Smith: "Il manque à Pau de l'expérience et le fait de croire qu'il peut battre les gros clubs"

  • Conrad Smith (Section paloise) - Janvier 2016
    Conrad Smith (Section paloise) - Janvier 2016
  • Colin Slade et Conrad Smith (Pau) - décembre 2015
    Colin Slade et Conrad Smith (Pau) - décembre 2015
  • Conrad Smith (Pau) - 27 décembre 2015
    Conrad Smith (Pau) - 27 décembre 2015
  • Conrad Smith (Pau) face au Stade français - 5 mars 2016
    Conrad Smith (Pau) face au Stade français - 5 mars 2016
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TOP 14 - Arrivé à Pau mi-décembre, Conrad Smith s'est intégré avec une incroyable rapidité au collectif palois. Avec son partenaire all black, Colin Slade, ils ont transformé en peu de temps le jeu de la Section. Le centre néo-zélandais est un exemple pour tous et un formidable professeur pour les jeunes du club. Entretien.

Comment avez-vous fait pour vous intégrer aussi vite dans cette équipe paloise ?

Conrad SMITh: D'abord en travaillant dur et ensuite grâce à mes nouveaux partenaires qui ont tout mis en œuvre pour que je m'intègre vite. Cette intégration a été facilitée par la présence de quelques Néo-Zélandais dans le club mais je dois rajouter que tout le monde, les joueurs français et les coachs, ont énormément fait. Certains sont là depuis longtemps et ils connaissent parfaitement le jeu. Tous ces facteurs ont contribué à mon intégration si rapide.

Qu'avez-vous ressenti quand vous avez encaissé avec vos partenaires 50 points à Toulouse ? Ça n'a pas dû arriver souvent dans votre carrière ?

C.S: Effectivement ça ne m'est pas arrivé souvent dans ma carrière ! Toutefois, j'ai rapidement relativisé car ce jour-là Toulouse a réalisé un très grand match. Ce résultat n'a affecté ni mon moral ni ma confiance dans l'équipe. J'ai mis ça sur le compte d'une mauvaise passe et j'ai minimisé sa gravité.

Colin Slade et Conrad Smith (Pau) - décembre 2015
Colin Slade et Conrad Smith (Pau) - décembre 2015

Vous qui avez touché les étoiles avec les All Blacks, est-ce compliqué de jouer le maintien en Top 14 avec la Section ?

C.S: Non, ce n'est pas difficile pour moi de jouer le maintien avec la Section. Pour ma part ce qui m’intéresse c'est le challenge et la compétition. Peu importe la bataille à mener. J'aime la compétition et la bataille à conduire avec cette équipe d'autant que je suis entouré ici par de bons joueurs et de bons coachs.

Plusieurs jeunes joueurs ont dit que vous aviez pour eux le rôle de "papa" à l'entraînement. Est-ce important de transmettre ainsi votre savoir rugbystique à la jeune génération ?

C.S: Oui, j'aime transmettre ce que je sais. C'est comme ça que j'ai moi-même appris. J'ai eu la chance d'avoir à mes côtés des anciens joueurs qui ont partagé leur expérience. Aussi, pour moi, c'est désormais important de jouer ce rôle et de montrer aux jeunes qui m'entourent ma façon de voir le rugby.

Depuis mon arrivée, je connais les mois d'hiver avec la pratique d'un rugby rugueux, fermé et joué dans des conditions climatiques difficiles. J'aime bien ce genre de rugby !

Que manque-t-il à la Section pour grimper dans la hiérarchie du rugby français et que pensez-vous du Top 14 ?

C.S: Il lui manque de l'expérience et le fait de croire qu'elle peut battre de gros clubs du top 5. Il faut que ce groupe croit en ses chances et emmagasine de l'expérience, car il est capable de belles choses ! Quant au Top 14, c'est un championnat dur physiquement. Depuis mon arrivée, je connais les mois d'hiver avec la pratique d'un rugby rugueux, fermé et joué dans des conditions climatiques difficiles. J'aime bien ce genre de rugby !

Vous êtes-vous habitué à la vie française ou pas encore ?

C.S: Ça se passe bien et je suis ravi de ma vie en France. Forcément, il y a encore un petit peu la barrière de la langue, mais au fil des jours, je prends de plus en plus confiance et je comprends de mieux en mieux votre langue. Mon épouse et moi, nous sommes très contents d'habiter en France.

Conrad Smith (Pau) - 27 décembre 2015
Conrad Smith (Pau) - 27 décembre 2015

Vous qui apprenez très vite, combien de temps vous donnez-vous pour parler notre langue ?

C.S: (rires) Pour faire une interview comme celle-ci en français ? Je vous promets que je saurai parler correctement votre langue au début de la saison prochaine. Oui, à cette période-là, on pourra échanger ensemble en français !

On vous croise parfois dans les rues de Pau. Pouvez-vous ainsi vous balader tranquillement en ville où êtes-vous accosté car reconnu ?

C.S: Oui, je peux me balader dans les rues assez tranquillement. De temps en temps, des personnes m'arrêtent pour faire des photos ou pour un autographe mais c'est toujours demandé avec grand respect. Mais la plupart du temps soit les gens ne me connaissent ou reconnaissent pas, soit ils sont trop respectueux et n’osent pas venir me déranger.

Être coach pourrait être une option

À l'issue de votre carrière de rugbyman envisagez-vous de reprendre votre métier d'avocat ou souhaitez-vous vous diriger vers une carrière d'entraîneur ?

C.S: Pour le moment, je n'en sais rien ! En revanche, si nous nous plaisons vraiment bien en France avec mon épouse, pourquoi n'y resterions-nous pas ? Je sais que faire une carrière d'avocat en France serait compliqué aussi, comme j'aime le rugby, être coach pourrait être une option. Néanmoins jusqu'à présent, je ne me suis pas vraiment posé la question. Je verrai bien à la fin de ma carrière ! Pour le moment, j'ai un contrat de deux ans minimum avec Pau et ensuite on verra comment je serai. Et pourquoi ne continuerais-je pas un peu plus ? En tout cas, c'est sûr que je ne jouerai pas éternellement.

Conrad Smith (Pau) face au Stade français - 5 mars 2016
Conrad Smith (Pau) face au Stade français - 5 mars 2016

Après la dernière Coupe du monde plusieurs cadres de l'équipe Néo-zélandaise ont décidé de mettre un terme à leur carrière internationale. Compte tenu de ces départs pensez-vous que les All Blacks seront toujours aussi performants ou devront-ils rebâtir d'abord un collectif ?

C.S: Je pense que les All Blacks vont très vite avoir une équipe performante. J'en veux pour preuve en 2007 lorsque plusieurs cadres ont mis un terme à leur carrière et que de nouveaux joueurs ont intégré le groupe. Cela ne nous a pas empêchés d'obtenir de bons résultats très rapidement. Je pense que ce phénomène va se reproduire dans les prochains mois.

Qu'est ce qui fait que les Néo-zélandais dominent le rugby mondial ?

C.S: Tout le pays est tourné vers les All-Blacks et les enfants rêvent dès leur plus jeune âge de jouer pour l'équipe fanion. Tout le monde espère être Black un jour dans sa vie. Ça crée une grande dynamique qui fait que le niveau s'élève en permanence. Les Blacks, c'est véritablement une cause nationale !

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