Et maintenant, que va-t-il advenir du Stade français ?

Par Rugbyrama
  • Thomas Savare - Stade français
    Thomas Savare - Stade français
  • Thomas Savare, le président du Stade français - 2016
    Thomas Savare, le président du Stade français - 2016
  • Les joueurs du Stade français vont faire grève
    Les joueurs du Stade français vont faire grève
  • Le stade Jean-Bouin
    Le stade Jean-Bouin
Publié le Mis à jour
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TOP 14 - Dépôt de bilan, vente ou statu quo, avec un budget réduit ? Après l'abandon du projet de fusion avec le Racing 92, l'avenir du Stade français demeure extrêmement incertain, à un peu plus de deux mois de la fin de saison à l'issue de laquelle son propriétaire pourrait partir.

Le rocambolesque épisode de la fusion a au moins eu le mérite de mettre en lumière la fragilité du club parisien, champion de France à quatorze reprises, la dernière fois en 2015. Le président Thomas Savare, qui l'a sauvé de la faillite à l'été 2011 avec sa famille et a depuis investi selon les sources entre 30 et 40 millions d'euros, ne cesse depuis d'éponger les dettes. Il n'a pas réussi à trouver un modèle économique viable, sur fond d'inflation de la masse salariale et de baisse des affluences.

Lassé, il souhaite vendre le club mais avait indiqué vendredi n'avoir pas rencontré de repreneur crédible dans les six dernières années, donc pas refusé d'offre. D'où le projet de fusion avec le rival francilien du Racing 92, seul moyen selon lui d'assurer la pérennité du rugby professionnel à Paris.

Thomas Savare, le président du Stade français - 2016
Thomas Savare, le président du Stade français - 2016

Projet alternatif

Ce mariage abandonné, que va décider Savare ? Il a indiqué dimanche qu'il resterait jusqu'à la fin de la saison à la tête du club parisien, qui devra présenter entre le 1er et le 15 juin à la DNACG, le gendarme financier du rugby professionnel, des comptes équilibrés pour 2017-2018. Sous peine éventuellement d'être rétrogradé d'une division la saison prochaine.

Savare pourrait déposer le bilan, ce qui conduirait le Stade français à repartir à l'échelon amateur. Cette hypothèse ne peut être écartée, même si elle semble peu plausible. L'homme d'affaires s'est ainsi montré soucieux dimanche de l'avenir du personnel administratif : le club, ce n'est pas que les 45 joueurs. C'est aussi cinquante salariés qui vivent de la structure pro.

Et lundi, dans un entretien sur le site Internet du Parisien, il a répondu à la question Pouvez-vous éviter désormais le dépôt de bilan? : J'ai présenté un projet alternatif cet hiver, avec un budget réduit, plus de jeunes, de la formation. Je n'ai pas été suivi. Les supporteurs étaient inquiets, les médias critiques, des joueurs se sont interrogés... Aujourd'hui, je vais voir avec mon association (qui représente le secteur amateur, NDLR) la direction dans laquelle elle souhaite aller, a-t-il ajouté.

Les joueurs du Stade français vont faire grève
Les joueurs du Stade français vont faire grève

Une dette estimée entre 6 et 8 millions d'euros

En attendant, cela s'active en coulisses pour trouver un repreneur alors que Savare a affirmé que Qatar Sports Investments (QSI), propriétaire du PSG football et handball, ne s'était jamais montré intéressé. D'après certaines sources, Bernard Laporte, actuel président de la Fédération et ancien entraîneur du Stade français, serait à la pointe dans ce dossier de reprise, comme en 2011 lors du rocambolesque épisode de la FACEM. Tout le monde bouge. Cet épisode aura au moins eu le mérite d'une chose : avant, on n'était pas sûr que Savare veuille vraiment vendre, aujourd'hui au moins c'est beaucoup plus clair et net, a expliqué une source proche du club.

Oui, énormément de gens s'agitent. Mais mettre les gens autour de la table c'est une première étape, leur faire sortir le carnet de chèques en est une deuxième, et qu'ils le signent c'est carrément un gouffre, a souligné de son côté un ancien joueur du Stade français, souhaitant garder l'anonymat. La mairie de Paris, propriétaire du stade Jean-Bouin, s'active également : On est prêts à aider, à rassurer, on passe des coups de fil, tout le monde essaye en ce moment de trouver une solution de repli, a déclaré Jean-François Martins, adjoint aux sports.

Le stade Jean-Bouin
Le stade Jean-Bouin

L'horloge tourne...

Combien devrait débourser l'éventuel acquéreur, alors que Max Guazzini, dans l'urgence face au risque de faillite, avait cédé en 2011 pour un euro symbolique le club à Thomas Savare ? Le Stade français, en dehors de sa marque, ne possède aucun actif, puisqu'il n'est propriétaire ni de son stade, ni de son centre d'entraînement, et que ses joueurs ne peuvent être valorisés puisqu'il n'existe pas au rugby de transferts, à l'inverse du football.

Mais il faudra éponger le trou estimé de 6 à 8 millions d'euros (pour un budget de 27,5 millions euros), puis recapitaliser et investir à perte, au moins dans un premier temps. Peu de gens peuvent se permettent de perdre l'argent que Savare a perdu, a relevé l'ancien joueur interrogé. Donc ça va vite écrémer. Et l'horloge continue de tourner.

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