Cette finale a (encore) repoussé les limites de l’agressivité dans le rugby

  • Duane Vermeulen (Toulon) face à Clermont - 4 juin 2017
    Duane Vermeulen (Toulon) face à Clermont - 4 juin 2017
  • Camille Lopez (Clermont) - 4 juin 2017
    Camille Lopez (Clermont) - 4 juin 2017
  • La bagarre lors de la finale entre Clermont et Toulon - 4 juin 2017
    La bagarre lors de la finale entre Clermont et Toulon - 4 juin 2017
Publié le Mis à jour
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TOP 14 - Le Stade de France fut le théâtre d’un combat particulièrement engagé entre Clermont et Toulon ce dimanche en finale du Top 14 (22-16). Les deux équipes s’en sont données à cœur joie sur chaque impact, offrant un spectacle qui faisait froid dans le dos.

Au rythme où évolue le rugby, viendra bien le jour où on ne frissonnera même plus en voyant tous ces joueurs étendus par terre, les bras en l’air, la lumière éteinte par plus de cent kilos de muscles lancés à pleine balle pour tout casser. À quoi bon vouloir éliminer un défenseur avec une passe quand on a le potentiel physique pour le laisser sur le carreau juste en lui fonçant dessus ? Dimanche soir au Stade de France, le Toulon de Richard Cockerill est resté fidèle aux principes qui l’ont redressé sportivement et aidé à atteindre la finale du Top 14. Et puisque l’ASMCA n’a pas pu maintenir sur la durée son jeu de mouvement des vingt premières minutes - celui qui lui a permis de mener 13-0 - le RCT a même été un peu plus loin encore que contre Castres en barrage (26-22) ou contre La Rochelle en demie (18-15). Déjà des sommets de violence.

Tuisova et Nonu ont fait des ravages

Le premier gros "caramel" a pourtant été l’œuvre d’un Clermontois, Arthur Iturria, qui est venu châtier Sébastien Tillous-Borde en sortie de touche (20e). Le lancement officieux du concours de casse-brique qui s’en est suivi. Cela a tapé très fort mais on s’en doutait, raconte l’ouvreur Camille Lopez. On s’était aussi préparé en conséquence mais cela ne nous a pas empêché de faire quelques machines à laver ! À ce petit jeu-là, Josua Tuisova a tenu son rang, affolant les réseaux sociaux à chacune de ses percussions. Raka sur l’essai toulonnais (37e), Abendanon (47e) et Kayser (50e), pour ne citer qu’eux, ont tous été soufflés comme du popcorn par la tornade fidjienne.

Camille Lopez (Clermont) - 4 juin 2017
Camille Lopez (Clermont) - 4 juin 2017

Dans ce registre de destruction massive, Tuisova a été parfaitement secondé par Ma’a Nonu. Plus saignant que jamais, le champion du monde neo-zélandais avait lui aussi des allures de boulet de canon. Et le sens du sacrifice des Jaunards n’a pas toujours suffi, comme le prouve le chiffre astronomique de 12 défenseurs battus dont 3 sur la seule action qui amène l’essai de Tuisova. Les charges de l’ancien All Black ont fait une victime puisque, comme l’Australien Sitaleki Timani en première période après un plaquage sur Juan Smith (25e), Arthur Iturria a dû sortir définitivement sur protocole commotion après avoir essayé de stopper le numéro 12 varois (42e). Un K.O qui lui coûte d’ailleurs la tournée en Afrique du Sud.

Des dégâts aussi dans les rangs toulonnais

Ironie du sort, le seul carton pour geste dangereux de cette finale a été adressé à un Clermontois, Fritz Lee, pour une cravate sur James O’Connor (35e). Un geste qui a déclenché la seule échauffourée notable de la partie, violente presque uniquement dans le cadre du jeu. La force des Auvergnats a aussi été de savoir plier sans rompre sous une grêle de percussions et autres déblayages agressifs. On n’a pas arrêté et il faut aussi féliciter Clermont qui a bien défendu, déclarait, fair-play, le deuxième ligne Juandre Kruger, contraint de sortir sur blessure. Dans les dix dernières minutes, on a beaucoup attaqué mais ils ont tenu.

La bagarre lors de la finale entre Clermont et Toulon - 4 juin 2017
La bagarre lors de la finale entre Clermont et Toulon - 4 juin 2017

Et fait mal aussi, parfois, puisqu’O’Connor, Tuisova et Fernandez Lobbe ont dû chacun passer par la case protocole commotion cérébrale durant la partie. Un match de guerriers par excellence, diront certains, mais un de plus qui n’incitera pas les jeunes parents à inscrire leurs enfants à l’école de rugby cet été.

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