Bordeaux-Bègles, le changement d'ère

  • Pierre Bernard et Blair Connor (Bordeaux Bègles) en match de barrage contre Gloucester - 31 mai 2015
    Pierre Bernard et Blair Connor (Bordeaux Bègles) en match de barrage contre Gloucester - 31 mai 2015
  • Raphaël Ibañez, le manager bordelais - mai 2015
    Raphaël Ibañez, le manager bordelais - mai 2015
  • Laurent Marti (Président de Bordeaux Bègles) en conférence de presse - juin 2015
    Laurent Marti (Président de Bordeaux Bègles) en conférence de presse - juin 2015
Publié le Mis à jour
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TOP 14 - Désormais résidant à temps complet à Chaban, avec un budget en forte hausse et la grande Coupe d'Europe au programme, l'UBB va entrer dans une nouvelle dimension cette saison.

Le petit promu de 2011 aux moyens dérisoires mais avec plein d'idées a bien grandi. En quatre saisons dans l'élite, le club de Laurent Marti a réalisé une mue prodigieuse à tous les niveaux. L'affluence tout d'abord. L'UBB est devenue le premier public du Top 14 et d'Europe confondus avec un peu plus de 23000 spectateurs de moyenne et alors que trois matches ont été disputés au vieux stade Stade Moga de Bègles (9000 places) la saison dernière. En prenant possession définitivement de Chaban que les footballeurs des Girondins ont définitivement quitté en mai pour s'installer au Nouveau Stade, elle entend bien prolonger sa croissance.

On en est à 8000 abonnés contre 1100 en 2013, donc on est plutôt satisfait de l'engouement, confirme Olivier Brouzet, responsable du développement du club, qui n'a pas chômé cet été et fourmille d'innovations. La première, symbolique, a été de colorer certains espaces de Chaban en bordeaux, couleur originelle de l'Union, et de sticker la grande Arche du stade donnant sur les boulevards avec son nom et son logo. Autre innovation, la démonétisation des lieux avec l'apparition de "jetons UBB" (UBB token) disponibles dans des distributeurs situés dans l'enceinte même de Chaban pour éviter les files d'attente aux buvettes et améliorer les services. Sans parler de la possibilité de se déplacer désormais librement les jours de matches d'une tribune à l'autre avec l'ouverture de la coursive derrière les tribunes. Et en attendant les visites guidées du fameux tunnel de Chaban...

Raphaël Ibañez, le manager bordelais - mai 2015
Raphaël Ibañez, le manager bordelais - mai 2015

Par ailleurs, le club a repris la gestion de la sécurité, encore du sceau des Girondins la saison passée, et surtout de la billetterie qui représentait 30 % du budget en 2014-2015. La progression attendue de l'affluence (les matches contre Toulon, Clermont et le Stade Français seront disputés au Nouveau Stade de 42000 places cette saison) va avoir des effets non négligeables sur le budget prévisionnel annoncé, qui passe de 15,8 millions à 20 millions d'euros. On est parti de très bas, dans le ventre mou et en deçà les années précédentes, là on remonte juste dans la moyenne, poursuit Brouzet. On se développe, "on apprend de nos expériences.

Niveau terrain, après un exil estival du côté du vélodrome de Bordeaux-Lac pour la préparation, les joueurs de Raphaël Ibanez ont réintégré leur centre d'entraînement de Bègles, encore en chantier. D'ici deux mois, un synthétique dernier cri devrait y voir le jour en attendant la sortie de terre du centre d'entraînement et de formation espéré en cours de saison. L'outil ne devrait avoir rien à envier à ceux des mastodontes du Top 14 auxquels l'UBB se frotte de plus en plus. C'est l'autre aspect de sa progression: avant, faute d'un budget conséquent, Bordeaux-Bègles avait du mal à attirer les gros poissons français ou sudistes, par manque de moyens ou car la mariée n'était pas assez dotée sans Coupe d'Europe au programme.

L'objectif, jouer les phases finales

En arrachant son billet pour la Champions Cup fin mai lors du barrage européen contre Gloucester, ce qu'elle n'avait pas réussi à faire une semaine plus tôt à Toulouse avec cette pénalité ratée de Lionel Beauxis face aux poteaux, le seuil d'attractivité de l'UBB a considérablement augmenté. Les Wallabies Adam Ashley-Cooper et Sekope Kepu, le Sud-Africain Steven Kitshoff, le capitaine des Auckland Blues Luke Braid, les internationaux français Loann Goujon et Jean-Marcellin Buttin ont opté pour le projet bordelais à l'ADN toujours porté vers l'offensive malgré l'éviction en juin de son ambassadeur Vincent Etcheto, remplacé par Émile Ntamack.

Laurent Marti (Président de Bordeaux Bègles) en conférence de presse - juin 2015
Laurent Marti (Président de Bordeaux Bègles) en conférence de presse - juin 2015

L'objectif, si c'est faire mieux, voudra dire jouer les phases finales et donc finir dans le Top 6. Mais vous ne trouverez pas grand monde au club pour l'annoncer officiellement pour deux raisons: l'incertitude liée à la coupe du Monde avec une première partie de saison potentiellement faussée comme cela avait été le cas en 2011 par l'absence des mondialistes (sept Bordelais pourraient disputer celle en Angleterre). Ensuite, l'exigeante répétition des matches avec la Champions Cup pour un groupe girondin certes renforcé mais qui, ces dernières saisons, s'était habitué à faire tourner son effectif et reposer ses cadres en Challenge européen.

Enfin, la concurrence s'est elle aussi renforcée avec des stars débarquant dans tous les autres clubs de Top 14. Ce serait trop prétentieux de dire qu'on veut être absolument 6e, résume le président Marti. On doit se fixer cet objectif tout en se disant qu'au bout de 8 ou 9 journées, on verra si les forces en présence nous permettent réellement de viser cette 6e place ou si, manifestement, il y a du trop lourd devant nous.

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