Lazar, cet attachant devenu incontournable au CO
TOP 14 - Débarqué au Castres olympique sur la pointe des pieds, le pilier roumain Mihaita Lazar ne cesse de progresser. Travailleur infatigable et polyvalent à son poste, celui qui était remplaçant lors de son arrivée est aujourd'hui un des éléments majeurs du pack tarnais.
Jamais rassasié, c'est en courant et avec le sourire que ce solide gaillard (1m89, 116 kg) est venu répondre à nos questions après une séance d'entraînement au Lévezou. J'ai commencé le rugby à l'école quand j'avais quatorze ans. J'ai participé à un entraînement avec d'autres élèves et j'ai tout de suite aimé le style de ce sport. Les contacts et tout ce qui va avec. C'est un sport qui me va parfaitement, a révélé le joueur roumain. Je suis arrivé en France en 2009 où j'ai joué à Saint-Etienne puis à Aix en Provence. Et depuis quatre ans, je suis à Castres.

Arrivé en 2012 dans le Tarn en toute discrétion dans la peau d'un remplaçant polyvalent en première ligne, Mihaita Lazar n'a cessé de progresser à force de travail pour devenir un élément majeur du paquet d'avants tarnais. Mihaita est vraiment un bon mec, très attachant. On ne peut que s'entendre avec lui. Il est cool, il est discret mais surtout, c'est un gros joueur en mêlée, explique son coéquipier Yohan Montès. Il a fait une très grosse fin de saison l'année dernière. Il a énormément apporté et a aidé l'équipe à se sauver avec sa puissance et sa force en mêlée.
Une progression régulière mais pas terminée
Mais l'ancien joueur de Saint-Etienne et d'Aix-en-Provence n'a pas encore dévoilé l'ensemble de son potentiel selon le staff castrais. Dans le jeu, c'est un joueur moderne. Il se déplace beaucoup, il travaille et il aime porter les ballons. Il est plutôt bon en mêlée, explique dans un premier temps Christophe Urios avant de rajouter que Mihaita doit encore progresser en défense. Il peut encore être beaucoup plus performant dans ce secteur dans le déplacement, dans la qualité des plaquages et la pression qu'il peut mettre au sol. C'est vraiment un secteur qu'il peut améliorer.
Petru Balan, l'exemple à suivre
Il y a plusieurs joueurs qui m'ont marqué. Quand j'ai commencé le rugby, les avants roumains étaient assez reconnus. Mais pour moi, l'ancien pilier du Biarritz olympique Petru Balan (53 sélections) est le joueur qui m'a donné envie de poursuivre le rugby, indique Mihaita Lazar. Il vient de ma région et c'est un joueur qui me plaît. Pour moi, c'était un peu comme mon modèle. Je voulais un peu être comme lui. Malheureusement, il est plus âgé que moi donc je n'ai jamais eu la chance de jouer avec ou contre lui"

Appelé pour la première fois en sélection en mars 2008 pour affronter la République tchèque, Mihaita Lazar compte 51 sélections en équipe nationale et vient de disputer sa deuxième Coupe du monde en Angleterre. L'équipe nationale est avant tout une opportunité de représenter notre pays au plus haut niveau. Surtout durant une Coupe du monde. C'est désormais un rêve accompli pour moi, détaille le joueur. En Angleterre, c'était ma deuxième Coupe du monde. J'ai aussi participé à celle en Nouvelle-Zélande. Cela s'est bien passé pour moi. Cela restera un très bon souvenir. On a gagné un match contre le Canada". Et à seulement 29 ans, l'aventure entre les deux est loin d'être terminée...
Une concurrence saine
Remplaçant lors de son arrivée au CO en 2012. Titulaire en puissance en fin de saison dernière dans la quête du maintien et absent lors des quatre premières journées de championnat à cause du Mondial, Mihaita Lazar n'était pas certain de retrouver une place de numéro un pour son retour dans le Tarn. La faute à une solide concurrence à son poste avec l'arrivée de l'espoir Antoine Tichit et la présence de l'expérimenté Yannick Forestier. C'est pourtant lui qui enchaîne les feuilles de match depuis son retour en raison des blessures de ses deux concurrents.
Et en attendant le retour prochain de l'ancien pilier d'Oyonnax, force est de constater que le Roumain fait forte impression. Pour le moment, c'est sûr qu'il y a une hiérarchie et c'est forcément Mihaita qui est devant, plaisante Christophe Urios. J'espère bien que les deux joueurs vont se tirer vers le haut. il s'agit de deux profils un peu différents mais avec quelques ressemblances. Les deux sont travailleurs et les deux devraient nous amener une plus-value.

La concurrence fait partie de la vie d'une équipe. On ne peut pas jouer tous les matches. Le corps fatigue obligatoirement au bout d'un moment, relativise le joueur qui sera en fin de contrat en fin de saison. On doit juste se dire que l'on doit aider le groupe pour le mieux de l'équipe dans tous les matches et dans toutes les compétitions. Avec d'être des concurrents, on est des coéquipiers et des amis. On a tous le même but. Si l'équipe va bien, on est bien. Mais en attendant, Mihaita Lazar pourrait une nouvelle fois montrer tout son potentiel ce week-end face à Agen pour le compte de la 9e journée de Top 14.