Dulin - Médard : au gagnant les demies, au perdant l'Argentine ?

Guy Novès a débuté son mandat en faisant de Maxime Médard (29 ans) son titulaire à l'arrière du XV de France. Aussi, si Toulouse perd samedi en barrage, la logique voudrait que le sélectionneur l'emmène en Argentine pour la Tournée d'été. Brice Dulin (26 ans) n'a, lui, pas les faveurs de l'ancien manager du Stade toulousain. Même pas une fois il n'a couché son nom lors des rassemblements avant et pendant le Tournoi des 6 Nations.

Si les Rouge et Noir venaient à créer l'exploit à Colombes, les absences cumulées de Médard et Spedding, son deuxième arrière, déjà qualifié pour les demi-finales avec Clermont, pourraient bien l'inciter à donner sa chance à l'ancien Agenais. Surtout vu la forme affichée par ce dernier.

Dulin a retrouvé un niveau international

Cela fait depuis février que je pense avoir retrouvé de bonnes sensations et un niveau assez convenable glisse l'intéressé. C'est d'autant plus le cas sur les dernières semaines, où "Dudule" vampirise tous les ballons hauts, offrant par la même occasion à son ouvreur ou son demi de mêlée une option offensive d'alternance très intéressante.

Son jeu au pied de dégagement et même d'occupation a aussi bien évolué, ce qui n'est pas vraiment le cas de Médard, plus imprécis surtout lorsque la pression se fait sentir. Quand le Racing pliait l'échine en finale de la Champions Cup face aux Saracens (21-9), lui était l'un des rares à garder la tête hors de l'eau. S'il a mis quelques mois à évacuer le traumatisme collectif et individuel de la Coupe du monde, avec son repositionnement raté à l'aile, Brice Dulin a bien retrouvé son meilleur niveau et fait figure d'indispensable dans la colonne vertébrale du Racing.

Médard est plus finisseur

Ce n'est toutefois pas sur lui que compteront en priorité ses entraîneurs pour faire craquer la défense toulousaine. Deux essais marqués en Top 14 cette saison, trois la dernière, trois celle d'avant : la finition n'est pas et n'a jamais été son principal atout. Elle l'est bien davantage pour son concurrent toulousain. Si les deux joueurs ne sont pas des grands adeptes de la passe (ni de l'aile !), les arabesques de Médard font plus souvent mouche.

Cinq essais en championnat cette année, sept la saison dernière... des standards moins élevés que son record en saison à quinze réalisations (2010-2011) mais suffisants pour le classer dans la catégorie des match-winners. Sans son essai contre l'Irlande en février, nul doute que le bilan des Bleus au Tournoi des 6 Nations aurait été encore plus terne. Un Médard inspiré peut changer le cours du barrage, et peut-être envoyer son homologue francilien rejoindre les Bleus en Argentine.