Cette fois, le Michelin ne pardonnera pas un nouveau faux-pas

  • Le groupe clermontois en cercle sur la pelouse du Michelin
    Le groupe clermontois en cercle sur la pelouse du Michelin
  • La mascotte de Clermont avec les supporters avant le match contre l'UBB
    La mascotte de Clermont avec les supporters avant le match contre l'UBB
  • Julien Bardy (Clermont) quitte la pelouse après son carton jaune
    Julien Bardy (Clermont) quitte la pelouse après son carton jaune
  • Aurélien Rougerie (ASM) - 6 décembre 2015
    Aurélien Rougerie (ASM) - 6 décembre 2015
  • Loïc Jacquet, deuxième ligne de Clermont
    Loïc Jacquet, deuxième ligne de Clermont
Publié le Mis à jour
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TOP 14 - Six jours après son élimination en Coupe d'Europe, Clermont doit calmer le feu en battant Montpellier. Panne d'enthousiasme, manque d'ardeur au travail, les Clermontois ne taisent pas leurs carences. Et savent qu'ils sont attendus au tournant par leurs supporters, qui grondent et réclament du changement...

Moins d’une semaine après la fin brutale de la saison européenne des Jaune et Bleu, les places au stade Marcel-Michelin pour la réception de Montpellier se vendent bien. Le public auvergnat, estampillé meilleur de France, aimerait-il l’odeur du sang ? Ou sera-t-il là encore une fois pour aider son équipe à sortir du trou en battant Montpellier, malgré la colère, l’abattement, et la nouvelle désillusion vécue dimanche ?

Le Michelin n'est plus aussi imprenable

Les joueurs savent que l’accueil risque d’être froid, glacial peut-être, à en lire les appels à la grève des encouragements de certains supporters. Évidemment qu'on le redoute, confie Aurélien Rougerie, né à Clermont il y a 35 ans, et qui connaît ce public mieux que quiconque. On a un public fidèle et connaisseur. Très souvent il nous aide, mais il a le droit de manifester son mécontentement. Ici, le rugby est ancré au fin fond des familles, les abonnements se transmettent de génération en génération, et on ne peut pas faire n'importe quoi devant eux...

La mascotte de Clermont avec les supporters avant le match contre l'UBB
La mascotte de Clermont avec les supporters avant le match contre l'UBB

La baisse des affluences pour les rencontres de Coupe d'Europe ne touche pas que Clermont. Mais en Auvergne, voir plus de 3 000 places inoccupées pour un match éliminatoire, est un indice parlant de la défiance qui habite une partie du public. Forteresse imprenable il y a peu, le stade Marcel-Michelin est déjà tombé trois fois cette saison, devant Toulon, le Racing et Bordeaux-Bègles (qui y a en plus arraché un match nul). Et les Clermontois ne s'y sentent plus invincibles, moins aidés par un public de plus en plus exigeant. C'est la conséquence de ce que nous produisons sur le terrain, donc on les comprend , explique Loïc Jacquet. Mais certains spectateurs ont tendance à mélanger le sport et ce qui se passe autour. On a la chance d'avoir de vrais supporters, et il ne faut pas qu'on perde ça.

Bardy hué contre l'UBB

L'ancien joueur du Racing, Camille Gérondeau, découvre la passion, qui tourne parfois au dépit amoureux, du public auvergnat. Porteur d'eau face à Bordeaux-Bègles, il déplore les sifflets adressés à son coéquipier Julien Bardy, hué après son carton jaune. Je ne trouve pas ça normal. Quand on rentre, on a envie de bien faire. Il y a eu un fait de jeu, mais ça ne fait pas plaisir d'être hué par un stade. On vit pour gagner des matches et des titres, et quand on déçoit des supporters, on est encore plus touchés. Nous enfoncer encore plus, ce n'est pas la bonne solution.

Julien Bardy (Clermont) quitte la pelouse après son carton jaune
Julien Bardy (Clermont) quitte la pelouse après son carton jaune

Le traitement réservé à Bardy illustre cette versatilité et cette intransigeance nouvelles du public. Guerrier de l'équipe, il était considéré comme un impact player précieux. Apprécié par les supporters pour son fighting spirit et son attachement à son club formateur. Mais cette saison, sa nervosité coûte cher. Ciblé par les arbitres, il paye au prix fort ses excès d'engagement avec 4 cartons jaunes récoltés sur ses 5 derniers matches. Et cristallise actuellement la rancœur de certains.

Rougerie: "Il y a dix ans, on jouait le maintien..."

A l'image de ses supporters, l'équipe est touchée. Mais pas en crise, selon Aurélien Rougerie, qui a traversé des périodes bien plus délicates encore. Il y a dix ans, on jouait le maintien en Top 14 et on n'était pas en Coupe d'Europe... La crise, ce serait que les joueurs se tirent dans les pattes, se battent à l'entraînement, ne s'aiment pas... Ce n'est pas le cas. Il y a un échec, c'est certain, mais il faut faire face à nos insuffisances et aller de l'avant malgré tout.

Aurélien Rougerie (ASM) - 6 décembre 2015
Aurélien Rougerie (ASM) - 6 décembre 2015

Le trois-quarts admet la mauvaise passe actuelle, et confirme qu'il va falloir que chacun fasse plus pour que les choses s'arrangent. Il y a de la colère et de la honte, on a un peu le 'cul merdeux'. On a besoin de faire des efforts, de travailler mieux. C'est comme ça qu'on reprendra du plaisir sur le terrain et que l'on en donnera aux supporters. Lors de son entrée en jeu dimanche, il a tenté de redonner du souffle à ses partenaires. Face à Montpellier, le centre sera titulaire. Clermont a grand besoin de son "couteau suisse" des lignes arrières pour pallier les blessures qui n'en finissent plus de réduire l'effectif.

Jacquet: "A nous de rassurer les supporters"

Et dans la tempête actuelle, son tempérament et la confiance qu'il apporte à ses partenaires seront précieuses. Car ça risque de secouer samedi, tant Montpellier a les armes pour insister sur les points faibles de Clermont. Puissants en conquête et dans les rucks, les Héraultais tenteront de couler les partenaires de Camille Gérondeau. Si j'étais Montpelliérain, voyant notre équipe qui a un peu la tête sous l'eau, je viendrais pour essayer de nous enfoncer un peu plus, prévoit le troisième ligne.

Loïc Jacquet, deuxième ligne de Clermont
Loïc Jacquet, deuxième ligne de Clermont

Pour l'emporter et retourner son public, l'ASM va devoir combattre. Si on y va en regardant la pelouse, on ne fera rien, prévient Loïc Jacquet. On sait que ce sera dur ce week-end et c'est à nous de les rassurer mais aussi de montrer que l'on aura besoin d'eux pour la fin de saison. Tout ne redeviendra pas rose d'un coup, mais une victoire ramènerait un peu de sérénité dans le vieux couple supporters-joueurs jaunards...

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