Lamerat: "J’ai senti un groupe qui repart à zéro et qui a faim de victoires et de titres"

La préparation d’avant-saison de Clermont est réputée pour être très intense. Vous confirmez ?

Rémi LAMERAT: Ça pique un peu, mais je m’y attendais après trois semaines de vacances dont j’ai bien profité. Et pour le moment c’est apparemment plus tranquille que les saisons précédentes, c’est plus axé sur le rugby étant donné qu’il y a peu de temps avant la reprise. On essaie d’enchaîner, ce sont des entraînements très rythmés, assez courts mais avec peu de pauses pour essayer de se rapprocher des conditions d’un match. Répéter des séquences de jeu, se mettre dans le rouge et garder de la lucidité et du caractère. Ce sont des moments importants pour bosser, parce qu’une fois la saison lancée, quand les matches s’enchaînent, c’est plus compliqué. Le groupe a conscience qu’il faut passer par là pour réussir un gros début de championnat, et c’est notre objectif.

Que découvrez-vous ici que vous ne connaissiez pas à Castres ?

R.L: Je découvre ici une rigueur à l’entraînement différente. Même si on bossait déjà très bien à Castres, c’est ce qui fait, je pense, que Clermont est au plus haut niveau chaque saison. Avec les infrastructures du club, la qualité du staff et des joueurs.

J’arrivais à un stade à Castres où après cinq ans au club, j’avais besoin d’un coup de pied aux fesses

Ce groupe a été touché par sa défaite en demi-finale du Top 14 la saison dernière. Le ressentez-vous ?

R.L: Non pas du tout. Au contraire, dès la première réunion j’ai été surpris de l’appétit des joueurs. Même s’il y a de la frustration, et une attente de titres de plus en plus forte. Mais j’ai senti un groupe qui repart à zéro, et qui a faim de victoires et de titres. Je suis satisfait parce que c’est pour ça que je viens ici, et je sens que le groupe a passé l’éponge sur la saison dernière, et s’est remobilisé.

Que venez-vous chercher à Clermont ?

R.L: Je viens chercher des titres et une progression individuelle. Pour franchir des paliers, j’ai besoin de travailler beaucoup de choses, et j’arrivais à un stade à Castres où après cinq ans au club, j’avais besoin d’un coup de pied aux fesses. Et venir à Clermont était la meilleure solution. Je veux aussi me faire de nouveaux potes et découvrir la région. Si j’ai tout ça dans trois ans, ce seront des années réussies.

Vous connaissiez déjà certains de vos nouveaux coéquipiers via l’équipe de France ?

R.L: Oui, et ils sont pour beaucoup dans le fait que j’aie choisi ce club. J’ai eu régulièrement Wesley (Fofana), Morgan (Parra), ou Camille (Lopez) au téléphone. Ils m’ont beaucoup parlé de la façon de travailler de Clermont, de la vie de groupe, et tout ça m’a beaucoup rassuré. Et maintenant que je fais partie de l’équipe, ils m’aident à découvrir la ville, et à me familiariser avec les combinaisons et les différents lancements de jeu. Je me sens bien entouré et c’est sympa, parce que quand on est nouveau, et a fortiori dans un club exigeant comme Clermont, il faut vite rentrer dans le moule.

Qu’un mec comme Rougerie t’appelle et te dise que ça lui ferait plaisir que tu viennes pour continuer à progresser et apporter au club ce que tu sais faire, ça pèse dans la balance...

Est-ce vrai qu’Aurélien Rougerie vous a appelé pour vous encourager à rejoindre Clermont ?

R.L: Oui, et ça a joué beaucoup dans ma décision parce que j’ai trouvé son attitude très classe. Qu’un mec comme Rougerie, qui n’a plus rien à prouver par rapport à sa carrière, t’appelle et te dise que ça lui ferait plaisir que tu viennes pour continuer à progresser et apporter au club ce que tu sais faire, ça pèse dans la balance...

Vous faites partie de la liste Elite du XV de France, et allez rater le premier match amical. C’est un regret ?

R.L: C’est un peu dommage, mais j’attends de voir sur la suite de la saison si les huit semaines sans match sont bénéfiques physiquement. Les matches de préparation servent à prendre des repères, et je n’aurai pas cette opportunité. Je devrai tout faire de mon côté pour être prêt pour le début de saison si on fait appel à moi. Ce ne sera pas une balle à blanc, ce sera un vrai match de championnat.