Ecarter Boudjellal, une erreur majeure du rugby français
ELECTION LNR - Mourad Boudjellal s’en doutait : il serait devancé par Paul Goze pour la présidence de la LNR. Il avait par contre un (tout) petit espoir de siéger au Comité Directeur. Il n’en sera rien. Dommage, vraiment...
Le rugby français n’épargne rien à Mourad Boudjellal. Ses saillis verbales ne passent pas auprès de bon nombre de présidents/dirigeants : on peut comprendre. Sa réussite fait des jaloux : passons. Mais le mettre autant à l’écart, c’est assez incompréhensible. Et décevant. Loin de moi l’envie de faire plaidoyer en sa faveur mais je crois clairement que l’homme fort du RCT aurait mérité de figurer au moins au Comité Directeur de la Ligue. Au contraire de cela, il a été écarté. Isolé une nouvelle fois dans ce monde ovale si brutal envers lui. Sept candidats postulaient aux six sièges du Comité Directeur : Boudjellal est le cocu de la farce. Dur. Vraiment dur.
Boudjellal à la LNR - pas forcément à la présidence - cela aurait apporté quelque chose. Du piquant certes. Mais aussi un vent de fraîcheur. Des idées, Boudjellal en regorge. Forcément, il y a du tri à faire mais elles ne sont pas toutes mauvaises. Et il a envie de faire bouger les choses. De faire avancer le rugby français pour être en adéquation avec l’air du temps. Certes, il aurait fallu calmer bien souvent les ardeurs du personnage. Mais autant profiter de son intelligence et sens des affaires, non ?
Il aurait fait casser des lignes. Mais cela ne doit pas forcément plaire
Une réforme du plafonnement de la masse salariale et de la règle concernant les Joueurs issus des filières de formation (JIFF) : voici ce que prône notamment Boudjellal. En la matière, bien des choses sont à revoir. C’est indéniable. Ce n’est un secret pour personne : ces deux points sont facilement contournables et contournés. Boudjellal aurait pu apporter son expérience sur ces dossiers brûlants et qui semblent pourrir - entre autres - le rugby hexagonal. Il aurait fait casser des lignes. Mais cela ne doit pas forcément plaire.
On m'a dit grosso modo: "les gens qui veulent changer les choses comme toi on n'en veut pas", a réagi Boudjellal après avoir encaissé un uppercut sévère ce mardi. Le rugby français se complairait-il donc dans le conservatisme ? Tristounet quand même. Le Top 14 est un fabuleux produit mais celui-ci commence à manquer un peu d’essence dans le moteur. Non pas sur le plan financier - LE point positif du bilan de Paul Goze - mais il y a peut-être une raison si les affluences dans les stades baissent et si les audiences sur le diffuseur principal - à savoir Canal+ - ne sont plus au rendez-vous.
On passe presque un coup d’éponge sur la réussite de Boudjellal
Le rugby français aurait bien besoin d’un homme de la trempe de Boudjellal au sein d’une de ses institutions. Et surtout il aurait pu montrer son ouverture d’esprit en faisant confiance au président du RCT. Là, on passe presque un coup d’éponge sur la réussite de cet homme avec son club de Toulon. En 10 ans, il l’a fait passer du Pro D2 au toit de l’Europe. Qui peut se targuer d’un tel exploit ? Ils ne courent pas les rues. La LNR, cela aurait constitué un sacré défi pour Boudjellal et nul doute qu’il se serait investi. Il en a été décidé autrement. Dommage. Oui, dommage, car je crois que Mourad Boudjellal aurait mérité une toute autre reconnaissance.
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