Papé : "Notre réaction lors de la fusion m'a rassuré sur ce qui restait vivant dans le rugby"

Par Maxime Brossard
  • Pascal Papé
    Pascal Papé
  • Pascal Papé face à la presse - 13 mars 2017
    Pascal Papé face à la presse - 13 mars 2017
  • Les Parisiens ont retrouvé le goût de la victoire
    Les Parisiens ont retrouvé le goût de la victoire
Publié le Mis à jour
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TOP 14 - Un peu plus d'un mois après l'annonce de la fusion, Pascal Papé, le deuxième ligne et leader de la grève des joueurs du Stade français, revient sur cet épisode.

Rapidement après l'annonce de la fusion, il a été l'un des premiers joueurs concernés à réagir. Connu pour son tempérament bouillant, Pascal Papé (36 ans, 65 sélections) est dans la vie ce qu'il est sur le terrain. Un deuxième ligne imposant qui fédère les troupes par sa volonté à être toujours à la tête du combat. Et ce coup-ci, le combat qu'impose les rucks, mêlées et autres affrontements s'est mué en combat social. Farouchement opposé au projet de fusion entre son club et le Racing 92, il a rapidement pris les commandes de la grève parisienne.

Ce n'est peut-être pas une fierté, mais on assume complètement. Cette grève, on l'a choisie ; en fait non, on ne l'a pas choisie, on a pas pu faire autrement : c'était viscéral, confie-t-il avec sa franchise habituelle, dans le colonnes de L'Equipe. Une révolte qui l'a rassuré sur la tenue des fameuses "valeurs" du rugby qui n'ont pas complètement disparu, l'annonce de la fusion, notre réaction, cela m'a rassuré sur ce qui restait de vivant dans le rugby.

Pourtant, l'international qui partira à la retraite à la fin de la saison, ne veut pas non plus se leurrer. Si la moitié des mecs avaient dit : 'On prend le pognon, on n'en a rien à foutre de votre fusion', je ne serais pas tombé de ma chaise, explique-t-il, conscient que l'argent a pris une place prépondérante dans son sport.

Pascal Papé face à la presse - 13 mars 2017
Pascal Papé face à la presse - 13 mars 2017

Une rugby qui change et qui a soulevé de nombreuses interrogations chez certains observateurs, autour de son rôle précis dans la conduite de cette grève. Vice-président de la FFR (qui s'est immédiatement opposée au projet), des rumeurs d'instrumentalisation ont entouré sa prise de position. Ceux qui pensent que j'étais instrumentalisé n'étaient pas à l'intérieur du groupe au moment où cela s'est passé. Cela n'avait rien de politique, c'était ce qu'on pouvait ressentir avec son ventre à ce moment-là, clame Papé.

Un mal pour un bien

Mais au-delà de la lutte administrative et "syndicale", la plus belle réponse des joueurs du Stade français s'est faite sur le terrain. C'est con, je l'ai déjà dit plein de fois aux mecs dans le vestiaire : 'Cette fusion, il fallait la faire au mois de novembre !' Une annonce qui a eu l'effet d'un électrochoc et qui a bouleversé sportivement les résultats.On est encore en position d'aller chercher un truc, mais c'est quand même dommage que l'on ne prenne du plaisir que maintenant, regrette-t-il dans le quotidien.

Les Parisiens ont retrouvé le goût de la victoire
Les Parisiens ont retrouvé le goût de la victoire

Des regrets confirmés, à la vue des récentes performances des hommes de Gonzalo Quesada. Passés de premiers non-relégables à potentiels qualifiés en Top 14, et en passe de remporter la Challenge Cup. La routine... C'est l'ennemi du rugby. On a tendance à s'endormir... Il faut venir avec autre chose, avec une petite flamme au fond du bide.

Une flamme prêtre à s'embraser ce dimanche lors du derby face au Racing 92, même si pour Papé la réaction des Racingmen face à la fusion est toujours plus mesurée : Il y a eu moins de réaction de leur côté car il n'y a pas la même population à l'intérieur. Chez nous, il y a 50% de vrais Parisiens dans l'équipe ; au Racing, il y en a beaucoup moins, à part Henry Chavancy et quelques jeunes.

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