Faire tourner, la nouvelle arme de Montpellier

Le MHR version 2015/2016 fut le grand épouvantail du Top 14. Capable, en pleine possession de ses moyens, de concasser n'importe quelle formation, de s'imposer à Toulouse ou à Clermont. Tant et si bien que bon nombre de pronostiqueurs en avaient fait un très sérieux candidat au titre. Sauf que, les moyens susmentionnés se sont peu à peu effrités au moment d'enchaîner les matches à haute intensité.

Au bout du rouleau, les Héraultais avaient échoué en demi-finale. Voilà une des leçons de l'an passé, ce qui est important c'est comment on termine la saison, et je gèrerai l'effectif différemment désormais, annonçait Jake White à la reprise de l'entrainement de ses troupes en août.

L'entraineur champion du monde n'a d'ailleurs pas tardé à mettre en application ces enseignements. Défait lors des deux premières journées, Montpellier était allé s'imposer sur le terrain de l'Union Bordeaux-Bègles. Avant de procéder à pas moins de six changements pour recevoir la Section paloise à l'Altrad Stadium. Avec à la clé un second succès consécutif.

Il y a un peu plus de turnover, et tant mieux car on avait senti de la fatigue en fin de saison dernière. Il faut que ce soit une nouvelle arme, car nous avons largement les moyens, dans toutes les lignes, de faire tourner en conservant de la stabilité dans les résultats. De plus ça maintient une certaine émulation, car personne n'est content d'être en tribune, avoue Kélian Galletier.

Des places à prendre

Et si l'équipe semble donc être la première grande gagnante de ce changement de fonctionnement, même si, selon les dires du flanker et nouveau co-capitaine, ce nouveau système de rotation ne doit pas être une excuse au manque de repères collectifs, les individus en seront également bénéficiaires. Par exemple ceux qu'on avait annoncés trop tôt, comme les JIFF de service, venus à Montpellier pour garnir le banc.

J'ai été surpris par tous les nouveaux venus. C'est difficile pour eux, mais j'ai vu Fichten faire des entrées fantastiques, Vincent Martin a été très bon. Sans forcément parler des matches, car ce n'est pas évident de faire jouer et voir tout le monde, mais même aux entrainements je vois de belles choses. Les séances sont déjà très différentes de la saison dernière. C'est très intéressant avec la Coupe d'Europe qui arrive, et c'est nécessaire si on veut être compétitif sur les deux tableaux, souffle Jake White. Loué par son entraineur, Vincent Martin s'était en effet montré très à son avantage au centre face à Pau, offrant un profil en évitement qui manquait à la paire Steyn-Dumoulin.

Auront encore leur mot à dire les revanchards, à l'instar de Nic White, qui n'a pas su réellement saisir sa chance l'an passé dans l'ombre d'un Benoît Paillaugue intouchable. Ou encore Wiaan Liebenberg, grand oublié des matches importants l'an passé et de retour de blessure suite à une déchirure au mollet contractée après la première journée.

De retour à l'entrainement, il pourrait postuler pour le voyage au pays basque : J'ai été blessé quatre semaines, et ça fait long ! J'étais un peu inquiet de perdre ma forme physique, mais la saison aussi sera très longue. En tout cas je suis prêt à rejouer, pour continuer à progresser et devenir plus professionnel, je dois jouer davantage. Avant d'intégrer, ou de réintégrer, les Tomane, Nagusa, Guillamon, Willemse ou Jacques du Plessis, le MHR poursuit donc sa revue d'effectif. La formule espérée du succès à long terme.