De Cromières publie une lettre ouverte à l'attention de la FFR et la LNR concernant... l'arbitrage

  • Eric De Cromières, le président de Clermont
    Eric De Cromières, le président de Clermont
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TOP 14 - Le président de Clermont, Eric De Cromières, a publié une lettre ouverte aux président de la LNR et la FFR ainsi "qu’à tous ceux que l’avenir de notre rugby national intéresse… et inquiète parfois" dans laquelle il pointe du doigt l'arbitrage. Notamment après la demi-finale Clermont-Racing 92.

Eric De Cromières n'en démord pas : l'arbitrage vidéo en France est à revoir. Et ce au sens large. Pour lui, son omniprésence, "sa cohérence et son usage pose question". Il prône la création d'une commission qui pourrait réfléchir sur ce thème.

La lettre ouverte :

Je sais, Messieurs les Présidents, les réflexions de fond et le travail accompli par la Fédération Française de Rugby et la Ligue Nationale de Rugby afin de faire évoluer, au mieux, notre sport dans les années à venir. Nous vous en remercions et nous en réjouissons et nous continuerons à apporter une contribution importante à travers l’implication des dirigeants de l’ASM Clermont Auvergne dans les commissions.

Il me semble cependant qu’un sujet essentiel dans ces commissions n’a pas été abordé : celui de l’Arbitrage !

Cette problématique a été cruellement mise en lumière lors de la demi-finale opposant le Racing 92 à l’ASM CA. Malgré un match remarquable proposé par les 2 équipes, de nombreuses imprécisions et/ou interprétations arbitrales ont semé le trouble.

Pour couper court à toutes supputations ou mauvaises interprétations de mes propos, je ne me pose en aucun cas comme l’avocat de l’ASM CA sur ce match, mais je souhaite rebondir sur ces événements pour faire part de mes interrogations sur l’organisation de l’arbitrage dans les compétitions françaises et ce dans l’intérêt supérieur de notre sport, dont vous êtes les garants.

L’arbitrage fait partie du jeu, nous en convenons parfaitement, et nous avons, comme d’autres, parfois bénéficié de ses erreurs d’appréciation.

Ce qui pose aujourd’hui question, c’est l’omniprésence, la cohérence et l’usage de l’arbitrage vidéo, qui finit par déresponsabiliser l’arbitre de champ.

Quelques éléments :

  • Cohérence entre l’essai refusé à Fofana et celui accordé à Imhoff.
  • Cohérence entre la décision infligeant un carton jaune à Kolelishvili et celle ne sanctionnant pas le coup de genoux d’un racingman sur la tête d’un clermontois à la 75ième minute…. sous les yeux de l’arbitre !
  • Imprécisions et cafouillage quant à l’essai inscrit par Goosen.
  • Interprétation à sens unique de 4 évènements qui peuvent être considérés comme autant de fautes sur le dernier essai.

Tout ceci a été parfaitement détaillé par Franck Azéma, dans l’émission de Canal +, "Les Spécialistes", de ce jeudi.

Vous avouerez que ces 10 occurrences, toutes arbitrées en faveur d’une même équipe, défient les règles de la simple statistique, du hasard ou des probabilités.

Alors oui, cela pose question, cela pose des questions relatives au corps arbitral :

  • Comment faire pour garder l’esprit du jeu face à l’envahissement et le recours exagéré à la vidéo, qui prive le rugby de ses plus beaux moments… Comme l’essai refusé à Fofana ?
  • Quid de la formation et de ses corollaires : professionnalisation, compétence, cohérence ?
  • Quels management et organisation : répartition des rôles de l’arbitre de champ, de ses assesseurs et de l’arbitre vidéo, mode de désignation, contrôles, sanctions, promotions ?
  • Comment justifier de l’écart entre l’arbitrage pratiqué à la Coupe du Monde et celui du TOP 14, notamment sur les rucks, alors que nos 4 représentants nationaux ont été brillants lors de cette compétition. Y-a-t-il des consignes ou orientations différentes ? Si oui, lesquelles et pourquoi ? Ce point est fondamental, car il conditionne la mise au niveau international de nos joueurs.

Aujourd’hui, où en sommes-nous ? Où allons-nous ? Je ne suis pas le premier à m’émouvoir de ces questions. Elles ont été maintes fois évoquées.

Elles sont légitimes, pour tous les acteurs du rugby, qu’ils soient joueurs, entraineurs, staff, supporters, partenaires, téléspectateurs.

Ne faut-il pas créer une commission ad hoc sur ce thème ou faut-il désormais imaginer, pour attirer toute l’attention sur le sujet, se résoudre à engager des procédures, sur d’autres terrains, au risque de perdre "notre esprit rugby" ?

En attendant, l’ASM Clermont Auvergne souhaite que le rugby français vive une grande et belle finale à Barcelone. Bonne chance aux deux équipes.

Vous avez toute notre confiance pour traiter sur le fond ce volet et vous pouvez compter sur l’aide de l’ASM Clermont Auvergne.

Le Président Eric de Cromières

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