Delmas : "Boudjellal avait plus le sourire en me voyant partir que lorsque je suis arrivé"

Par Maxime Brossard
  • Jacques Delmas - Toulon - 15/10/2016
    Jacques Delmas - Toulon - 15/10/2016
  • Boudjellal en discussion avec Laporte et Delmas.
    Boudjellal en discussion avec Laporte et Delmas.
  • Jacques Delmas (Toulon)
    Jacques Delmas (Toulon)
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TOP 14 - Parti de Toulon en décembre dernier, l'ex-entraîneur des avants du RCT Jacques Delmas se confie sur sa relation tumultueuse avec Mourad Boujellal. Une "lutte"quasi-quotidienne de trois ans avec un président qui n'a jamais vraiment voulu de lui...

Le lendemain de la finale de Barcelone. Je revois la scène : je suis sur le parking de Berg avec Bernard, tout le monde est parti, on échange trois mots... Et là, je prends conscience que c'est terminé. C'est ainsi que Jacques Delmas résume les derniers instants d'une aventure de trois ans et demi à la tête du pack du RCT.

Une aventure qui l'a vu remporter deux titres de champion d'Europe et un bouclier de Brennus. C'est le simple épilogue d'une histoire complexe et tourmentée avec le président varois Mourad Boudjellal : Il a été réglo. Il savait que je ne voulais pas rester... Je l'ai revu sans amertume. Mais c'est sûr, il avait plus le sourire en me voyant partir que lorsque je suis arrivé il y a trois an et demi, confie Delmas dans les colonnes du Midi Olympique de ce lundi.

Un départ d'un commun accord que Jacques Delmas a vécu comme une libération, délesté de la présence d'un président qui n' a jamais vraiment voulu de lui : Il ne me voulait pas dès le départ et je sais pertinemment que je n'aurais jamais été au RCT si mon nom n'avait pas été mis sur la table de Bernard (Laporte, ndlr), explique-t-il avec franchise.

Boudjellal en discussion avec Laporte et Delmas.
Boudjellal en discussion avec Laporte et Delmas.

Tout s'est terminé à Barcelone

Laporte, à l'époque était manager du RCT, avait soumis l'idée de recruter Delmas au président Boudjellal. Et la première rencontre entre ses deux derniers était déjà annonciatrice d'une histoire compliquée. J'ai un premier entretien avec Mourad à Paris qui ne se passe pas extraordinairement bien, résume Delmas. Pourtant, c'est bien lui que le président varois choisit.

La suite, c'est Delmas qui la raconte : Ça a été tout sauf un long fleuve tranquille. C'est aussi pour ça que ça a été aussi passionnant. Il y avait les saillies de Mourad dans les journaux qui ne me plaisaient pas, Bernard qui me disait de la fermer et de calmer le jeu... C'est très toulonnais comme relation, détaille-t-il.

Des hauts et des bas marqués par la conquête de trois titres majeurs avant que ne se pose la question de la succession de Bernard Laporte, qui partait accomplir sa destinée présidentielle. Une ultime saison ponctuée par la défaite en finale de Top 14 contre le Racing 92. Une défaite de trop mais aussi une nouvelle sortie médiatique de trop de la part de Boudjellal.

Après la finale de Barcelone, il a dit que j'avais commis une faute professionnelle car Levan Chilachava n'avait pu rentrer en jeu du fait qu'il avait retiré ses chaussures. Il s'est servi de cette histoire pour me mettre la défaite sur le dos et justifier l'arrivée de Marc Dal Maso dans un prétendu renforcement du staff. Sa réaction est à la fois injuste et inélégante voire hypocrite.

Jacques Delmas (Toulon)
Jacques Delmas (Toulon)

Les départs de Bernard Laporte, son paratonnerre, et surtout celui de son guide, Pierre Mignoni, un an plus tôt ont alors pesé dans la décision de Delmas de quitter le Var. De toute façon, l'ancien coach des avants se doutait que Mourad Boudjellal ne lui aurait jamais laissé les clefs du camion. Mourad disait à propos de moi : "Je l'observe, je l'observe, j'ai l'impression que le costume est trop grand", rappelle-t-il.

Alors le jour du limogeage de Diego Dominguez, fraîchement nommé il y a quelques mois de cela, Jacques Delmas prend les devants, Je lui dis, d'entrée : "Je m'en vais." Ce n'était plus mon histoire, conclut-il. Alors la porte du bureau de Mourad Boudjellal se referme pour la dernière fois tandis qu'une nouvelle issue s'ouvre pour Jacques Delmas car pour lui, le rugby n'est plus le même sport qu'avant mais il y a encore de belles histoires.

L'intégralité de l'interview est à retrouver à la page 36 du Midi Olympique du Lundi 13 février...

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