Le Stade français respire enfin

Grand ouf de soulagement dans les rangs parisiens après ce succès compliqué face à de solides Rochelais (33-20). Après une entame tonitruante et deux essais inscrits en dix minutes (Arias 2e, Camara 7e) , les hommes de Gonzalo Quesada se sont désolidarisés à petit feu malgré une troisième réalisation d’Alberts (19e). Une aubaine pour des Maritimes déchaînés et affamés de jeu aujourd’hui. Hingano inscrivait un doublé (17e, 23e) et à la pause, Paris ne menait que de deux points (19-17). Mais les Rochelais ont manqué de précision et dans le deuxième acte, le Stade français leur a infligé deux nouveaux essais (Camara 44e, Williams 73e). Une première victoire bonifiée aux forceps pour Paris qui se donne un peu d’air au classement. Les Maritimes rentrent chez eux bredouilles malgré une très belle partie.

L’ascenseur émotionnel était encore en marche pour le staff parisien cet après-midi. Le début de match était parfait, Danty, Bonneval et Camara, les trois internationaux français libérés par Guy Novès, récitaient gentiment leurs gammes face à des Rochelais amorphes. Mais, indiscipline quand tu nous tiens! Une nouvelle fois, le gibet n’était pas loin pour les hommes de Gonzalo Quesada qui menaient pourtant 12-0 dès la dixième minute de jeu.

Après les trois cartons dont un rouge du derby francilien, Pascal Papé et Sylvain Nicolas écopaient une nouvelle fois de la biscotte dorée à cinq minutes d’intervalle dans le premier acte. Rattrapé par ses vieux démons, le capitaine parisien faisait le geste d’anti-jeu parfait pour faire avorter une action de marque rochelaise. Dix minutes au frigo mais une chaussure vicieusement placée de "génie" qui évitaient aux Rochelais de prendre l’avantage au score avant la pause (19-17). Camara (44e) et Williams (73e) terminaient le boulot dans une deuxième période bien moins rythmée et surtout marquée par le manque de justesse des hommes de Patrice Collazo. Oui, les Parisiens ont gagné mais ils le doivent aussi beaucoup aux erreurs rochelaises.

Le bonus offensif in extremis

Comment on n’a pas pu faire mieux? C’est certainement le constat accablant que pourront faire les Maritimes après ce déplacement à zéro point. Malgré une entame catastrophique, les Rochelais s’accrochaient et revenaient au score avant de flancher sur un jeu déployé d’école dès le début de la deuxième période. C’est cruel mais on ne pourra pas enlever aux Charentais qu'ils ont tout essayé pour inverser la tendance.

La puissance des fidjiens, Jone Qovu et Levani Botia, la fraîcheur et la fougue de Pierre Aguillon qui a fait une très belle entrée ou encore la malice au pied et en bordure de ruck de Julien Audy: une débauche d’énergie qui n’accouchait que de trois points de Jean-Pascal Barraque. Aujourd’hui, les portes de la terre promise parisienne étaient fermées à double tour avec un mauvais sort à quiconque voulait s’y aventurer. À chaque fois, un en-avant ou un turnover permettait aux Parisiens de dégager leur camp. Une navette stérile et fatale aux Rochelais.

Le Stade français peut souffler un grand coup. Malgré une prestation en demi teinte, l’essentiel est là, cinq petits points précieux pour leur avenir en Top 14. Une première victoire bonifiée de la saison pour le champion en titre et une onzième place provisoire avant le déplacement de Castres à Pau (18h00). Le Stade rochelais rentre les valises vides en Charente-Maritime et n’a toujours pas réussi à s’imposer en dehors de ses terres. Aujourd’hui et après trois week-ends à courber l’échine, la chance sourit enfin au Stade français. Maintenant, les Parisiens ne doivent plus la lâcher.