Bonneval : "Il y a une histoire à finir d’écrire"

Hugo, on imagine que cette semaine est très particulière pour vous…

Hugo BONNEVAL : On a parfaitement conscience que ce derby suscite beaucoup de passions autour de nous mais de l’intérieur, on essaye de vivre une semaine comme les autres. Le plus important, c’est de préserver notre dynamique sans forcément se laisser endormir par toutes les belles choses qu’on dit sur l’équipe. On cherche surtout à prendre du plaisir.

Vous réalisez quand même ce qui vous arrive depuis la fusion avortée avec le Racing 92 ?

H.B : Il n’y a pas à réaliser ou pas. On est juste heureux parce qu’il y a un mois, on ne donnait pas cher de notre peau. C’était très délicat à vivre de l’intérieur mais ça nous a rapprochés. Après, tous les joueurs ne savent encore quel avenir les attends. Tout ça reste vraiment fragile même si ces moments sont beaux à vivre.

L’euphorie que connaît le Stade français depuis un mois accentue-t-elle d’autant plus l’impression de gâchis ?

H.B : Sincèrement, on veut juste profiter des dernières semaines qu’ils nous restent ensemble pour se dire qu’on a vécu une belle aventure entre potes.

Justement, ce derby marquera le dernier match à Jean-Bouin de beaucoup de joueurs. La charge émotionnelle ne sera-t-elle pas trop lourde ?

H.B : Personnellement, j’essaye de ne pas trop y penser. On verra dimanche comme on vit ce moment. Mais on va se battre avec nos armes, sur le terrain, pour offrir une belle fête à Jean-Bouin. Il y a une histoire à finir d’écrire.

Jules Plisson expliquait dernièrement qu’il avait l’impression de renaître depuis un mois. C’est un sentiment que vous partagez ?

H.B : Je n’ai pas vraiment l’impression que beaucoup de choses ont changé. Disons que ça nous souri un peu plus maintenant. On a retrouvé une vraie émulation au sein du groupe. Si elle dure jusqu’à la fin de la saison, on pourra peut-être vivre des moments très forts.

C’est grâce à ce club que beaucoup de jeunes joueurs sont devenus des hommes

On a le sentiment que vous prenez beaucoup plus de recul que certains de vos coéquipiers. Vous n’avez pas envie de quitter ce club aigri ?

H.B : C’est exactement ça. Je n’ai pas envie de charger ce club et je ne veux surtout pas être aigri. C’est grâce à ce club que beaucoup de jeunes joueurs sont devenus des hommes. Il ne faut pas l’oublier.

Dimanche, faut-il s’attendre à un derby particulièrement bouillant ?

H.B : C’est difficile à dire. C’est surtout un match qui sera décisif pour une qualification en phases finales du championnat. Mais je pense que les deux équipes auront à cœur de montrer qu’elles ont une identité forte en Top 14. Ce sera un beau combat.