Gear: "Revenir en France a toujours été mon projet"

La foule qui l’entoure en dit long sur son statut, et les espoirs placés en lui par les supporters. Comme après chaque entraînement ouvert au public, Hosea Gear est assailli par les chasseurs d’autographes. Et le Maori à la courte queue de cheval ne compte pas le temps qu’il accorde aux fans. C’est important. Parfois les supporters n’ont pas trop l’occasion de voir les joueurs et le soutien qu’ils nous apportent est très fort. Donc le moins que je puisse faire c’est prendre quelques photos et écrire mon nom sur un bout de papier (rires).

Itinéraires croisés avec Naholo

C’est lors de son passage au Stade toulousain lors de la saison 2013-2014 que Gear s’est forgé cette notoriété qui en fait l’une des nouvelles stars du Top 14. Il avait laissé en souvenir une saison à dix essais en trente matches, avant de repartir en Nouvelle-Zélande pour tenter de participer à la Coupe du monde.

Formé aux Hurricanes et passé par les Highlanders, Gear (14 sélections avec les All Blacks) rejoint les Chiefs mais rate l’avion pour l’Angleterre. En Super Rugby, les ailiers surpuissants et supersoniques sont la norme, et alors que la révélation Waisake Naholo explose à la face des sélectionneurs, lui s’envole pour l’Auvergne. Ça n’a pas marché, c’est la vie, et l’étape suivante était de revenir en France. Ça a toujours été mon projet. A 31 ans, Gear s’engage avec Clermont pour deux saisons, jusqu’en juin 2017.

Sa fille de neuf ans joue les interprètes

Disponible et souriant, il confie son plaisir de retrouver le Top14, deux ans après son aventure toulousaine. Je désirais vraiment revenir en France. J’aime beaucoup les gens ici, les supporters français. Ma famille et moi sommes très heureux. En ce moment, nous cherchons une maison, et une école pour les enfants.

Comme preuve de cette réelle volonté de retour en France, sa fille aînée, qui avait commencé à apprendre le français à Toulouse, a poursuivi les cours en Nouvelle-Zélande.Je l’emmène partout avec moi pour qu’elle traduise (rires) ! C’est elle qui commande au restaurant !

Toulouse et Clermont, pas si différents

Depuis cette première expérience française, il constate aujourd’hui que le Top 14 a beaucoup évolué. Le niveau s’est élevé. Tout le monde peut gagner, peu importe que vous soyez en haut ou en bas du classement.

Lui s’adapte à son nouveau club, où il retrouve des ambitions et des infrastructures comparables à celles du Stade toulousain. Toulouse et Clermont sont deux clubs très différents. Leurs jeux sont différents, la façon de s’entraîner est différente. Mais la compétition et les matches sont les mêmes, et je pense que le fait d’avoir joué à Toulouse m’aide à m’adapter au rugby français. Je sais à quoi m’attendre.

Remplaçant à La Rochelle, titulaire face à Grenoble, Gear découvre le turnover et trouve ses marques un mois après son arrivée en Auvergne. Je m’ajuste à notre façon de jouer, et il faut encore que je passe du temps avec l’équipe. Mais le staff fait du bon boulot et je travaille avec les entraîneurs pour optimiser ma forme physique.

Des compatriotes partout

Sur les traces de Kelleher, Carter, McAlister et bien d’autres avant lui, et comme Ma’a Nonu, Conrad Smith ou Colin Slade après la Coupe du monde, Gear a rejoint la colonie des All Blacks exilés en France. C’est une bonne chose pour le Top14, cela va donner un beau spectacle pour les fans, et durcir encore la compétition.

A peu près chaque semaine, il devrait retrouver un ancien coéquipier néo-z face à lui. Samedi contre Oyonnax, ce sera son pote Piri Weepu. Je lui ai envoyé un message, et j’ai hâte de le voir ! Nous sommes très amis, nous avons joué ensemble très longtemps.