Pour l'UBB, attention à la 2e lame !

On n'aura pas le droit à l'erreur samedi prochain. C'est dans ces termes prononcés dimanche dernier par leur manager Raphaël Ibanez que les Girondins ont débuté la semaine de préparation du match contre le Racing, frustrés mais prêts à repartir. Frustrés car ils ont eu du mal à digérer ce qui s'est passé face à l'ASMCA, ce trou d'air payé cash avec 24 points encaissés en 23 minutes alors qu'ils menaient 19-0 et avaient été peu inquiétés jusque-là.

Mercredi encore, après avoir vu et revu les images, noté le manque d'application des siens à certains moments clés, Ibanez en a remis une petite couche, non pas pour dédouaner ses joueurs coupables d'erreurs de jeunesse (Baptiste Serin contré par Judicaël Cancoriet entraînant le deuxième essai des Jaunards) mais pour mettre certaines choses au point. Cahier d'école à l'appui et sans vouloir faire le procès de l'arbitrage de Monsieur Poite, il a énuméré les faits de jeu sensibles à ses yeux de cette rencontre.

D'abord en faisant amende honorable sur l'essai refusé à Ole Avei (31), la règle a été appliquée jusqu'au bout et j'ai manqué de discernement à l'issue du match lorsque j'ai commenté cet essai. En revanche, pour ce qui est des mêlées, qu'on le veuille ou non, les décisions prises nous coûtent le match. La première mêlée de l'UBB pénalisée à la 18e minute est justifiée, reconnaît-il. Mais sur celle de la 66e minute sous les poteaux clermontois avec possession UBB, je ne suis pas du tout d'accord (elle a entraîné deux minutes plus tard, sur la suivante, le carton jaune adressé à Jean-Baptiste Poux, ndlr). Je viens de transmettre le rapport à l'arbitre comme je le fais chaque semaine, il est un peu plus long que d'habitude.

Lors de cette action, rare temps fort local de la dernière demi-heure qui suivait une mêlée remportée... par les Bordelais, le score était de 19-17. Et même si l'emprise dans le jeu semblait bien auvergnate, la sortie de Poux pour dix minutes a accéléré l'effondrement de l'UBB visiblement inéluctable au regard du deuxième acte et de la dynamique visiteuse à ce moment-là.

Ibanez: "L'essence même de la compétition"

S'ils ont raté la première marche face au leader, la deuxième face aux Franciliens s'annoncent tout aussi compliquée à gravir. Mais la chance des Girondins, qui ont perdu le flanker néo-zélandais Luke Braid (orteil) dans la bataille, c'est que ce match face au Racing arrive vite et évite ainsi une trop longue soupe à la grimace.

Il ne faut pas qu'on se pose non plus trop de questions. On a un deuxième objectif suffisamment motivant et grand pour que tout le monde se remette à l'entraînement et relève la tête, résume l'arrière Jean-Marcellin Buttin. Ce match sera encore plus dur au niveau des défenses, des impacts, c'est une équipe dure, physique, assez dense, il faut s'attendre à un bon combat devant et derrière espérer avoir quelques bons ballons comme on en a pu en avoir contre Clermont, poursuit l'arrière.

Est-ce le rendez-vous de deux bêtes blessés, surtout les Racingmen giflés à Montpellier (60-7) avant d'être transpercés par les réservistes toulonnais (21-20)? Les deux équipes auront à cœur de se rattraper, de montrer un autre visage, estime Buttin. Ils ont un rendez-vous avec leur propre histoire dans quelques temps (la semaine prochaine contre Toulon en quart de finale de la Champions Cup, ndlr) alors que pour l'UBB, c'est beaucoup plus simple en terme de préparation, on a qu'une seule option, prévient Ibanez.

Ce sera excitant, motivant avec une tension supplémentaire qui est liée à l'enjeu qu'il faut mesurer et qui peut permettre aux joueurs de donner le maximum, poursuit le manager. Les joueurs sont là pour se libérer sur le terrain mais aussi pour gagner. On doit garder foi en nous et dans nos principes de jeu. Si on est en mesure de générer de l'avancée ballon en main, on l'a vu pendant 50 minutes contre Clermont, on peut être à la hauteur de n'importe quelle équipe du Top 14. Croyons en nous!

Si une victoire remettrait l'UBB sur les bons rails à six journées du terme, un deuxième revers consécutif ferait ressurgir quelques vieux démons qui ont pollué les deux derniers printemps bordelais. On a tous envie d'y arriver, mais les autres équipes du Top 14 aussi. On est lancé dans la course, les derniers matches doivent permettre de concrétiser les efforts qui ont été faits pour se mettre dans cette position-là. On entre dans une phase décisive qui est selon moi l'essence même de la compétition. Mais on sait très bien que ce sera très serré et très tendu jusqu'à la fin, conclut Ibanez.