Nagusa : "Heureusement qu'il n'y a pas de McDonald's aux Fidji !"

Alors, heureux d'être de retour sur le terrain ?

TIMOCI NAGUSA : Je suis très heureux d'être de retour à l'entrainement, heureux de retrouver les mecs, heureux de voir le public qui est venu assister à la séance. Je suis content.

Comment se sont passées les retrouvailles avec vos coéquipiers, avaient-ils des choses à dire ?

T.N : Ça s'est bien passé. On a tous des périodes à traverser dans notre vie d'adulte. Et je sais que les mecs comprennent ce que je vis. Quand je suis revenu, c'était comme si je n'étais jamais parti.

Avez-vous eu peur avant votre entretien avec M. Altrad (président du MHR, ndlr) ?

T.N : Honnêtement, je n'étais pas inquiet. Je me disais qu'il allait comprendre lui aussi. Et même si, en tant que propriétaire du club, je savais qu'il n'était pas content, j'y allais quand même confiant.

Êtes-vous prêt à jouer ?

T.N : J'attends ma chance.

Êtes-vous en forme pour jouer ?

T.N : Je suis en forme, je me suis préparé !

La concurrence, soit elle vous brise, soit elle vous rend plus fort. Et j'espère devenir plus fort

Êtes-vous inquiet de la concurrence croissante dans les lignes montpelliéraines ?

T.N : C'est bien, ça veut dire que j'aurai plus de temps de repos ! Ça fait six ans que je joue sans m'arrêter ! C'est bien qu'il y ait de la concurrence. Ces dernières saisons, les seules fois où je ne jouais pas, c'est quand j'étais blessé. Ça sera l'occasion pour tout le monde de se montrer, car tout le monde veut donner quelque chose. Personne ne signe pour se la couler douce. La concurrence, soit elle vous brise, soit elle vous rend plus fort. Et j'espère devenir plus fort.

Combien d'essais allez-vous marquer si vous êtes plus fort ?

T.N : Vous verrez bien pendant la saison !

Avez-vous été surpris que votre absence fasse autant parler ?

T.N : Ce n'était pas une surprise. Quand je suis ici, on ne parle de moi que quand je marque des essais, alors quand j'étais absent, je me suis dit que peut-être personne n'allait le remarquer. Mais même de là-bas, je recevais des messages tous les jours, des supporters, de mes partenaires. Je regardais les réseaux sociaux, c'était énorme. J'ai eu l'impression de vous manquer !

C'était important pour vous de garder un œil sur les réseaux sociaux ?

T.N : J'y ai trouvé beaucoup de soutien. Quand il arrive quelque chose, on peut souvent y voir qui est derrière vous, et qui ne l'est pas. Là, j'ai vu que les gens me soutenaient, surtout ici. Ça m'a rendu heureux.

Plus vous allez marquer des essais, plus les gens oublieront votre retard...

T.N : Personne ne va oublier !

Après ma carrière ici, je rentrerai dans ma famille

Certains joueurs fidjiens, notamment un joueur de Brive (Malakai Radikedike, ndlr), ont critiqué votre retard, que leur répondez-vous ?

T.N : Ce n'était pas une critique. Après sa sortie, il m'a appelé, c'est mon meilleur ami. Vous ne le savez peut-être pas, mais nous avons commencé le rugby ensemble quand nous étions petits. Il m'a appelé tout de suite pour me dire que c'était une incompréhension. Je lui ai répondu "je sais que tu ne me ferais pas un truc comme ça car nous sommes amis".

Êtes-vous excité à l'idée de jouer avec Nemadi Nadolo ?

T.N : C'est toujours excitant de jouer avec des mecs comme ça ! Il apporte quelque chose de nouveau au club, et maintenant peut-être que les autres équipes feront un peu moins attention à Nagusa, ça me va bien ! C'est bon pour le club d'avoir plusieurs Fidjiens qui jouent ensemble, en tout cas j'ai hâte.

Êtes-vous à votre poids de forme ? On vous a vu plus gros...

T.N : Je suis déjà rentré de vacances plus tôt que cette saison, en étant plus lourd. Pendant cinq semaines après mon opération, je n'ai rien fait pu faire, je suis resté chez moi et j'ai mangé sain. Après j'ai repris la course et le rugby à toucher... Mais heureusement qu'il n'y a pas de McDonald's aux Fidji !

Vous êtes en train de nous préparer à ce que vous rentriez en retard tous les ans !!

T.N : Mais non ! Il y a des choses dans la vie dont il faut s'occuper, c'est pourquoi je suis en retard. Après ma carrière ici, je rentrerai dans ma famille, ce sont les gens qui me soutiendront toujours, et je devais m'occuper d'eux d'abord.