrain, régulant la défense héraultaise tout en pesant de tout son poids en attaque. D'autres ont connu une renaissance, comme Vincent Martin, grand espoir du rugby français qui après plusieurs saisons de galères a montré qu'il avait tout pour revenir au très haut niveau.

Mais les vraies révélations côté MHR cette saison furent certainement Grégory Fichten chez les avants et Yvan Reilhac chez les trois-quarts. Arrivé de Narbonne à l'intersaison, le pilier n'a jamais déçu lors de ses sorties avec une belle tenue en mêlée et une grosse activité dans le jeu courant, se permettant même de doubler Nariashvili en fin de saison. Le jeune trois-quarts centre a quant à lui su saisir sa chance au milieu du terrain (2 essais en 9 rencontres). Sûr en défense, il a surtout montré de superbes dispositions ballon en main, en étant capable d'avancer au contact comme de jouer en évitement. "Fofono", le Fofana du pauvre, sera sans doute à surveiller l'an prochain.

Yvan Reilhac (Montpellier)
Yvan Reilhac (Montpellier)

Les déceptions : Wiaan Liebenberg et Ben Botica

Du côté des déceptions, on pourrait parler de Wiaan Liebenberg. Époustouflant l'an passé, le jeune flanker a paru plus émoussé cette saison et n'a pas bénéficié du temps de jeu et du crédit qui lui avaient été accordés au sein d'une troisième ligne où la concurrence fut des plus féroces. Victime d'une entorse du poignet et opéré début 2017, il ne retrouvera les terrains du Top 14 que la prochaine saison.

Mais surtout, comment ne pas mentionner Ben Botica ? Débauché du côté des Harlequins, le demi d'ouverture néo-zélandais n'a jamais su imposer son style joueur dans le système de Jake White. 9 rencontres, 5 titularisations : Botica ne rentrait finalement tellement pas dans les plans du technicien sud-africain qu'il fut obligé d'aller chercher du temps de jeu en Pro D2 sous les couleurs d'Oyonnax. Un flop.

L'avenir : un nouveau départ pour redorer le blason

Comme il le fait depuis plusieurs saisons, le MHR construit. Il a grandi sous l'ère Galthié, il a mué sous l'ère White, il devra désormais repartir sur de nouvelles bases sous l'ère Cotter. Après avoir redoré le blason du XV du Chardon, l'ancien entraineur de l'ASM revient en Top 14, ce qui devrait être synonyme d'une petite révolution en termes de systèmes de jeu.

Le jeu direct devrait laisser place à celui du mouvement. Avec pour objectif de redorer un blason légèrement terni par ces deux dernières saisons, tant sur le plan du contenu que sur le plan affectif. Les couacs de l'ère White, comme la sortie réservée à François Trinh-Duc l'an passé ou aux partants surprises de cette saison, devront être effacés par une meilleure gestion humaine. En ce qui concerne les objectifs, Montpellier continue son renforcement pour enfin décrocher le titre majeur qui lui fait défaut.

Vern Cotter (Écosse) - 7 février 2017
Vern Cotter (Écosse) - 7 février 2017

Le recrutement : Picamoles, Pienaar, Cruden...

Et c'est dans cette optique que l'entraineur kiwi a commencé à modeler son effectif pour la saison prochaine. Quelques jeunes joueurs français viendront chercher à se faire une place, à l'instar d'Enzo Sanga (demi de mêlée) en provenance de Clermont, ou de Martin Devergie (troisième ligne), qui fera son retour au club après une saison à Colomiers. Ce sont surtout plusieurs grands noms qui viendront gonfler les rangs de l'effectif montpelliérains l'an prochain.

Un renforcement de poids à des postes clés, qui doit permettre au MHR de franchir un nouveau palier. En troisième ligne, Julien Bardy (Clermont) et Yacouba Camara (Toulouse) seront de la partie, mais c'est surtout le retour de Louis Picamoles (Northampton) qui fait déjà saliver. Au même titre que les arrivées des champions du monde Ruan Pienaar (Ulster) à la mêlée et Aaron Cruden (Chiefs) à l'ouverture, ou encore de Jan Serfontein (Bulls, 26 sélections avec les Springboks) au centre. De quoi permettre à Montpellier de s'aligner avec les plus grosses écuries du Top 14.

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