Dubié: "Il reste 3 matches. Si tu ne laisses pas tout là, c'est que tu n'as rien compris..."

Serait-il le porte bonheur de l'UBB en cette fin de saison ? Dans les faits, cela y ressemble. En tribunes et donc impuissant lors de deux des trois défaites de mars et avril qui ont fait reculer son club au classement - il est entré en jeu à La Rochelle - Dubié était bien présent, au centre, dans l'enchaînement de deux victoires face à Paris et à Grenoble. On a souvent dit que j'étais un joueur de printemps, sourit le Landais.

Ce recentrage, au détriment de l'international australien Adam Ashley-Cooper poussé à l'aile - avec succès au regard des deux essais inscrits par le Wallaby lors de ces deux derniers matches - "JBD" l'attendait depuis un moment, lui qui avait déjà laissé une belle impression à ce poste de second centre lors du fameux dernier match de poules de Coupe d'Europe gagné à Clermont en janvier (37-28).

J'y prends énormément de plaisir. J'ai eu l'opportunité d'y revenir, j'ai su la saisir mais le plus dur est d'y rester. On est nombreux derrière, on s'adapte selon les compositions et je n'oublie pas que j'ai encore beaucoup de boulot, concède-t-il.

La révolte après La Rochelle

Dubié surfe finalement sur un sentiment de révolte, né d'une prise de conscience générale au surlendemain de la défaite à Marcel-Deflandre. Il y a eu des entretiens individuels et collectifs avec le staff pour crever les abcès. Puis cette sortie de deux jours au pays basque espagnol, entre joueurs, à l'initiative du talonneur Clément Maynadier, pour ressouder le groupe.

On avait besoin de se remettre les idées en place. On voulait donner un sens à notre saison, bien la terminer, énumère Dubié. Qu'est ce qu'on veut faire de cette saison ? Est-ce qu'on veut dérouler sur les cinq derniers matches et ne plus avoir aucun enjeu ? Au final, on aurait fait un gros début de saison qui n'aurait servi à rien ? Non. On voulait rester dans la course, montrer que l'UBB n'est pas morte et tient à sa 6e place, notre objectif même si on ne peut faire abstraction du fait que la 7e place est devenue qualifiable pour la prochaine Champions Cup.

Contre Paris (35-25), l'UBB s'est fait peur après un premier acte réussi. A Grenoble aussi (20-14) mais ce succès a fait bien fou car c'était à l'extérieur. Cela nous a remis dans le droit chemin et a confirmé notre tenue à l'extérieur cette saison (quatre victoires à Agen, Paris, Pau et Grenoble, nuls à Toulouse et Clermont).

De bon augure avant Montpellier ? On se prépare pour ça. Vous avez vu l'entraînement ce matin ? Cela s'est envoyé avec pas mal de contacts et d'oppositions à 100%, c'est pour être prêt, poursuit le centre. Montpellier est une équipe qui a franchi un pas en cours de saison, qui en veut encore plus. Ce n'est pas la même équipe que l'on a rencontrée en début de saison, elle a été renforcée. On les a regardés, c'est encore plus solide. Cela va être rude, avec du combat, de l'agression physique, on sait à quoi s'attendre. Il reste trois matches. Si tu ne laisses pas tout là, c'est que tu n'as rien compris.

Un oeil attentif du côté de Mont-de-Marsan

Dubié concerné, concentré mais affable quand on évoque la remontée fantastique de ses copains du Stade montois, son club de cœur remonté à la 3e place de Pro D2 après avoir enchainé neuf victoires et un nul.

On ne les attendait pas là aujourd'hui car ils sont passés par des moments très compliqués qu'on n'avait pas connus à Mont-de-Marsan, analyse le joueur formé au Moun. Pas de victoire, des matches compliqués, avec une équipe soudée mais mentalement dans le dur. On sait qu'après une bonne saison (battu en finale d'accession par Agen 16-15), bien recommencer la suivante, c'est compliqué. Mais là, ils sont sur une dynamique énorme, au dessus physiquement, ils sont prêts, gaillards, ça va vite, ils ne se posent plus de questions, ça joue sur toutes les contre-attaques, ça marque des essais magnifiques comme contre Aurillac. Cela ne m'étonnerait pas qu'ils arrivent à finir encore plus fort.

Une montée en Top 14, ce serait énorme pour eux car ils reviennent de tellement loin. Même s'ils ne sont pas assurés d'être qualifiés, qu'il y a beaucoup de prétendants, ils ont un coup à aller faire à Bayonne (lors de la dernière journée) qui sera un vrai quart de finale. Ils n'ont plus aucune question à se poser, tout le monde les craint et il faut qu'ils maintiennent leur niveau pour finir de la meilleure des manières, conclut-il.